Par Angélique Bouchard
C’est de la dynamite : Donald Trump, élu 47ème président des États-Unis accélère la cadence et nomme les membres de son cabinet à une vitesse vertigineuse, par rapport à son précédent mandat de 2016.
C’est un cabinet plus en « phase » avec son programme politique qui a été choisi. Donald Trump a annoncé six nominations au cours de la semaine qui a suivi sa victoire à l’élection présidentielle, l’une des plus importantes étant celle du représentant Mike Waltz, Républicain de Floride, pour occuper le poste de conseiller à la sécurité nationale.
Quelle est la nouveauté de cette deuxième administration Trump ? un changement de paradigme total !
Contrairement à 2016, le président élu ne cherche pas à intégrer de nombreux « outsiders » gravitant autour de son orbite politique. Seule la loyauté de ses plus fidèles affidés compte !
Donald Trump s’est tourné vers ses alliés, des loyalistes et d’autres partisans du mouvement « MAGA », les premiers thuriféraires de son programme « America First ». Contrairement à son premier mandat, Trump n’est pas à la recherche de profils fléchés « Establishment- Washington DC ».
Surtout quand les intéressés retournent leurs vestes….
- Donald Trump exclut deux piliers du GOP, Pompeo et Haley : décryptage avec Roger Stone
Le président élu a annoncé samedi 9 novembre 2024, dans un post sur le réseau Truth Social qu’il n’inviterait pas deux membres de son ancienne administration à « revenir à la Maison Blanche ».
Nikki Haley, ancienne ambassadrice des États-Unis et Mike Pompeo, ancien secrétaire d’État et directeur de la CIA ont tous deux été mentionnés explicitement dans le message. Ces deux profils étaient pourtant considérés comme « sérieux » pour le nouveau cabinet Trump. Malgré l’âpreté de la déclaration, Trump a ajouté qu’il avait apprécié d’avoir travaillé avec eux.
- Mike Pompeo : Purge politique ou remaniement stratégique ?
Mike Pompeo n’excluait pourtant pas de servir une deuxième fois sous le président Donald Trump en cas de victoire. Dans l’émission de télévision Your World avec Neil Cavuto, l’intéressé déclarait :
« Je ne commente pas souvent les emplois qui ne m’ont pas été proposés. Si j’ai la chance de servir et que je pense pouvoir faire la différence, je suis presque sûr de dire oui à cette opportunité d’essayer de servir le peuple américain » (Source : Pompeo doesn’t rule out serving in second Trump admin ; doesn’t comment on jobs « I’ve not been offered », par Louis Casiano, Fox News, le 8 mars 2024).
Les deux protagonistes connaissent pourtant parfaitement le « Patron ». Pompeo, par exemple, avait bien noté que Trump exigeait une loyauté la plus stricte de la part de ceux qui travaillent sous ses ordres.
« Je suis convaincu que le président Trump recherchera des personnes qui exécuteront fidèlement ce qu’il leur a demandé de faire. Je pense qu’en tant que président, vous devriez toujours attendre cela » a -t-il ajouté.
Certains de ses plus fidèles partisans, à son arrivée au pouvoir en 2016, se sont retournés contre lui. L’ancien VP Mike Pence a attiré la colère de Donald Trump lorsqu’il a refusé de se conformer aux ordres de rejeter la certification de certains votes électoraux, lors d’une session conjointe du Congrès, tenue le 6 janvier 2021. Pence avait de plus mené une campagne infructueuse contre Trump, l’an dernier, pour remporter la nomination républicaine à la présidence. Il en a été de même pour l’ancien conseiller à la sécurité nationale John Bolton, qui avait qualifié Trump de « président inapte » dans ses mémoires.
L’ancien consultant et stratège politique républicain, Roger Stone, qui a travaillé depuis les années 70 sur presque toutes les campagnes des principaux candidats républicains à la présidence (dont Nixon, Reagan, HW Bush) a lancé un avertissement sévère au président élu : « ne pas faire confiance à Pompeo ».
Maintenant que « Trump est de retour au sommet, il devient beaucoup plus difficile de séparer le bon grain de l’ivraie », a écrit Stone sur son site : https://www.stonecoldtruth.com/p/why-president-trump-cannot-trust.
« Plusieurs néoconservateurs se sont positionnés pour obtenir des rôles très influents au sein de la deuxième administration Trump et cette sinistre cinquième colonne a le potentiel d’être plus néfaste pour le programme America First de Trump que son opinion de gauche au sein du parti démocrate ».
Citant l’exemple de Mike Pompeo, Stone poursuit :
« Après avoir été relativement silencieux tout au long de la saison présidentielle, l’ancien secrétaire d’État du Président Trump, Pompeo, est apparu sur le terrain de campagne pour défendre son ancien patron dans les derniers jours précédents la victoire de Trump (…) Mais avant qu’il ne devienne évident que Trump allait revenir sur le devant de la scène et remporter une nouvelle fois la présidence, Pompeo a pris ses distance et flirté avec une éventuelle candidature à la présidentielle. Il a critiqué la politique budgétaire de Trump et a déclaré que le Parti républicain devait rejeter les « dirigeants célèbres à l’égo fragile », dans une attaque a peine voilée contre Trump. »
Pompeo le « Backstabber » ? Vraiment ? L’analyse de l’homme qui murmure à l’oreille de Trump est sans appel :
Si Pompeo est placé dans la prochaine administration Trump, c’est l’avènement de l’hégémonie de l’État profond au détriment de l’application du programme America First.
Trump aurait acté de l’enterrement politique de Pompeo lorsque ce dernier a soutenu publiquement l’acharnement judiciaire, à son égard, du Procureur spécial du département de la Justice des États-Unis, Jack smith, qui devra d’ailleurs démissionner avant l’intronisation de Donald Trump.
Stone poursuit : « un examen attentif du bilan de Pompeo en tant que secrétaire d’État montre qu’il a miné de manière insidieuse le programme America First. Pompeo a placé ses pions, des piliers du « Never Trump » qui ont occupé des rôles de premier plan au sein de son administration lors de son premier mandat, notamment Mary Kissel au département d’État, James Jeffrey en tant qu’envoyé de guerre en Syrie et le tristement célèbre néoconservateur Elliot Abrams, en tant qu’envoyé au Venezuela. Pompeo est un agent des services de renseignement effrontément malhonnête. »
Stone pointe également la charge de Pompeo contre le fondateur de Wikileaks, Julian Assange, accusé de 18 crimes, sous l’administration Trump, principalement en vertu de la loi sur l’espionnage.
Pompeo, selon ce dernier, « aurait voulu aller encore plus loin en « élaborant des plans pour que la CIA kidnappe illégalement, même assassine Julian Assange, afin de l’empêcher de divulguer davantage de secrets gouvernementaux révélant une corruption massive ».
- Nikki Haley, l’ancienne coqueluche de la droite américaine, abandonnée en rase campagne…
Nikki Haley, ancienne gouverneure de Caroline du Sud et ambassadrice des États-Unis, s’était présentée comme une alternative à Donald Trump pour prendre leadership du Parti républicain. En réponse à Donald Trump, tout aussi publique, Haley a écrit qu’elle lui souhaitait « beaucoup de succès ».
Stone livre également une analyse sans détour de Nikki Haley : « Caméléon politique qui a évolué avec son temps de manière incroyablement égoïste, Haley a d’abord profité du soutien de l’ancienne candidate républicaine à la vice-présidence, Sarah Palin pour arriver au pouvoir, en remportant le poste de gouverneur de Caroline du Sud. Après avoir remporté le poste, Haley a immédiatement jeté son dévolu sur Washington DC et a abandonné ses électeurs. En conséquence, elle a été écrasée par Trump dans son État d’origine de 20 points lors de la Primaire républicaine de cette année ».
Haley est de plus une néoconservatrice, dont les opinions en matière de politique étrangère sont plus proches de la vieille garde des faucons, type John McCain que celles de Donald Trump. En 2017, elle affirmait que l’administration Trump ne voyait « aucunement la paix, ni la stabilité en Syrie avec le maintien au pouvoir du président syrien Bachar-al-Assad ». Elle visait même la Russie, qui « couvrait le régime », en affirmant faussement que « telle était la position de l’administration Trump ». (Source :https://www.nbcnews.com/politics/national-security/amb-nikki-haley-we-don-t-see-peace-syria-assad-n744321).
Sa position sur l’Ukraine est encore plus extrême que celle de l’administration Biden, approuvant l’admission de l’Ukraine dans l’OTAN, ce qui obligerait les États-Unis à rentrer en guerre. Le gouverneur de Floride Ron Desantis résumait la chose admirablement dans un communiqué en date du 10 janvier 2024 :
« La position de Haley sur l’Ukraine est presque identique à celle de Joe Biden : donner au gouvernement ukrainien tout ce qu’il demande, sans objectifs clair, ni finalités. Haley a toutefois franchi un pas de plus avec une proposition radicale qui va trop loin, même pour Biden. Le mois dernier, elle a promis d’inviter l’Ukraine à rejoindre l’OTAN, ce qui créerait une obligation de défense collective pour les États-Unis en tant que membre de l’OTAN. Le plan irréfléchi de Haley signifierait envoyer des troupes américaines en Ukraine pour combattre la Russie ». (Source : The American Presidency Project, https://www.presidency.ucsb.edu/documents/desantis-campaign-press-release-nikki-haley-wants-ukraine-nato-which-would-obligate).
Sur le plan des affaires intérieures, en tant que gouverneure de Caroline du Sud, Haley a jeté de l’huile sur le feu en ordonnant le retrait du drapeau confédéré du Capitole de l’État de Caroline du Sud en 2015, et s’est montrée extrêmement critique à l’égard du président Trump, jusqu’aux derniers jours de sa campagne :
« Le problème aujourd’hui, c’est qu’il n’est plus la même personne qu’en 2016. Il est déséquilibré, il est plus diminué qu’il ne l’était, tout comme Joe Biden. Nous devons voir les choses telles qu’elles sont. C’est un fait : il a dit maintenant des choses qui n’ont aucun sens », a- t- elle déclaré en Février dernier (Source : https://www.nbcnews.com/politics/2024-election/nikki-haley-diminished-unhinged-trump-changed-backed-rcna138667).
Il y a tout juste une semaine, elle réitérait : « Cette histoire de bromance et de masculinité est tellement osée qu’elle va mettre les femmes mal à l’aise ».
Concernant le rassemblement au Madison Square Garden, Haley a pointé les messages publicitaires et les propos des Républicains qu’elle a qualifiés de destructeurs pour attirer les femmes dans le giron du Parti le jour du scrutin : « Vous avez des comités d’action politique affiliés qui font des publicités pour traiter Kamala de « c » ou des intervenants au Madison Square Garden, qui font référence à elle et à ses proxénètes. Ce n’est pas la façon de conquérir les femmes. Ce n’est pas la façon de conquérir les gens qui s’inquiètent su style de Trump ». (Source : https://www.nbcnews.com/politics/2024-election/nikki-haley-pans-trump-world-bromance-masculinity-stuff-rcna177925).
- La politique étrangère du second mandat du président sera-t-elle axée sur « la force » et la dissuasion » ?
Une deuxième présidence sous l’égide de Donald Trump donne à ses partisans l’espoir d’une poursuite de la politique internationale de son premier mandat, tandis que ses détracteurs pointent des dérives isolationnistes, à un moment délicat dans le contexte géopolitique actuel.
De nombreux experts ont péroré sur les plateaux télévisés pour affirmer que le second mandat de Trump serait un « retour aux fondamentaux de la paix par la force et la restauration de la dissuasion ».
Si l’on suit son programme de campagne, en effet, la Chine est considérée comme la principale menace pour la sécurité nationale américaine. Investir dans l’armée, la moderniser, généraliser l’utilisation de l’intelligence artificielle et avancer dans la conquête de l’espace, tels sont les marqueurs de la prédominance étatsunienne.
Trump a martelé les lignes de son programme America First.
Pour certains observateurs politiques, cela aurait endommagé durablement les relations avec ses principaux alliés, éloignant les États-Unis du multilatéralisme. Cela a été amplifié lorsque Donald Trump a réaffirmé sa position intransigeante sur les contributions des alliés à l’OTAN, concernant les dépenses en matière de défense. Son attitude de défiance aurait nui aux relations entre les États-Unis et son réseau vital d’alliés.
La réalité est tout autre. Donald Trump est un pragmatique, imprévisible certes, mais avec une formidable capacité d’adaptation aux scenarii les plus périlleux.
Sa première présidence a été mise à l’épreuve par l’Iran. Trump a démontré à tous ses ennemis internes comme externes, qu’il n’était pas isolationniste.
« C’est avant tout un conservateur, il suit les principes conservateurs de base pour la paix par la force. Il est prêt à faire preuve de dissuasion, ce qui signifie qu’il a la capacité mais aussi la volonté d’utiliser la force lorsque cela est nécessaire » affirme Richard Goldberg, conseiller principal à la Fondation pour la défense des démocraties et ancien responsable du NSC de l’administration Trump. (Source : Trump’s second term foreign policy likely to focus on « strengh » and « deterrence » : expert, par Peter Aiken, Fox News, le 21 juillet 2024).
Les premiers choix de l’administration entrante du président élu Donald Trump confortent l’influence d’une aile résolument traditionaliste du Parti républicain.
Première conclusion : Fort de son succès impressionnant (qu’il s’agisse du vote populaire ou dans les 7 États clés), Trump a resserré autour de lui une équipe MAGA soudée, qui lui permettra d’obtenir ce qu’il veut de Washington. Son mandat est plus fort que celui de 2016. Au lieu de s’appuyer sur un cabinet composé de rivaux idéologiques, il a fait appel à des loyaux affidés, alignés sur son programme America First.
Seconde conclusion : Les nominations de son cabinet prouvent que Trump n’est pas du tout sur une ligne isolationniste. Les défenseurs ukrainiens sont soulagés. Kiev regarde ces nominations avec un certain « apaisement » car ils savent qu’il y’a de la place pour un engagement. Après une administration Biden qui avait trop peur d’une escalade et qui a préféré modérer l’implication américaine dans la guerre avec la Russie, les hauts responsables ukrainiens espèrent un changement de rythme avec ce nouveau cabinet. Il en va de même pour Israël. En effet, avec la représentante de New York, Elise Stefanik, désignée au poste d’ambassadrice auprès des Nations-Unies, Trump affirme la prédominance d’une ligne résolument pro-israélienne, avec un trio de choc.
- Elise Stéfanik, une « clarté morale » que la représentante apporte à son nouveau rôle d’ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies.
Tel a été la déclaration de l’ambassadeur d’Israël auprès de l’ONU, Danny Donan ce 10 novembre qui précise avoir hâte de « travailler en étroite collaboration avec (elle) pour lutter contre les mensonges malveillants de l’ONU avancés par des nations hostiles tout en restant inébranlablement engagé en faveur de la vérité et de la justice » ( Source : Israeli official praises Stefanik as UN pick, says her « moral clarity » will combat body’s « hate and lies », par Greg Norman et Danielle Wallace, Fox News, 11 novembre 2024).
De plus, Trump a salué dans une déclaration antérieure au New York post « qu’Elise était une combattante d’America First incroyablement forte, dure et intelligente ».
Stefanik a été la présidente de la Conférence républicaine de la Chambre des représentants et est la quatrième Républicaine, la mieux classée à la Chambre. Elle a été élue pour son sixième mandat et a fait la une de la presse nationale pour avoir interrogé les présidents des universités de l’Ivy League sur la montée de l’antisémitisme sur les campus universitaires, lors de la crise intérieure consécutive aux attentats du 7 octobre contre Israël.
- « Le premier béret vert » à avoir été élu au congrès devient conseiller à la sécurité nationale
Le mardi 11 novembre, Trump a officialisé la nomination du représentant républicain de Floride, Michael Waltz au poste de conseiller à la sécurité nationale.
« Mike est le premier béret vert à avoir été élu au Congrès. Il a déjà servi à la Maison Blanche et au Pentagone » affirme Trump dans un communiqué annonçant son choix. « Waltz a servi dans les forces spéciales pendant 27 ans où il a été déployé à plusieurs reprises au combat, pour lesquelles il a reçu quatre étoiles de bronze, dont deux de bravoure », poursuit le président élu.
Expert des menaces extérieures, Waltz connaît parfaitement les périls posés par la Chine, la Russie, l’Iran et le terrorisme international. Le choix de Waltz est également motivé par le fait qu’il reprend les fondamentaux de la doxa Trumpiste :
« Mike a été un fervent défenseur de mon programme de politique étrangère America First et sera un formidable défenseur de notre quête de la paix par la force » poursuit Donald Trump dans son communiqué.
Waltz, en plus d’être le premier béret vert élu à la Chambre des représentants, a été président de la sous-commission des forces armées de la Chambre et membre de la commission des affaires étrangères et de la commission permanente du renseignement. Il a également travaillé au Pentagone en tant que conseiller politique lorsque Donald Rumsfeld et Robert Gates étaient chefs de la défense et a été le conseiller de l’ancien VP Dick Cheney en matière de lutte contre le terrorisme.
Considéré comme un belliciste de premier plan à l’égard de la Chine, il avait appelé au boycott des JO d’hiver 2022 à Pékin par les États-Unis, en raison de son implication dans l’origine de la pandémie mondiale de la Covid-19 et des mauvais traitements infligés à la minorité musulmane ouïghoure.
Ayant vivement critiqué le retrait chaotique des États-Unis d’Afghanistan, il a appelé la Nation à demander des comptes aux responsables de la mort de 13 militaires américains à Abbey Gate et « des milliers d’Américains et d’alliés, derrière les lignes ennemies ».
Du reste, dans une interview accordée à NPR la semaine dernière, Waltz a déclaré que la guerre entre la Russie et l’Ukraine pourrait prendre fin, si les États-Unis exerçaient une certaine influence.
« La machine de guerre russe va s’assécher très rapidement avec les sanctions économiques américaines ainsi qu’avec le retrait des menottes des armes à longue portée, que nous avons fournies à l’Ukraine. Biden refuse depuis longtemps de permettre à l’Ukraine d’utiliser des armes américaines pour frapper en profondeur la Russie » a- t- il déclaré.
Le mois dernier, lorsqu’Israël a mené une contre- attaque contre des cibles militaires iraniennes, Waltz a déploré que l’armée n’ait pas ciblé les installations pétrolières et nucléaires iraniennes : « Biden et Harris ont-ils une fois de plus fait pression sur Israël pour que l’État hébreu fasse moins que ce qu’il aurait dû faire ? » a – t- il demandé (Source : Trump’s first Cabinet picks decidedly not isolationists : Ukraine, Israel breathe a sigh of relief », par Morgan Phillips, Fox News, 12 novembre 2024).
- Le « Petit Marco » est devenu Grand …
Le président élu a ensuite nommé le sénateur Marco Rubio de Floride, au poste clé de secrétaire d’États-Unis.
Il était un rival de Trump lors la bataille explosive pour la nomination présidentielle républicaine de 2016, mais au fil des ans, il est devenu son plus fidèle allié au Sénat.
Rubio, fils d’exilés cubains, a été élu pour la première fois au sénat, en 2010, dans le cadre de la vague du Tea Party. Il devient ainsi le premier secrétaire d’État latino de l’histoire du pays.
Il est connu au Capitole comme appartenant aux « faucons », avec une volonté farouche de maintien des alliances américaines à l’étranger, notamment avec l’OTAN.
Toutefois, le sénateur Rubio, qui a siégé à la fois à la commission du renseignement du Sénat et à la commission des affaires étrangères, a adopté des positions similaires à celles de Donald Trump sur les conflits internationaux, notamment sur la guerre russo-ukrainienne et sur la guerre d’Israël contre le Hamas. En avril dernier, Rubio, le sénateur de 53 ans a voté contre l’aide américaine de 95 milliards de dollars à l’Ukraine et a exhorté la « Nation d’Europe de l’Est à négocier la fin de sa guerre avec la Russie ».
Il a été l’un des 15 républicains à voter contre un programme de financements supplémentaires, invoquant « des dispositions frontalières insuffisantes ».
En revanche, Rubio a toujours été un fervent supporter du soutien américain à Taïwan. Lorsque Trump a exprimé ses inquiétudes et a suggéré que l’île devrait payer les États-Unis pour assurer sa défense, Rubio a prédit que « Trump continuerait à soutenir Taïwan s’il récupérait la Maison Blanche ».
A l’instar de Trump et de Waltz, Rubio a également critiqué les alliés de l’OTAN qui ne consacrent pas suffisamment d’argent à leur défense : « L’Allemagne, la France et le Royaume-Uni sont plus que capables de gérer leurs relations avec le belligérant doté de l’arme nucléaire à l’Est. Mais ils ne prendront jamais le contrôle tant qu’ils pourront compter sur l’Amérique ».
L’année dernière, Rubio a coparrainé une loi qui interdisait à tout président de sortir les États-Unis de l’OTAN, sans l’approbation du Congrès, une mesure qui était considérée comme une précaution au cas où Trump remporterait la présidence et mettrait à exécution ses fréquentes menaces d’abandonner l’alliance. Son choix a déclenché une réaction de la part des inconditionnels supporters de Trump qui le considéraient comme « trop belliciste ».
Ce nouveau casting interroge sur l’orientation stratégique en matière de politique internationale de la seconde présidence Trump :
Donald Trump tiendra-i-il ses promesses en matière de politique étrangère, notamment sur son désir affiché d’être « le président de la paix » et de mettre fin aux guerres russo-ukrainienne et au Moyen- orient ?
Les faucons de la nouvelle administration Trump changeront- ils leur fusil d’épaule ?
Ce qui est certain, c’est qu’il y a une nouvelle donne géostratégique en 2024.
Par rapport à l’administration de 2016, les États-Unis, « Gendarmes du monde », sont eux-aussi confrontés à une contrainte de coûts et de ressources. Leurs priorités stratégiques doivent être revues, notamment dans un monde de plus en plus compétitif avec une montée en charge des menaces asymétriques.
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Diplômée de la Business School de La Rochelle (Excelia – Bachelor Communication et Stratégies Digitales) et du CELSA – Sorbonne Université, Angélique Bouchard, 25 ans, est titulaire d’un Master 2 de recherche, spécialisation « Géopolitique des médias ». Elle est journaliste indépendante et travaille pour de nombreux médias. Elle est en charge des grands entretiens pour Le Dialogue.