Par Catherine Massaut, ancienne magistrate
N’écoutant que leur courage – leurs postes étant à l’abri des foudres de Jupiter, pendant encore six mois – les députés du Rassemblement National se sont joints à la motion de censure déposée par leurs collègues du Nouveau Front populaire.
Le gouvernement de Michel Barnier avait vécu.
Enfer et damnation ! La France allait tomber dans le chaos, les cartes vitales seraient dévitalisées !
Le président Macron, se trouvant en Arabie Saoudite en compagnie de ses riches amis, traitait aussitôt les parlementaires d’irresponsables, d’incompétents et d’incapables.
Apparemment, cet homme « qui a une mémoire de poisson rouge et une intelligence de canari » (Michel Onfray), refuse de voir de voir que c’est lui qui a provoqué cette situation inextricable en prononçant, tel un gamin capricieux, la dissolution de l’Assemblée nationale au mois de juin dernier.
Le Mozart de la finance ne semble pas avoir intégré qu’il existe un lien indissoluble entre la dissolution et ses conséquences : on appelle cela de la cohérence, de l’intelligence : l’analyse des causes, des effets, de la causalité, de la rationalité.
Interviewé par Laurence Ferrari sur CNews, le 6 décembre dernier, Michel Onfray expliquait : « il (E. Macron) a l’air de dire qu’il n’est coupable de rien ni responsable de rien. Il a quand même lancé une grenade dégoupillée dans les jambes des Français. Emmanuel Macron pointe l’irresponsabilité des autres car selon lui il faut voter pour l’État Maastrichtchien ».
Michel Barnier, vieux briscard de la politique et rédacteur du traité de Lisbonne, savait pertinemment qu’il se trouvait sur un siège éjectable et que Marine Le Pen appuierait sur le bouton. C’était là son intérêt personnel afin de déclencher une élection présidentielle anticipée pour échapper aux fourches caudines de la Justice qui “veut sa peau” selon la formule de Régis de Castelnau.
C’est également l’intérêt de Jean-Luc Mélenchon, en quête lui aussi du pouvoir suprême, mais pour d’autres raisons politiques et personnelles. Lui il veut faire table rase du passé, une France défrancisée, multiculturelle, « united colors of Benetton », arrachée à son Histoire, son roman national et sa culture qu’il considère comme des composants réactionnaires et fascistes pour mieux implanter le mondialisme.
« A celui qui n’a rien, sa patrie est son seul bien », disait Jean-Jaurès, ce sentiment d’appartenance à une terre, à une communauté nationale.
Quoi qu’il en soit, ces deux partis voulaient le départ de Macron mais ils ont échoué.
Le président Macron avait prévenu : « c’est moi ou le chaos ». Résultat : on a Macron ET le chaos.
On dit cette motion de censure historique car intervenue 62 ans après la dissolution du gouvernement de Georges Pompidou, le 4 octobre 1962, qui avait soumis aux parlementaires une loi autorisant à modifier la constitution pour y intégrer l’élection du Président de la République au suffrage universel direct, c’est-à-dire par le peuple lui-même. Ce qui avait bien sûr, fait grincer des dents du joli monde composant les deux assemblées dépouillées de ses prérogatives. On connaît la suite et le raz de marée du parti gaulliste lors des élections parlementaires qui ont suivi.
Cette motion de censure n’a rien à voir avec la grande histoire politique de France. Pourquoi ? Tout simplement parce que le personnel politique d’aujourd’hui se moque du peuple français et de la France. Parce que ce personnel politique, tient, avant tout à sauvegarder maroquins et gamelles, prébendes et avantages que lui procurent son statut. Parce que le personnel politique d’aujourd’hui n’a absolument aucune conscience nationale. Et le président de la République, encore moins, déposé à l’Élysée en 2017, sous faux drapeau socialiste par une oligarchie qui tient à sa botte les présidents de presque tous les pays européens, qui ne sont en définitive que les vulgaires paillassons de l’Europe Maastrichtchienne et les valets de Washington.
Les prétendues oppositions parlementaires n’en sont pas. Ce sont tous les mêmes. Ils sont tous en accord avec le changement de paradigme, établi sur deux principes : d’une part, l’extension indéfinie de la sphère publique et de la dépense improductive d’autre part, le primat de la consommation sur la production comme moteur de croissance (cf. Face à Philippe de Villiers, CNews, 5/12/24).
Les oppositions approuvent ainsi – sans le dire – la substitution du marché mondial aux marché locaux, le fait que la nation ne soit plus un espace économique pertinent et l’abandon de la préférence nationale ou européenne en matière économique, par la disparition des frontières douanières.
Le déclin de l’appareil de production et les importations massives ont conduit à l’émergence de la grande distribution, étendue de bien au-delà des frontières européennes, ainsi qu’en atteste le traité du Mercosur, signé par U. Von der Layen présidente de la commission européenne, dans le dos de la France – et pour le bien des voitures allemandes – et de nos agriculteurs, qui crèvent lentement, mais sûrement.
Alors, on se demande : C’est débat sont-ils pertinents ? On les voit tous courir ventre à terre comme des canards sans tête se présenter à l’Élysée dans l’espoir d’être le prochain premier ministre autrement dit le prochain laquais de Jupiter et de l’UE, puisque la France est dépouillée de sa souveraineté.
En définitive quel est l’intérêt des débats politiques sur la suite de la motion de censure qui a renversé le gouvernement de Michel Barnier : aucun, puisque l’union européenne est un système suprématiste illégitime.
On invoque à grands cris la stabilité des institutions : Mais quelle stabilité ? Celle qui maintient au pouvoir un président qui reflète moins de 20 % des électeurs ? Et qui donne des leçons de démocratie ? Celle qui voit se fomenter les pires manigances politiciennes au moment des législatives, dans l’urgence, des alliances contre nature, des accouplements ubuesques pourvu que soit sauvegardé le siège parlementaire de chacun(e) ?
En vérité, le président Macron a réalisé l’exploit de culbuter la Constitution au point de faire tomber la Ve République, plus bas que les farandoles “politichiennes” de la IVe République, car plus personne ne porte d’intérêt à notre vieux pays et encore moins à son peuple, au bord de la crise de nerfs.
Pour une fois saluons la lucidité de Jean-Luc Mélenchon, qui a dit en substance, sur le plateau de TF1, que Macron est la cause du problème et qu’il doit s’en aller, ce qu’il fera nécessairement par la force des évènements.
Nombreux sont ceux qui pensent ainsi et Macron le sait : il jubile en s’accrochant à son rocher comme une bernique. Il jouit des discordes et du désordre, des turbulences et des tempêtes que traverse la France : il la déteste, il veut la voir à terre et son peuple historique anéanti.
Force de constater avec le Général de Gaulle, que le peuple est seul souverain, et que, dans un premier temps, la vraie tentative de stabilisation consisterait à l’organisation de nouvelles élections présidentielles.
Mais Emmanuel Macron ne l’entend pas de cette oreille. Il a déclaré qu’il resterait à son poste de Président jusqu’à la dernière seconde.
Il a été implanté à l’Élysée voici 7 ans et aujourd’hui le pronostic vital de la France est engagé : « l’État régalien ne répond plus à ses missions, comme on peut le voir tous les jours, et l’État-providence ne répond pas aux besoins d’une société sous perfusion… » (Face à Philippe de Villiers, CNews, le 7 décembre 2024).
C’est pourquoi toute cette pantomime politique n’est qu’un théâtre d’ombres. Il n’y a pas d’opposition réelle : Celle qui consisterait à délivrer la France de ses chaînes européistes et de lui restituer sa pleine et entière souveraineté. Pour enfin, redonner l’espoir et sa voix au peuple français.
Cette crise de régime, cette crise institutionnelle, cette crise existentielle est un rugissement de désespoir de notre pays, celui d’avoir perdu sa SOUVERAINETÉ captée par une instance illégitime qui livre sa culture, son histoire, ses génies créateurs, la richesse de sa langue, ses traditions, sa religion, son charisme, son territoire, pieds et poings liés à la voracité et au NIHILISME des grands argentiers atlantistes, globalistes, progressistes de l’État Profond américain et dont ses ( celles de la France) “élites” y compris les partis dits “d’opposition” épousent le calendrier économique via la courroie de transmission de la commission européenne.
Les partis d’oppositions, qui marivaudent sur la dette et le budget – élément politique déclencheur de la motion de censure – cachent au peuple les véritables enjeux politiques, à savoir que le pays est privé de tout pouvoir décisionnel concernant sa politique interne et que ces discussions interminables sont dénuées de sens.
La nomination de François Bayrou en lieu et place de Michel Barnier n’y changera rien.
L’opposition affichée est un leurre.
Pourtant elle existe, cette opposition : elle encore peu visible car ostracisée par la communauté médiatique mainstream qui a depuis longtemps sacrifié le pluralisme à la propagande en se jouant de la passivité des masses.
Cette opposition proscrite, excommuniée par « l’église cathodique » (Gilles William Goldnadel, Névroses médiatiques, 2019, Plon) s’inscrit progressivement dans le paysage médiatique alternatif : c’est l’opposition qui convoque le réel, le terrain, les faits, l’analyse des faits, l’empathie cognitive, l’explication des vraies problématiques qui sous-tendent l’impuissance politique française tant au plan national qu’international.
Cette opposition politique offre, selon l’auteur de ces lignes, la seule voie possible pour sauver la France de sa désintégration. Sa “petite musique” fait son chemin et pas seulement en France. En Roumanie aussi, par exemple, qui a vu ses élections présidentielles annulées sous la pression de la Commission européenne. Le peuple avait mal voté.
C’est la raison pour laquelle l’oligarchie au pouvoir la craint, de même que les oppositions d’apparat qui siègent à l’Assemblée Nationale.
Toutefois il convient de se réjouir de cette motion de censure, qui représente malgré tout, l’action politique toujours préférable à l’immobilisme synonyme de soumission.
On peut se laisser aller à rêver un peu et croire qu’après plusieurs renversements de ses gouvernements, Emmanuel Macron n’aura d’autre choix que l’auto- dissolution.
Il est temps de restituer à la France sa souveraineté et au peuple français sa voix et une voie de l’espoir…
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne représentent en aucun cas la position éditoriale du Diplomate
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