Par Angélique Bouchard
WASHINGTON – À peine une semaine après l’assassinat tragique de Charlie Kirk, fondateur de Turning Point USA (TPUSA), les allégations de Candace Owens continuent de faire des vagues, transformant un deuil national en champ de bataille idéologique. En accusant des figures pro-israéliennes comme le milliardaire Bill Ackman et le Premier ministre Benjamin Netanyahu d’avoir exercé une “pression menaçante” sur Kirk pour modérer ses critiques envers Israël, Owens ravive les divisions au sein de la droite américaine.
Mais au-delà du drame personnel, cet épisode révèle des enjeux politiques profonds : une droite républicaine fracturée sur la question d’Israël, et des ramifications géopolitiques qui pourraient affaiblir l’alliance transatlantique face aux menaces islamistes. La rédaction du Diplomate média examine les faits, soutenus par des sources fiables, pour démêler le vrai du « complotiste ».
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Les faits : Un assassinat clair et des soupçons non prouvés
Le 10 septembre 2025, Charlie Kirk, 32 ans, a été abattu d’une balle de fusil lors d’un événement conservateur à Park City, Utah. Les autorités ont inculpé Tyler Robinson, 22 ans, pour meurtre aggravé, avec une peine de mort requise par les procureurs. Selon le bureau du procureur de l’Utah, Robinson a confessé à un colocataire : “J’en avais assez de sa haine”, en référence aux positions conservatrices de Kirk. Des preuves ADN sur l’arme et une note menaçante confirment un mobile personnel et idéologique, potentiellement lié à l’extrémisme anti-conservateur, sans lien avec des conspirations internationales.
C’est dans ce contexte que Candace Owens, ex-collaboratrice de Kirk chez TPUSA, a lancé ses accusations explosives. Dans une vidéo virale, elle décrit une “intervention” tendue en août dans les Hamptons, impliquant Ackman et Seth Dillon (PDG de The Babylon Bee), où Kirk aurait été offert “une tonne d’argent” pour abandonner ses critiques “légères” sur Israël post-7 octobre 2023.
Owens va jusqu’à évoquer un appel direct de Netanyahu, qualifiant l’ensemble de “menaces” liées à des lobbies pro-israéliens. Ces allégations, émises alors que Owens pleure son “frère” Kirk dans une autre vidéo émouvante, n’ont pas été étayées par des preuves.
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Réactions : Déni catégorique et soutien à Israël
Ackman a rétorqué avec vigueur, qualifiant les dires d’Owens de “totalement faux” et “diffamatoires”, insistant sur une rencontre “cordiale” sans chantage. Le pasteur de Kirk, Rob McCoy, a lui aussi condamné Owens pour “théories du complot”, l’accusant d’exploiter la mort de son ami pour des gains personnels, y compris des rumeurs infondées sur une conversion catholique de Kirk.
Netanyahu, de son côté, a rendu un hommage poignant, décrivant Kirk comme un “défenseur de notre civilisation judéo-chrétienne commune” et blâmant les “islamistes” pour l’assassinat. Kirk, qui avait déclaré à The Jerusalem Post en 2021 que “l’internet censure les voix conservatrices” tout en défendant farouchement Israël contre l’antisémitisme en ligne, incarnait cette alliance. Son amour pour Israël était profond : “Israël a changé ma vie, renforcé ma foi, rendu la Bible réelle”, confiait-il récemment.
Pourtant, des critiques persistent : certains, comme TRT Global, accusent Kirk d’avoir tenu des propos antisémites, malgré son soutien vocal à l’État hébreu. Ces nuances alimentent le narratif d’Owens, qui a elle-même été limogée de The Daily Wire pour des positions perçues comme anti-israéliennes.
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Enjeux politiques : Une droite républicaine en pleine crise identitaire ?
Politiquement, l’affaire Kirk expose les failles du mouvement MAGA post-Trump. Kirk, mentoré par le sioniste David Horowitz, avait bâti TPUSA sur un conservatisme pro-Amérique d’abord et pro-Israël, mobilisant la jeunesse contre le “woke” et l’antisémitisme. Ses critiques modérées – comme inviter des voix pro-palestiniennes ou déplorer sur The Megyn Kelly Show une “sensibilité excessive” des lobbies – ont irrité une frange zélote, pro-Netanyahu.
Owens, avec son audience isolationniste, exploite cette brèche pour promouvoir un populisme anti-élite, où Ackman symbolise le “contrôle sioniste”. Cela divise le GOP : d’un côté, des figures comme Ben Shapiro ou Megyn Kelly défendent l’alliance inconditionnelle avec Israël ; de l’autre, une aile Tucker Carlson-like gagne du terrain, flirtant avec l’anti-interventionnisme. Pour les républicains, c’est un risque majeur : tolérer Owens pourrait aliéner les donateurs pro-Israël, cruciaux pour les campagnes 2026-2028, tout en offrant à la gauche un levier pour accuser le parti d’antisémitisme latent.
L’héritage de Kirk ? Un appel à l’unité. En tant que “staunch defender of the Jewish state” auprès des jeunes anti-Israël sur les campus, il tentait de naviguer ces eaux troubles. Son meurtre, qualifié d’“American tragedy” par le procureur Jeffrey Gray, souligne la violence croissante contre les conservateurs.
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Ramifications géopolitiques : Israël face à une Amérique divisée
Géopolitiquement, cette tempête arrive mal. Huitième anniversaire du 7 octobre 2023, le Moyen-Orient bouillonne : tensions au Liban, avancées iraniennes, et un Netanyahu fragilisé par des scandales internes. Israël compte sur des alliés comme Kirk pour contrer la propagande anti-sioniste, notamment via des débats viraux contre le BDS.
Les théories d’Owens, en accusant Tel-Aviv de “menaces”, renforcent les narratifs du Hamas et de Téhéran, dépeignant Israël comme un marionnettiste occulte. Cela mine l’alliance USA-Israël, pilier des Accords d’Abraham sous Trump. Si les républicains se divisent – comme le note Semafor, où Kirk “essayait de gérer la fracture sur Israël” – cela affaiblit la posture américaine face à la Chine et à la Russie, qui exploitent ces querelles.
De plus, l’émergence de théories conspirationnistes anti-israéliennes post-meurtre, monitorées par l’ADL, risque d’alimenter l’antisémitisme en ligne, déjà en hausse de 300 % depuis 2023. Pour Biden ou un successeur démocrate, c’est une aubaine : diviser pour régner, en accusant les républicains de “complicités internes”.
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Rendre Justice à Kirk, pas aux divisions
Charlie Kirk était avant tout un patriote qui liait la défense d’Israël à celle de l’Amérique. Ses allégations, Owens inclus, sans preuves solides, sentent l’opportunisme et menacent l’unité conservatrice face à des ennemis réels : l’extrémisme islamiste et la censure woke.
Il est temps d’honorer Kirk en renforçant nos valeurs judéo-chrétiennes, comme il le plaidait : “Israël et l’Amérique défendent ensemble notre civilisation contre ceux qui vénèrent la mort.” Que son legs unisse, plutôt que divise.
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