États-Unis/Terrorisme : Vers un nouveau 11 septembre ?

L’ancien chef du Commandement Central des Etats-Unis, Franck McKenzie, a mis en garde contre la menace que représente le groupe terroriste État islamique pour les Etats-Unis et d’autres puissances alliées, après l’attentat meurtrier perpétré en Russie le mois dernier.

(source: US faces « inevitable » ISIS attacks at home following Moscow massacre: retired general, par Landon Mion, Fox News, publié, le 1er avril 2024)

L’ancien chef du Commandement Central des Etats-Unis, le Général à la retraite, Franck Mc Kensie a averti que le groupe terroriste ISIS souhaitait « ardemment » s’attaquer aux Etats-Unis et à d’autres puissances étrangères. Cette menace sur le sol américain avait « augmenté significativement » après le retrait des États-Unis d’Afghanistan. 

Cette déclaration du Général Mc Kensie a eu lieu dimanche 31 mars dernier sur le plateau de l’émission « This Week », de la chaîne ABC News

La menace ne cesserait de s’accroître, notamment depuis les revendications par l’ISIS-K de la responsabilité de l’attentat meurtrier à Moscou, le mois dernier, avec le tragique bilan de 140 tués. Ce même groupe a revendiqué un attentat à la bombe en Iran en janvier dernier.  La filiale de l’Etat islamique en Afghanistan, connue sous le nom d’État islamique dans la province de Khorasan – ISIS K-  a revendiqué la responsabilité de cette attaque sanglante. 

Alors que le califat d’ISIS, qui s’étendait sur l’Irak et la Syrie a été largement vaincu par les américains et leur allié, principalement kurde, la section afghane d’ISIS a été l’une des branches les plus actives de l’après-califat. Elle est à l’origine de l’attentat suicide perpétré à l’aéroport de Kaboul, en août 2021, qui a coûté la vie à 13 militaires américains au moment où les États-Unis se retiraient précisément d’Afghanistan.

L’attention des puissances occidentales se tourne à nouveau vers l’Afghanistan, plus de deux ans après la reprise du pouvoir par les talibans, suite au retrait américain en 2021.

Le diagnostic est clair et sans appel pour le Général Mc Kenzie : « les velléités terroristes n’ont cessé de se développer dès que nous avons quitté l’Afghanistan, ce qui a réduit la pression sur ISIS-K » a-t-il déclaré, faisant référence au retrait chaotique des américains du pays en 2021. 

« Je pense que nous devons nous attendre à d’autres tentatives de cette nature contre les États-Unis ainsi que nos partenaires et d’autres nations à l’étranger ; je pense que c’est inévitable ».

M. Mc Kenzie, qui a commandé les forces américaines au Moyen-Orient, y compris, lors du retrait d’Afghanistan, a déclaré que les Etats-Unis avaient une présence militaire suffisamment importante en Irak et Syrie pour combattre les extrémistes dans la région. Il poursuit en affirmant que les Américains auraient dû maintenir une présence militaire en Afghanistan au moment du retrait, au lieu de se retirer complètement et de mettre fin à la plus longue guerre de l’histoire du pays. 

Le Président Biden a précédemment affirmé qu’une force d’intervention serait toujours en capacité d’intervenir « au-dessus de l’horizon » pour « agir rapidement et de manière décisive » en Afghanistan, même si les troupes ne sont plus stationnées dans la région. 

M. Mc Kenzie réfute cet argument, en rétorquant que les « États-Unis n’avaient pratiquement aucune capacité de veille de la menace dans ce pays et presqu’aucune capacité de frapper, ce qui profite à ISIS et d’autres groupuscules terroristes (…) Dès lors, ils sont libres de se renforcer, de planifier et de coordonner leurs actions ». 

M. Mc Kenzie a déclaré « que les choses seraient différentes, si les américains et leurs alliés maintenaient une petite présence en Afghanistan, prolongeant ainsi leur engagement militaire dans la région ». 

L’attentat meurtrier perpétré à Moscou, le 22 mars 2024, a mis en évidence selon lui la menace que représentent les groupes terroristes, qui peuvent se regrouper, planifier des opérations de grande envergure. Or, « ces efforts sont plus facilement détectables » selon lui. 

Les États-Unis ont déclaré avoir alerté le Kremlin d’un possible complot terroriste plusieurs semaines avant l’attaque. 

« Je pense que les Russes auraient pu éviter cet attentat s’ils avaient écouté nos conclusions quant aux documents qui leur ont été présentés », a déclaré le Général. 

Les suspects de l’attentat de Moscou ont ouvert le feu dans l’un des plus grands complexes commerciaux de Russie avant qu’un incendie ne s’y déclare, selon le service russe de sécurité extérieure. 

Le New-York Post a recueilli l’analyse similaire d’un responsable américain de la lutte contre le terrorisme : les terroristes de l’ISIS-K pourraient franchir les frontières américaines et perpétrer un attentat similaire à celui de Moscou. ISIS devient de plus en plus « audacieux », ses membres tenteraient de tirer parti du chaos ambiant, notamment celui qui résulte de la gestion calamiteuse des flux migratoires à la frontière sud des Etats-Unis, avec le Mexique. 

L’analyse de Mc Kenzie survient également après que les dirigeants européens aient mis en garde et préparé leur opinion publique respective contre la perspective d’une guerre. 

Ainsi, le Premier Ministre polonais, Donald Tusk, a appelé les nations européennes à investir davantage dans leur Défense, estimant que le continent n’était pas prêt pour l’actuelle « ère d’avant-guerre » : « Je ne veux effrayer personne mais la guerre n’est plus un concept du passé » a -t-il déclaré lors d’une récente interview accordée aux journaux européens, avant d’évoquer la guerre Russo-Ukrainienne. « Elle est réelle et a commencé il y a plus de deux ans ». 

En janvier dernier, les responsables suédois de la Défense ont mis en garde contre une guerre potentielle alors que le pays était sur le point de rejoindre l’OTAN, ce qui s’est officiellement produit. 

Pour les experts en sécurité américain, l’ISIS-K a exploité le retrait américain et a réussi à puiser de nouvelles recrues, en particulier en Afghanistan et en Asie centrale. L’attentat meurtrier sur le public moscovite survient après que l’ISIS-K ait revendiqué la responsabilité de deux attentats-suicides en janvier dernier, tuant ainsi 95 personnes commémorant la mort du Général Qassem Soleimani, Chef des forces du Qud’s des Gardiens de la Révolution iraniens, qui a été tué lors d’une attaque de drone américain en 2020. 

« L’expansion d’ISIS-K résulte directement du fait que les talibans ont permis aux réseaux terroristes et aux combattants étrangers d’inonder l’Afghanistan » a déclaré l’expert Ali Maisam Nazary, Responsable des relations étrangères pour la NRF (National Resistance Front of Afghanistan), chez Fox News Digital (source : ISIS-K attack in Moscow highlights growing terror threat from Afghanistan, par Chris Massaro, Fox News, publié le 27 mars 2024). Ces groupes se préparent « à l’intérieur de l’Afghanistan à des attaques d’une plus grande ampleur que Moscou, contre l’Occident et les pays de la région, dans les années à venir » prévient l’intéressé.

Les États-Unis en revanche ne sont pas favorables à la poursuite du conflit armé en Afghanistan. Le pays est en guerre depuis 46 ans. « Nous ne voulons pas voir l’Afghanistan en guerre et les Afghans nous disent qu’ils ne veulent pas de conflit armé non plus » a déclaré un porte-parole du Département d’État à Fox News Digital.


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