L’Arabie saoudite réévalue sa stratégie régionale 

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Photomontage LeDiplomate

L’Arabie saoudite a très vraisemblablement joué un rôle dans l’interception de missiles iraniens en direction d’Israël le 13 avril dernier, selon une source royale saoudienne citée par les médias israéliens. 

Cette source a également affirmé que l’Iran avait initié la guerre de Gaza, par l’intermédiaire de son groupe mandataire le Hamas, pour contrecarrer les efforts américains en vue d’un accord de normalisation saoudien. L’Arabie saoudite n’a pas démenti ce rapport, ce qui laisse penser qu’il y a une part de vérité dans ces affirmations.

Le Wall Street Journal a également rapporté que les États-Unis offriraient au Royaume une relation de défense plus formelle et un partenariat énergétique nucléaire en échange de la reconnaissance d’Israël. 

En réponse, l’État hébreu reconnaîtrait alors la Palestine en tant qu’État. 

Le dernier conflit israélo-Hamas a poussé l’Arabie saoudite de rééquilibrer ses relations avec l’Iran et Israël. L’éruption de la guerre par procuration irano-israélienne à Gaza, la crise de la mer Rouge qui en a résultée, et les frappes réciproques ont retardé la construction d’infrastructures modernes de l’IMEC et rendu impossible l’implication de l’Arabie saoudite dans le NSTC sans donner l’impression de se subordonner à l’Iran.

Si l’Arabie saoudite devait choisir entre l’IMEC et le NSTC, elle choisirait certainement l’IMEC, car elle jouerait un rôle de transit irremplaçable dans cette route, tandis que dans le NSTC, elle ne serait qu’un appendice. 

C’est pourquoi il est attendu que l’Arabie saoudite reprenne éventuellement ses pourparlers secrets de normalisation avec Israël, car l’IMEC est fondamental pour la vision 2030 du prince héritier Mohammed Ben Salmane (MBS) pour révolutionner l’économie de son Royaume.

Cependant, il est important de noter que les derniers plans des États-Unis pour négocier un accord de paix israélo-saoudien pourraient ne pas aboutir, en raison de l’opposition farouche de Netanyahou à l’indépendance palestinienne. 

Toutefois, l’Arabie saoudite apparaît disposée à accepter sa part des termes rapportés, à condition qu’Israël et les États-Unis tiennent leurs promesses.

L’Arabie Saoudite recadre sa stratégie globale à l’égard de l’Occident

En fin de compte, le dernier conflit régional a servi à recalibrer la stratégie globale saoudienne à l’égard de l’Occident, bien que cela ne remette pas automatiquement en cause sa dernière adhésion aux BRICS.

Abandonner cette association priverait les Saoudiens d’un siège à la table et la capacité associée de contrer potentiellement certaines initiatives iraniennes.

De plus, le Royaume Saoudien ne serait pas en mesure de coordonner la dédollarisation et les investissements multilatéraux non occidentaux aussi efficacement s’il revenait sur son adhésion aux BRICS. 

Dans cette perspective, Riyad se doit de rester ambigu pour ne pas dire dans le flou à ce sujet tout en continuant à participer aux réunions du groupe plutôt que de renoncer catégoriquement aux BRICS…

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