Les gangs de la drogue colombiens se tournent vers l’utilisation de « faux charbon » pour dissimuler la cocaïne dans les cargaisons de vrac, selon un nouveau rapport. Les enquêteurs antistupéfiants ont découvert des quantités importantes de drogues déguisées dans les cargaisons de charbon au cours des deux dernières années, alors que les trafiquants utilisent des méthodes de plus en plus élaborées pour faire passer des cargaisons illicites à bord des navires.
Le rapport, publié par la société de sécurité maritime A&A Multiprime, indique que les trafiquants de drogue développent constamment de nouvelles méthodes pour camoufler les drogues dans les cargaisons de charbon, de fruits et de métaux de récupération.
Les autorités portuaires sont particulièrement préoccupées par les drogues dissimulées dans des conteneurs de fruits et de métaux de récupération, car elles sont plus difficiles à détecter que les cargaisons de charbon.
Les services des douanes et de sécurité doivent effectuer des tests chimiques spéciaux pour prouver que les cargaisons de charbon contiennent de la cocaïne, ce qui rend la détection de cette drogue encore plus difficile. Le rapport recommande l’utilisation d’arpenteurs indépendants pour organiser le scellage des cales de chargement après le chargement, afin d’empêcher les trafiquants de drogue de dissimuler leur produit illicite dans les cargaisons.
La découverte de 5,7 tonnes de cocaïne cachées dans un conteneur de bananes à Southampton en février 2024 a mis en évidence l’ampleur du problème.
Les bananes ont été expédiées du port de Turbo, en Colombie, à Southampton, et la cargaison devait ensuite être transportée vers Hambourg, en Allemagne, pour distribution.
Les services de police sont également préoccupés par l’augmentation des tentatives de corruption et de menaces visant les officiers portuaires et potentiellement les équipages des navires après une année record de production de cocaïne en Colombie. Les gangs de la drogue cachent leurs drogues dans des zones plus proches des terminaux portuaires pour éviter les risques liés au transport des drogues par la route.
Le rapport a été compilé sur la base de réunions avec l’autorité maritime colombienne et des officiers antistupéfiants dans les ports.
Il encourage les propriétaires et les exploitants de navires utilisant les ports colombiens à s’assurer qu’ils disposent d’un plan de sécurité approprié en place, qui comprenne le suivi des personnes montant à bord du navire et la garantie que l’accès au navire est contrôlé. Il recommande également de recruter une sécurité privée supplémentaire et l’utilisation éventuelle de projecteurs la nuit pour surveiller tout bateau s’approchant des navires avant le départ.
Toute personne impliquée dans le transport de drogues illicites en Colombie risque jusqu’à 20 ans de prison.
Le navire peut être saisi définitivement si le propriétaire du navire est reconnu coupable de toute accusation criminelle. L’Union européenne a déclaré que l’une de ses principales priorités était de lutter contre le trafic de drogue via les principaux ports européens.
Les saisies de cocaïne dans l’UE atteignent des niveaux record, et le bloc de 27 nations a annoncé en octobre 2023 une nouvelle alliance portuaire visant à intensifier la lutte contre ce qu’il a décrit comme l’une des menaces pour la sécurité les plus importantes auxquelles il était confronté.
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