[02:38, 06/07/2024] Noreen Shah:

Élections américaines 2024 : Joe Biden ou la quête impossible d’un rééquilibrage de ses positions sur le Proche-Orient

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Présidentielles 2024 : Joe Biden ou la quête impossible d’un rééquilibrage de ses positions sur le Proche-Orient

Donald Trump mettra fin à la révolution radicale dans les universités s’il est réélu Président

Lors d’une réunion privée de donateurs réunis à New-York, le 14 mai dernier, Donald Trump a averti qu’il mettra un point final à la révolution radicale qui sévit dans les campus américains et « expulserait hors du pays » les étudiants étrangers qui protestent contre Israël.

L’auditoire lui semblait acquis, puisqu’aurait-il plaisanté, le rassemblement en présence comptait « 98% de (ses) amis juifs ». (Source : Trump tells NY donors he ‘ll stop college « radical revolution », send anti-Israel agitators « out of the country », par Danielle Wallace, Fox News, publié le 28 mai 2024)

Ces mêmes donateurs se sont inquiétés du fait que ces étudiants protestataires et les professeurs aux positions anti-israéliennes qui les accompagnent, occupent pour ces derniers, ou occuperaient un jour pour les premiers, des postes décisionnels au sein de l’appareil académique ou politique aux États-Unis. L’ancien président a déclaré que les intéressés faisaient partie d’une « révolution radicale » qui doit « impérativement cesser maintenant ». Donald Trump en a profité pour saluer la gestion des émeutes sur le campus de l’université de Columbia par la police de New-York, ajoutant que d’autres villes devraient suivre cet exemple.

Plusieurs sénateurs républicains avaient exhorté les forces de police, dont la Police de New- York à exercer leur obligation à protéger les citoyens et d’arrêter les personnes qui enfreignent la loi sur les campus universitaires.  Le Sénateur républicain de l’Arkansas, Tom Cotton, en première ligne déclarait :

« Joe Biden a le devoir de protéger ces étudiants juifs. Ce sont des scènes jamais vues, qui ne sont pas sans rappeler les années 1930 en Allemagne, qui ne devraient jamais être tolérées, ici, en Amérique, en 2024 ».

Donald Trump, lui, tranche : « Une chose que je ferais, c’est de chasser tout étudiant étranger qui proteste hors du pays. Il y en a beaucoup vous savez. Dès qu’ils entendront cela, ils se comporteront bien vous verrez (…) Si vous me faites réélire, nous allons faire reculer ce mouvement de 20 ou 30 ans ».

En aparté, Trump aurait également déclaré aux riches donateurs réunis à New-York, qu’il soutenait le droit d’Israël à poursuivre sa guerre contre le terrorisme et a salué la politique de la Maison Blanche à l’égard de son allié historique.

L’attachée de presse nationale de la campagne Trump, Karoline Leavitt, a publié sa déclaration au Post : « Quand le Président Trump sera de retour dans le Bureau Ovale, Israël sera à nouveau protégé, l’Iran reviendra fauché, les terroristes seront pourchassés et l’effusion de sang prendra fin ».

Tout en constatant que les manifestations anti-israéliennes attiraient de moins en moins les foules, l’ancien président Trump a déclaré qu’Israël « perdait son pouvoir » à Washington DC, en particulier au Congrès. Ce dernier n’a en revanche pas une seule fois, mentionné nommément le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, ne lui adressant plus la parole depuis que l’intéressé aurait reconnu la victoire du président Biden en 2000.

En revanche, face caméra, Trump, ne peut que déplorer l’attitude de l’administration Biden, se demandant comment les « juifs pourraient voter pour les démocrates ». « Ils vous laissent toujours tomber » conclut-il.

« La guerre entre Israël et le Hamas serait probablement déjà terminée si Trump était président »

Telle est la position du sénateur Républicain de l’Arkansans, Tom Cotton sur le plateau de l’émission « Face the Nation », CBS (source : Israel-Hamas war would probably already been over if Trump were president, Sen. Tom Cotton says, par Pilar Arias, Fox News publié le 12 mai 2024).

« Le président Trump a déclaré hier soir qu’il fournirait absolument à Israël les armes dont l’État a besoin pour terminer son travail contre le terrorisme. Cela ne serait jamais arrivé sous la présidence Trump. S’il avait été président, cette guerre aurait probablement déjà été terminée avec beaucoup moins de souffrances civiles à Gaza ».

Ce même sénateur, a renouvelé son appel à destituer le président Biden, la semaine dernière, à la suite d’un communiqué faisant état d’un retard de l’aide militaire et logistique à Israël contre l’organisation terroriste du Hamas. Pour rappel, un programme de l’aide étrangère supplémentaire de 95 milliards de dollars, récemment adopté, comprenait une enveloppe de 26 milliards de dollars fléchée pour Israël et une aide humanitaire ciblée sur les zones de combats, dont Gaza. Cette aide a pourtant été encouragée par l’administration Biden, qui l’avait proposée six mois auparavant.

Cotton avait suggéré que le président Biden devait être destitué pour avoir retardé l’envoi de cette aide à Israël et que, selon lui, ce retard était purement dicté par des visées politiques court-termistes, puisque le parti démocrate était fortement divisé sur cette question et que la réélection de Biden dépendait de la volatilité de son électorat, très attentif au contexte international.

« La Chambre n’a pas d’autres choix que de destituer Biden sur la base du précédent Trump-Ukraine, consistant à suspendre l’aide étrangère pour aider à sa réélection. Seulement avec Biden, c’est vrai » écrivait Cotton sur le réseau social X.  Lors de la demande de destitution du président Trump en 2019 par la Chambre dirigée par les Démocrates, celui-ci avait été inculpé « d’abus de pouvoir, arguant qu’il refusait l’aide à l’Ukraine, tout en diligentant des enquêtes contre ses adversaires politiques, dont Joe Biden. Le Sénat a acquitté Trump des accusations portées par la Chambre des représentants.

La cargaison à destination d’Israël comprenait 1800 bombes de 2000 livres et de 1700 bombes de 500 livres. L’administration Biden se disait hostile à l’envoi de ce matériel militaire et « l’impact qu’elles pourraient avoir dans des zones urbaines denses, comme dans d’autres parties de Gaza ».

Pour le département d’État, cette décision ne concernerait pas des « transferts imminents » mais des « transferts futurs », « y compris pour les kits de munitions d’attaque directe conjointe ».

« Nous sommes déterminés à garantir qu’Israël reçoive chaque dollar pour sa protection. En fait nous venons d’approuver la dernière tranche du financement militaire étranger : 827 millions de dollars d’armes et d’équipements pour Israël » (source : Biden administration confirms paused shipment of bombs to Israel over opposition to operation in Rafah, par Landon Mion, Fox News, publié le 8 mai 2024).

La déclaration du responsable américain est intervenue après la sortie dans les médias de deux responsables israéliens que la production de munitions américaines avait été suspendue le 1 er mai, pour la première fois depuis l’attaque du 07 octobre contre l’État juif »

Joe Biden piétine-t-il la “ligne rouge” qu’il a tracée contre l’offensive israélienne à Rafah ?

L’administration Biden doit se prononcer depuis qu’une frappe israélienne, internationalement condamnée, a tué deux dirigeants du Hamas et des dizaines de civils palestiniens.

La frappe du dimanche 26 mai intervient, deux jours, après la décision de la Cour internationale de Justice (CIJ), qui a ordonné à Israël de mettre fin à son offensive militaire à Rafah, où plus de la moitié de la population Gazaouie a trouvé refuge. Des dizaines de milliers de personnes restent dans la région. Le Mouvement du Croissant-Rouge a déclaré qu’Israël avait désigné l’endroit comme « une zone humanitaire » et que le quartier ne faisait pas partie des zones à évacuer ce mois-ci.

Des sources de Tsahal ont confirmé avoir éliminé Yassin Rabia, le commandant de la direction du Hamas en Judée- Samarie ainsi que Khaled Nagar, un haut responsable de la branche Judée-Samarie du Hamas. Les deux hommes auraient perpétré de nombreuses attaques terroristes au début des années 2000, au cours desquelles civils et soldats israéliens ont été tués.

Des chars israéliens ont été repérés ce 28 mai, près de la mosquée Al-Awda, un monument du centre de Rafah par des témoins à Reuters. L’armée israélienne a déclaré que ses opérations dans la ville se poursuivaient dans la région de Rafah, sans préciser si ses forces avaient progressé vers le centre- ville.

« Durant la nuit, les troupes de Tsahal ont opéré dans le corridor de Philadelphie, tout en menant une activité opérationnelle précise basée sur des renseignements indiquant la présence de cibles terroristes dans la zone » a indiqué le porte-parole de Tsahal.

Le corridor de Philadelphie est le nom israélien désignant une bande de terre de 14 km, qui comprend la frontière entre Gaza et l’Egypte, y compris le poste frontière de Rafah.  Israël a pilonné la ville avec des frappes aériennes et des tirs de chars, selon les témoignages d’habitants à Reuters. Les chars israéliens ont poussé vers les quartiers ouest de Rafah, au cours de l’une des pires nuits de bombardements signalés par les habitants.

Le ministère de la santé, dirigée par le Hamas, a affirmé qu’au moins 45 personnes étaient décédées, et d’autres médias ont cité jusqu’à 50 décès. Pour Tsahal, « cette activité est menée alors que les efforts se poursuivent pour éviter de nuire aux civils non impliqués dans la région. Les troupes s’engagent avec des terroristes dans des combats rapprochés et arrivent à localiser des tunnels, des puits, des armes, des infrastructures servant de bases pour les terroristes ».                           

Un communiqué de presse publié, le lundi 27 mai 2024, par un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de l’administration Biden a déclaré : « les images dévastatrices suite à une frappe de Tsahal à Rafah, la nuit dernière, qui a tué des dizaines de Palestiniens innocents, sont déchirantes (…) Israël a le droit de s’en prendre au Hamas et nous comprenons que cette frappe ait tué deux terroristes de haut rang du Hamas, qui sont responsables d’attaques contre des civils israéliens (…) Mais, comme nous l’avons dit clairement, Israël doit prendre toutes les précautions possibles pour protéger les civils. Nous engageons activement Tsahal et nos partenaires sur le terrain pour évaluer ce qui s’est passé et comprendre » (Source : Israeli tanks roll into central Rafah for first time in Gaza war, par Chris Pandolfo, Fox News, publié le 28 mai 2024).                                                 

L’administration Biden continue d’évaluer si la frappe a constitué une violation de la “ligne rouge” du Président Biden, concernant l’opération israélienne dans la ville de Rafah, au sud de Gaza, ont déclaré deux responsables américains à Axios.  Cette stratégie sera-t-elle payante électoralement en novembre prochain pour les Démocrates ?


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