Manifestations sur les campus universitaires d’élite américains : Le poisson pourrit toujours par la tête…

Des étudiants et des membres de la communauté de l’Université du Maine du Sud à Portland.
Photo : Maine Students for Palestine

Les campus américains sont traversés par une vague sans précédent de campements et de manifestations violentes anti-israéliennes. Des groupuscules d’extrême-gauche exigent unanimement que les universités se désolidarisent d’Israël. Il y a eu près de 500 arrestations signalées dans tout le pays la semaine dernière, avec deux spots bien identifiés par les forces de l’ordre, l’Université de Caroline du Sud et l’Arizona State University. 

Ces manifestations ont commencé avec une centaine d’étudiants de l’Université de Columbia à New York et se sont rapidement étendues du Massachussetts à la Californie, puis du Tennessee au Texas. Les heurts surviennent alors que le conflit entre l’Etat d’Israël et le Hamas a dépassé le cap des six mois.

« De Charybde en Scylla »

Les manifestants de l’Université d’Indiana se sont affrontés à 50 policiers, les protestations se sont intensifiées ces derniers jours au cri : « Les cochons rentrent chez eux ! ». 

La candidate du Parti Vert aux Présidentielles 2024, Mme Jill Stein, a été arrêtée quant à elle parmi la centaine de personnes à l’Université de Washington à Saint-Louis. 

L’Université de Caroline du Sud a dû fermer son campus aux non-résidents et a annulé la remise de diplômes sur scène. Des manifestations et violentes protestations ont également eu lieu à Yale, Harvard, Minnesota, John Hopkins et à l’Arizona State University où 93 personnes ont été arrêtées le 27 avril matin. 

Le 28 avril dernier, une vidéo circule sur le net montrant une femme tentant de protéger la statue de Tommy Trojan contre des dégradations d’étudiants anti-israéliens. Cette statue en bronze grandeur nature d’un guerrier troyen, se dresse au centre du campus de l’Université de Caroline du Sud et sert de lieu de rencontre populaire. C’est la mascotte non officielle la plus populaire de l’Université. Ce campus est devenu la plaque tournante des activistes. 

L’Université de Princeton a accueilli le 27 avril l’activiste Linda Sarsour, militante politique palestino-américaine, connue en 2017, lors de la marche des femmes. Dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, cette dernière établit un parallèle entre les protestations anti-israéliennes et les opposants à la guerre du Vietnam : « Ils diront la même chose de vous qu’à propos des étudiants qui se sont opposés à la guerre du Vietnam, aux étudiants qui ont résisté à l’apartheid sud-africain. Vous vous situez dans une longue histoire de la liberté et de la libération de tous les peuples, y compris du peuple palestinien ». Linda Sarsour a également défendu l’utilisation du chant controversé « Du fleuve à la mer » : « Nous avons également vu des gens passer des heures à la télévision nationale à écrire des mots Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre. C’est juste une indication que vous pouvez continuer à la dire » a déclaré la Rima Hassan d’Outre- Atlantique.

Maximillian Meyer, un Israélo-américain New Yorkais, a d’ailleurs vivement critiqué l’administration de la prestigieuse Université de Princeton car il a été le témoin direct de la vague d’activisme anti-israélien qui déferle sur certaines des plus grandes institutions du pays. Les étudiants juifs craignent pour leur sécurité et ne peuvent plus assister aux cours et « s’engager dans une vie étudiante régulière » a -t-il affirmé aux micros de Fox News Digital :

« Le plus fou pour moi, c’est le fait que j’ai vu le drapeau du Hezbollah, à plusieurs reprises et je n’ai même pas été choqué. J’ai pensé que c’était plus emblématique de la pourriture morale qui s’est installée dans nos campus universitaires, de nos « soi-disant campus universitaires d’élite » qu’autre chose. Le fait que non seulement nous ayons des drapeaux du Hezbollah, non seulement nous ayons des chants de soutien aux Houthis, des chants de soutien au Hamas, cela ne nous surprend même plus ».  (Source : Jewish student slams Princeton for permitting terror group flags, antisemitism on campus : Must be stopped, par Chris Pandolfo et Hayley Chi-Sing, Fox News, 27 avril 2024)

Toujours le 27 avril dernier, deux jeunes femmes étudiantes, Sabrina Soffer, élève à l’Université George Washington et Yasmine Lame, diplômée de Wake Forest se sont insurgées contre les menaces faites à l’encontre des étudiants juifs sur les campus américains « En tant qu’étudiante juive à l’Université George Washington, je suis vraiment consternée par les événements, mais honnêtement, je ne suis pas surprise. Les étudiants juifs ne sont pas en sécurité et ils ne l’ont jamais été » déclare l’étudiante à Fox News Channel. Elle impute la radicalisation estudiantine aux professeurs d’extrême-gauche.

« Cela est le résultat d’une combinaison de facteurs allant des professeurs radicaux qui ont été embauchés par les Universités et autorisés à enseigner sans aucune diversité d’opinions et d’une administration faiblarde qui refuse d’appliquer le règlement et les standards d’enseignement ».  La seconde étudiante a relaté le cas de son ami juif-américain qui a été poussé sur un rebord qui a failli lui ouvrir le crâne lors de violents heurts sur le campus de l’Université de Los Angeles en Californie (Source : Andre Vacchiano, George Washington University student and Wake Forest grad react to anti-Israel protests : « Not safe », Fox News, 27 avril 2024)

Parfaite illustration du propos de Mme Soffer, est ce professeur à la retraite, proche de l’ancienne équipe Obama, qui s’est exprimé depuis un campement d’étudiants anti-Israël installé sur le campus de l’Université de Chicago (sources : Chicago Marron et Hyde Park Herald). Bill Ayers est une figure historique, connue pour son activisme militant d’extrême- gauche. Répertorié sur le site internet de l’Université de Chicago comme professeur d’écriture créative à la Division des sciences humaines, Bill Ayers est surtout connu pour avoir co-fondé le parti radical Weather Underground, une organisation militante classée comme « organisation terroriste nationale » par le FBI.

Ayers a été pourchassé par le FBI pour son implication présumée lors d’un attentat à la bombe en 1970 contre le siège de la police de New York, lors d’un attentat à la bombe contre le bâtiment du Capitole en 1971 et enfin contre le Pentagone en 1972. Bill Ayers est devenu un élément controversé de la campagne de l’ancien Président Obama en 2008 après que certaines informations eurent circulé, selon lesquelles le candidat de l’époque aurait été invité au domicile d’Ayers en 1995. Il est à noter également que Monsieur Ayers et Monsieur Obama ont siégé tous deux au conseil d’administration du Woods Fund of Chicacgo entre 1999 et 2002.

Autre point : les relations avec les médias américains. 

Les heurts n’ont pas épargné le bâtiment du Washington Hilton qui a accueilli le 27 avril dernier le dîner annuel des correspondants de la Maison Blanche, à Washington D.C. 

Code Pink, un groupuscule d’activistes de gauche qui a organisé la manifestation accuse les médias américains de collusion d’intérêt avec l’Etat Israël : « Le dîner des correspondants de la Maison Blanche, traditionnellement symbole d’intégrité et de liberté journalistique, est devenue une plateforme qui célèbre et approuve les actions de l’Administration » peut-on lire sur le site Internet de Code Pink. 

« Au cours des six derniers mois l’antisémitisme s’est définitivement aggravé »

C’est la triste conclusion d’Archie Gottesman, co-fondateur de JewBelong, à Fox News Digital (Source : Andrew Mark Miller, le 2 mai 2024) qui intervient après les alertes répétées de plusieurs organisations juives, dont l’Anti-Defamation League et l’American Jewish Committee auprès du secrétaire général du ministère de l’éducation de l’administration Biden, Miguel Cardona. 

« Les campus universitaires accueillent de violentes manifestations et leur nombre ne cesse de croître. Ceux d’entre nous qui regardent ce phénomène de près savent que la violence va continuer de s’intensifier- comme ce fut le cas hier soir sur le campus de Columbia- et que de nombreux étudiants ne savent même pas pourquoi ils protestent. Les membres du corps professoral qui les rejoignent devraient avoir honte de voir à quel point, ils représentent mal des institutions autrefois vénérées ».

L’administration Biden a le pouvoir d’appeler la Garde nationale pour faire face à l’anarchie des groupes anti-israéliens mais elle ne l’a pas fait. 

« Pouvez-vous imaginer si ces manifestations visaient les personnes de couleur ou des personnes LGBTQ+ ? L’administration doit commencer par faire preuve d’un véritable leadership. Ne serait-ce qu’en rencontrant les présidents d’universités, en offrant une assistance aux universités qui ont besoin d’aide pour assurer la sécurité des étudiants juifs-américains et contribuer à tracer une ligne claire entre l’acceptable et l’anarchie totale. »

Hussain Abdul- Hussain, chercheur à la FDD, Fondation pour la défense des démocraties, a déclaré à Fox News Digital (source : Andrew Mark Miller) que « l’antisémitisme s’est aggravé au cours des six derniers mois, en particulier sur les campus américains ».

« C’est le point culminant des mauvaises politiques de l’administration Biden, puisqu’elle a d’abord mis sur un pied d’égalité l’antisémitisme avec la soi-disant islamophobie et a même fait siéger le CAIR- Council on American-Islamic Relations au comité antisémitisme de la Maison-Blanche » précise le chercheur. 

« Depuis le 7 octobre, des groupes pro-Hamas ont pris acte des mesures d’assouplissement du Président Biden, notamment après le vote sans engagement dans le Michigan ». L’actuel Président aurait donc payé de sa défaite, son soutien à Israël lors de la Primaire du Michigan. 

« En conséquence -poursuit l’expert – les étudiants pour la Justice en Palestine (SJP), un réseau obscur fondé et dirigé par des islamistes, a lancé sa campagne antisémitique sur les campus universitaires ». L’administration Biden aurait dû voir venir ce mouvement selon Abdul- Hussain :

« Si vous donnez du lait à un chevreau espiègle, il reviendra vous demander des biscuits. C’est exactement ce qu’a fait le SJP. Ils pensaient que Biden était enclin à la pression et ont monté le ton de quelques crans. Le résultat est que des étudiants masqués par le keffiyeh palestinien ont brisé portes et fenêtres des bâtiments universitaires dans tout le pays. Le résultat est également plus d’antisémitisme et moins de sécurité pour les juifs américains, les étudiants et la population en général ».

Brooke Goldstein, avocate et Directrice Exécutive du Lawfare Project a déclaré à Fox News Digital que « les forces de l’ordre doivent être habilitées à faire face à cette menace. Les élus ont le devoir de protéger les américains contre ce type de radicalisation et d’extrémisme, mais que jusqu’à présent, ils ont fermé les yeux sur nos campus américains ».

L’avocate spécialiste des droits de l’homme poursuit : « Nos élus ont soit bénéficié, soit fermé les yeux sur les milliards de dollars d’argent noir du Qatar, qui contribuent à enseigner aux étudiants américains comment haïr l’Amérique, la Démocratie, les Juifs et Israël (…) Ils ont ignoré les dizaines de plaintes déposées auprès du Bureau des droits civils du ministère de l’Education au cours des quatre dernières années, dont l’une, déposée par le Lawfare Project, contre l’Université de Columbia, n’a toujours pas fait l’objet d’une enquête. Il doit y avoir des audiences au Congrès avec citation à comparaître immédiatement pour suivre les circuits de financement et faire la lumière sur la façon dont les millions de dollars sont dépensés par des acteurs étatiques étrangers pour déstabiliser ce pays. Cela n’a rien à voir avec le conflit Israël-Palestine, qui est un leurre. Cela a tout à voir avec la destruction de l’Amérique de l’intérieur ».

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