Nouvelle-Calédonie : le défi de l’ordre public et de la justice face aux émeutes et à la CCAT

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Depuis bientôt trois semaines, la Nouvelle-Calédonie est en proie à des émeutes qui ont débuté dans les quartiers nord de Nouméa avant de s’étendre à d’autres communes du Grand Nouméa. Les forces de l’ordre, déployées en nombre, peinent à rétablir l’ordre et à sécuriser certains quartiers, laissant de nombreux habitants dans l’insécurité. Le bilan des personnes décédées s’élève à 7 morts dont 2 gendarmes. 115 policiers et gendarmes ont été blessés (dont beaucoup par balles). Au total, plus de 370 individus ont été interpellés.

Les responsables politiques du Rassemblement et des Loyalistes ont tenu une conférence de presse le 31 mai 2024 pour faire le point sur la situation et exprimer leur principale préoccupation : l’incapacité des forces de l’ordre à reprendre le contrôle de certains quartiers après 19 jours d’émeutes, due principalement, pour beaucoup, à la trop grande prudence de Paris…

Nous constatons que cela fait trois semaines que ces émeutes ont commencé et de très nombreux Calédoniens sont encore pris en otage dans leurs quartiers“, a déclaré Virginie Ruffenach, membre du Rassemblement.

Selon eux, de nombreux habitants vivent encore dans des zones où la CCAT (Coordination des comités d’auto-défense des tribus) dicte sa loi, empêchant ainsi certains de se soigner ou de se ravitailler librement. Bien que les élus reconnaissent que les forces de l’ordre font un travail remarquable, ils exigent que des opérations de libération soient menées dans les autres quartiers de Nouméa et les autres communes du Grand Nouméa.

“L’État a les moyens de rétablir l’ordre, mais ça urge dans les quartiers non encore libérés, il faut désormais qu’il agisse“, a déclaré Sonia Backès, présidente de la province Sud.

À défaut, les responsables les loyalistes continueront d’encourager la protection des quartiers par les habitants eux-mêmes. Gil Brial, membre du groupe Loyalistes au Congrès, a critiqué certains médias qui dépeindraient ces “voisins vigilants” en miliciens surarmés. “Il n’y a pas une frange de la population qui assassine des gens, ils protègent simplement leurs familles et nous avons besoin de cette mobilisation, elle est essentielle”, a-t-il déclaré.

Au-delà de l’ordre public, le député de la seconde circonscription, Nicolas Metzdorf, a demandé à la “justice indépendante” de s’attaquer désormais aux responsables de la CCAT, qu’il juge entièrement responsables de la situation. “Nous sommes surpris de voir qu’aucun commanditaire n’a encore été condamné”, a-t-il déclaré, ajoutant que “beaucoup de Calédoniens ne se sentent plus protégés par l’État depuis le début des émeutes“.

C’est la résistance qui s’enclenche aujourd’hui“, insiste Nina Julié, élue municipale du Mont-Dore qui déplore des “zones de non-droit” formées dans sa commune.

“Parfois, j’ai l’impression qu’on demande la lune, s’agace Nicolas Metzdorf. Je ne sais pas si une telle situation serait acceptée en Métropole. Saint-Louis, Auteuil, Dumbéa… Ça fait 15 jours que des habitants sont coupés du monde. Je veux bien qu’on envoie des troupes en Ukraine mais il faut déjà réussir à protéger les citoyens français.“, commente le Député Nicolas Metzdorf dans Les Nouvelles Calédoniennes.

« La CCAT ne cautionne pas les actes de vandalisme. Ces actes ne doivent pas ternir notre lutte pour le bien de tous les citoyens du Kanaky. Notre combat concerne tous les Calédoniens et la paix durable passe par la souveraineté du Kanaky »….

« Un mensonge répété mille fois se transforme-t-il en vérité ? Vous avez 4 heures ! », Commente-t-on sur Radio Cocotier

Les responsables loyalistes ont également fait le point sur les discussions menées avec les indépendantistes dans le cadre de la mission du dialogue installée par Emmanuel Macron. Bien qu’ils aient des divergences avec les indépendantistes, ils ont déclaré être prêts à dialoguer avec les instances légitimes et les personnes désignées par le FLNKS. “Ce qui permettra de sortir de ce conflit est une solution politique“, a déclaré Sonia Backès.

La situation en Nouvelle-Calédonie demeure donc tendue, avec des émeutes qui durent depuis près de trois semaines et des habitants qui vivent dans l’insécurité.

Les responsables politiques appellent à une action plus forte de l’État pour rétablir l’ordre et protéger la population, tout en étant prêts à dialoguer pour trouver une solution politique à long terme…


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