EXCLUSIF – Durant tout l’été, Le Diplomate publie en exclusivité de larges extraits de l’ouvrage de Marc Fromager, Ukraine, Gaza et autres tracas, Les chrétiens d’Orient dans le nouveau grand jeu, Éditions Salvator, 2024.
Deuxième cible de ce conflit, l’Europe. À la différence de la Russie, elle ne se porte pas très bien. Elle a pris un coup de froid, un coup de vieux, un coup létal. Le pire, c’est qu’elle semble aimer ça ! Velléités sadomasochistes, tendances suicidaires, pathologies nihilistes, on ne sait plus très bien comment décrire ce qui anime l’Europe occidentale. On est en train de se tailler les veines et cela nous fait plaisir.
Alors bien sûr, il faut distinguer les élites, ceux qui prennent les décisions, et les autres. Les élites politiques savent très bien ce qu’il en retourne. Certains optimistes les qualifieront simplement d’incompétentes, mais à ce stade, l’incompétence devient criminelle. Les pessimistes les catalogueront de corrompues – elles s’enrichissent et de toute manière, n’ont peut-être pas vraiment le choix (trop de dossiers sur le dos).
Quoiqu’il en soit, il est difficile de ne pas constater une réelle trahison. Les intérêts de leurs pays et des populations censées les avoir portées au pouvoir ne sont absolument pas défendus et au contraire, il semble que toutes les décisions les plus dommageables soient prises, les unes après les autres.
Pour le reste de la population, on ne sait plus quoi dire. Quel est le niveau d’hypnose collective réel ? Quelle est la proportion de personnes dubitatives par rapport au narratif officiel (et unique) ? Jusqu’à quand la population acceptera d’être dominée par des acteurs politiques qui ouvertement travaillent contre elle ? L’Europe est la grande perdante de ce conflit et nous n’avons encore rien vu.
La Russie va gagner cette guerre. Les États-Unis, même s’ils n’ont pas tout obtenu, engrangent les bénéfices. Après tout, les dizaines de milliards de dollars prêtés à l’Ukraine retournent aux Etats-Unis, pour rétribuer les industries d’armement, l’Ukraine se voit obligée de céder ses actifs, à commencer par ses terres arables dont le tiers serait déjà aux mains de compagnies agro-alimentaires américaines et il est probable que lorsqu’il faudra tout reconstruire, les compagnies de BTP américaines rafleront la mise. Reste l’Europe. Qu’a-t-elle à gagner dans l’anéantissement de l’Ukraine ?
Lorsque l’Occident s’amusait à créer le chaos au Moyen-Orient ou en Afrique ou ailleurs, ce n’était pas très éthique mais c’était – plus ou moins – loin. Maintenant que cette stratégie du chaos se déroule dans notre voisinage immédiat, voire chez nous, il serait sans doute temps de réagir.
Bien entendu, il aurait fallu se reprendre plutôt. Mon précédent ouvrage « Guerres, pétrole & radicalisme » était avant tout un hommage aux populations irakiennes et syriennes que nous avions précipitées en enfer mais attention, pour leur bien, évidemment, et avec le sourire.
Celui-ci se veut également un hommage aux populations ukrainienne et russe, plongées dans ce même abysse, les soldats des deux côtés et les civils sans doute davantage en Ukraine. Mais le propos se veut plus large et souhaite englober tous les chrétiens d’Orient.
Nouvel extrait la semaine prochaine…
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Né à Nouméa en 1968, Marc Fromager est père de six enfants. Il a une forte expérience à l’international puisqu’il a travaillé pendant près de 32 ans dans l’humanitaire. Homme de terrain, Marc fromager a notamment parcouru la planète lorsqu’il dirigeait (pendant 21 ans) l’Aide à l’Église en détresse (AED) en France. Aujourd’hui, il est le Directeur de l’Information pour l’association SOS Chrétien d’Orient. Il est par ailleurs un chroniqueur régulier pour Le Diplomate. Il est l’auteur du livre Guerres, pétrole et radicalisme, les chrétiens d’Orient pris en étau, Éditions Salvator, 2015, Prix “La plume et l’Épée” en 2016.
Association de soutien et d’aide aux chrétiens d’Orient : soschretiensdorient.fr
