PORTRAIT : Théophraste Renaudot : père du journalisme français et « commissaire aux pauvres du Royaume »

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journalisme français
(bien que Blondin donne ce qu’il veut dans le corps du message, je cherche si c’est ok chaque fois et surtout je la retape… )

Par Charles de Blondin, fondateur et le rédacteur en chef du média Billet de France

Théophraste Renaudot est un journaliste français et médecin du XVIIe siècle. Fondateur d’un des plus anciens journaux français, La Gazette, il est considéré comme le père du journalisme français.

Être protestant, se convertir au catholicisme, devenir médecin royal, journaliste et être nommé « commissaire aux pauvres du Royaume » sous Louis XIII, telle est la vie de Théophraste Renaudot qui fonda le « Bureau des adresses », le Pôle emploi du XVIIe siècle. Un exemple de réussite sociale.

La conversion

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Né en décembre 1586, Théophraste Renaudot grandit à Loudun dans une famille protestante du Poitou. L’Édit de Nantes de 1598 assure une certaine protection à la famille lui permettant d’entamer des études de médecine à Paris puis à Montpellier à partir de 1605 où ses qualités scolaires sont remarquées. Malheureusement, il attrape en 1602 les écrouelles qui lui créeront des cicatrices au visage. Diplômé à 19 ans, il profite de son jeune âge pour voyager et se rend en Italie et en Prusse avant de retourner à Loudun et commencer à exercer la médecine.

Il y croise François Leclerc du Tremblay plus connu sous le nom de père Joseph, la future éminence grise du cardinal de Richelieu, qui l’introduira pour la première fois dans les cercles du pouvoir. De ces rencontres naîtront des discussions sur la pauvreté en France. En 1612, il écrit un traité « Sur la condition des pauvres » qui remontera au conseil de régence de Louis XIII qui le nommera « médecin ordinaire » avant de devenir officiellement « commissaire général des pauvres du royaume » en 1618. Promu à une belle carrière, il se convertit au catholicisme en 1625 et entre dans le conseil de Richelieu.

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Une œuvre de réinsertion

Entre vagabondage et maladie, la pauvreté fait des ravages en France. Pour Théophraste, la priorité pour lutter contre ces maux est l’accès à l’emploi. Dans ce cadre, il souhaite accentuer les efforts de l’Église pour les personnes défavorisées en créant une sorte de « Pôle emploi ». L’objectif est de mettre en relation l’offre et la demande de travail. Il crée donc le « Bureaux des adresses » en 1628 sur l’Île de la Cité près de Notre-Dame de Paris. Dans ce lieu, chaque travailleur ou entrepreneur peut y trouver un emploi ou de la main d’œuvre.

La hausse des annonces entraîne la parution de la Feuille du bureau d’adresse. Outre les offres, celle-ci répertorie des propositions de services, de ventes ou de locations. Considérant que la santé est essentielle pour travailler, il ouvre un dispensaire gratuit pour les plus modestes et payant pour les personnes aisées. Des cycles de conférences promouvant parfois des traitements novateurs viennent compléter les offres de son adresse parisienne, ce qui attire les foudres de la faculté de médecine de Paris.

Le créateur de La Gazette

Le 30 mai 1631, Théophraste Renaudot lance le premier périodique français : La Gazette. Il répond à une demande royale de créer un journal sur « le bruit qui court sur les choses advenues ». Même si l’imprimerie existait depuis plusieurs décennies, les nouvelles manuscrites n’étaient assurées en France que par quelques papiers et feuilles occasionnelles. Le périodique de quatre pages se spécialise principalement sur la politique étrangère et les rumeurs de la Cour.

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En 1635, la Guerre de Trente ans qui fait rage nécessite la diffusion d’informations favorables à la France. Soutenu par Richelieu qui y voit un levier de communication politique, La Gazette obtient un monopole d’État. Le succès est au rendez-vous car un supplément, les Extraordinaires, vient compléter le périodique en détaillant des événements majeurs préalablement mentionnés. Le public est friand des récits de guerre, des plans de bataille et de toutes ces nouvelles de l’Étranger. Le décès de Richelieu en 1642 et de Louis XIII l’année suivante font perdre au journal les appuis dont il jouissait.

La Fronde installe une période de doute qui entrave la parution du périodique. Dans la continuité de son prédécesseur, Mazarin prend la suite mais ses détracteurs obtiennent gain de cause en 1644 : son « Bureau d’adresses » ferme et Renaudot se voit interdit d’exercer la médecine. Seul son journal subsiste, très utile pour le gouvernement. En 1646, pour le remercier, il est nommé historiographe du roi et bénéficie d’un logement dans les galeries du Louvre.

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Son décès le 25 octobre 1653 ne signifie pas pour autant l’arrêt de son périodique (devenu La Gazette de France en 1792) qui perdurera jusqu’en 1915. La Première Guerre mondiale stoppera la publication du journal après presque trois siècles de parution. Une plaque rappelle l’emplacement de sa sépulture en l’église Saint-Germain-L’auxerrois à Paris.

Ce texte a été initialement publié sur Billet de France.

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