Le bonapartisme n’est pas et ne sera jamais un « national européisme » car jamais il ne fera passer l’indépendance nationale après un quelconque asservissement à une organisation supranationale. La souveraineté nationale ne se marchande pas au profit de la défense d’une pseudo identité européenne. Comme l’a justement rappelé, à plusieurs reprises, Thierry Choffat*, le bonapartisme s’appuie sur une base incontournable, celle de la défense de l’Etat-nation. Cela implique tout autant la sécurisation économique, monétaire et sociale que la préservation du particularisme culturel ou la promotion de la francophonie ou bien encore la pérennisation de l’indépendance nationale. Partant de ce principe, le bonapartisme est armé pour faire face aux différents dangers qui menacent notre pays et qui doivent avoir un traitement sérieux qui ne tolère aucune approximation ou aucune simplification binaire.
Si l’on se penche sur l’origine de notre peuple nous ne pouvons que constater l’amalgame qui s’est construit entre peuples autochtones et ceux des différentes invasions. Nous ne pouvons que constater, tout au long de l’histoire de notre pays, l’infiltration et la sédimentation d’éléments extérieurs incessamment intégrés et assimilés, pour une grande majorité, à l’organisme français, à ce qui fait l’identité nationale. Cette identité qui ne se résume pas à une supposée race mais à un état d’esprit, cette identité qui fait la différence entre le patriotisme et la xénophobie. Cette identité qui ne souffre aucune attaque communautariste, qui ne souffre aucun déséquilibre migratoire. Cette défense de l’identité ne peut amener à l’erreur d’un exclusivisme raciste, nulle considération de provenance géographique, d’appartenance religieuse ne peut intervenir. Je reviendrai sur cette identité.
Cela étant posé, il ne faut pas avoir peur d’aborder les sujets de l’immigration et de l’assimilation.
Aujourd’hui, il serait absurde de voir, comme certains bienpensants, l’immigration comme un faux problème et de ne pas venir examiner les réalités de celle-ci et les questions vont avec. Notre pays a connu une véritable immigration à compter de la fin de la fin de la Grande Guerre et il n’est pas faux de dire que cette immigration, jusque dans les années 80, fût une immigration « heureuse ». Notre pays était en pleine reconstruction, la République était sûre d’elle-même, la France était souveraine.
Depuis la crise, qui débute dans les années 80, il ne faut pas avoir peur de dire que la France n’a plus besoin d’immigration mais que prise au piège du regroupement familial, des politiques de l’Union Européennes, elle n’a pas su dire stop. S’il ne faut pas tomber dans l’idée du « grand remplacement », il faut se prévenir d’une « grande évolution » résultat d’une immigration massive et non contrôlée. L’immigration n’est ni une chance, ni un fléau, elle a pu ou peut devenir l’une ou l’autre en fonction des circonstances sociales et économiques.
Contrairement à ce que pense le camp, large, des « identitaires » la question de l’immigration ne se règlera pas si la France ne retrouve pas sa souveraineté pleine et entière. Cette souveraineté passe par la dénonciation de tous les traités depuis Maastricht mais aussi par une sortie du giron de la Convention Européenne des Droits de l’Homme.
Lorsque le regroupement familial est né, il s’agissait d’une volonté de rapprocher les familles dans le cadre d’une immigration temporaire mais avec le temps tous ceux qui ont immigrés ne rentrent plus dans leur pays d’origine. Même soumis à des critères plus stricts, le regroupement familial pose le problème des impératifs d’intégration. Il faut aujourd’hui non plus parler de gel, d’ailleurs suspendu par le Conseil d’Etat, de ce regroupement mais d’une abrogation de celui-ci sauf pour des cas exceptionnels.
Quand on regarde la paupérisation grandissante qui touche la France, lorsqu’on regarde le marché du travail, on ne peut que se poser la question de la continuité d’une immigration économique visant à faire tourner les rouages de nos entreprises. S’il est temps pour la France de mettre en place de nouvelles politiques industrielles, agricoles, économiques, celle-ci doit aussi réaliser qu’elle ne peut plus aujourd’hui garantir le plein emploi à toutes celles et ceux venus d’ailleurs, elle doit donc avoir le courage de soit de stopper totalement l’immigration économique pour une durée qu’il reste à définir, soit de mettre en place une réelle politique de quotas par secteurs d’activités avec une sélection drastique des futurs postulants et une durée définie de présence sur le territoire national.
A la question de l’immigration légale vient se greffer la question des « migrants », nouveau qualificatif de l’immigration irrégulière qui vient frapper l’Europe en général et notre pays en particulier. Afin de lutter contre celle-ci il est tout d’abord important de retrouver la maitrise de nos frontières, toutes nos frontières que ce soit celle en Europe mais aussi celles de nos DOM-TOM. Il faut ensuite mettre fin à cette idée que la France est un eldorado mais aussi et surtout un pays laxiste dans sa gestion des immigrés. Il faut donc mettre en place une véritable volonté politique de reconduction et d’expulsion mettant fin à ce sentiment courant chez les immigrés, clandestins ou pas, qu’une fois en France on a toutes les chances d’y rester. Les outils sont déjà existant, non-renouvellement d’un titre de séjour, rejet de demande du droit d’asile, arrêté préfectoral d’expulsion, il suffit juste de vouloir s’en servir et de mettre les moyens matériels et humains adéquats. Service spécialisé de recherche, création de centres d’attente pour les demandeurs d’asiles, permettant un traitement digne des personnes, doivent être mis en place. Cette politique sur le territoire national doit se coupler à une politique de fermeté vis-à-vis des trafiquant d’êtres humains en s’engageant militairement contre ceux-ci, notamment en Libye, et en négociant de nouveaux traités bilatéraux.
Une nouvelle politique de l’immigration comme je viens de l’expliquer doit s’accompagner d’une véritable politique d’assimilation. Celle-ci doit se construire sur une base de Droits et de Devoirs concernant les deux parties, la France et ceux qui choisissent d’y vivre …
*Thierry Choffat, décédé en septembre 2021, peut être considéré comme LE spécialiste européen du bonapartisme. Il était, en 1997, le président/fondateur du Centre d’Etudes et de Recherches sur le Bonapartisme. En 2000 il fut le fondateur de France Bonapartiste et en 2021 celui qui œuvra à la renaissance de l’Appel au
David Saforcada, est un ancien militaire des Troupes de Marine, formateur dans les métiers de la sécurité privée et membre de plusieurs associations souverainistes et patriotes. Il est actuellement Secrétaire général du Centre d’Études et de Recherches sur le Bonapartisme et Président du mouvement, L’Appel au Peuple.