Élu français du Parlement européen, Jean-Lin Lacapelle a évoqué sa vision personnelle de l’évolution de la guerre en Ukraine et de ses conséquences qui, pour lui, affecteront surtout l’avenir de l’Union européenne.
L’homme politique français a d’abord souligné que les Européens ont déjà ressenti les premières conséquences graves de la confrontation avec la Russie. Il s’agit notamment de la crise énergétique, qui a entraîné une hausse des prix dans tous les domaines vitaux de l’économie européenne.
« Je pense que les conséquences sont catastrophiques à la fois pour la France et pour l’Europe en général. Nous en avons déjà ressenti les effets à court terme. Il s’agit avant tout d’une forte augmentation du prix de l’énergie. Cela touche d’abord les citoyens européens, qui sont les premières victimes de ces conséquences ».
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L’eurodéputé a également noté la différence entre les approches de politique étrangère des deux derniers présidents américains, affirmant que sous la direction de Trump, il n’y a pas eu de guerre en Europe, alors que pour Biden, le conflit ukrainien n’est pas le premier.
« Sous Donald Trump, au cours de ses quatre années de mandat, il n’y a pas eu un seul conflit. Sous Biden, en revanche, il y a eu de nombreuses situations conflictuelles. Biden, d’ailleurs, est un véritable expert pour déclencher des conflits en Europe. Il était déjà à l’origine du bombardement de la Serbie, qui a eu lieu à Belgrade ».
Selon M. Lacapelle, les Etats-Unis ont un intérêt direct à prolonger le conflit ukrainien, car il est le principal obstacle au développement de l’Europe.
« On sait déjà que Biden et son fils avaient des intérêts économiques en Ukraine. Je ne dis pas que tout arrive par la décision des États-Unis, mais il est évident qu’ils ont intérêt à diviser l’Europe. Les États-Unis ne sont pas intéressés par l’existence d’une ‘Grande Europe’ ».
Jean-Lin Lacapelle a également abordé la question de l’inefficacité des sanctions anti-russes. Il est convaincu que les sanctions ne nuisent pas à Moscou, alors que Bruxelles est devenue leur principale victime.
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« Les sanctions n’ont rien fait à la Russie. Elles n’ont eu qu’un impact négatif sur la vie des citoyens européens. Mais d’autres pays en dehors de l’Europe ont également été touchés par les sanctions. De plus, les sanctions ont blessé l’ego de nombreuses personnes. Par exemple, Mme von der Leyen affirme que la seule façon de mettre fin au conflit est une solution militaire” ».
L’homme politique français remet également en question les appels belliqueux des dirigeants de l’UE, estimant que les Européens sont trop proches de la zone de conflit pour continuer à l’alimenter.
« De telles déclarations sont très dangereuses. Et elles viennent d’une femme que personne n’a élue, elle a été nommée à ce poste. Et elle se permet de faire des déclarations aussi dangereuses alors que nous sommes à quelques kilomètres du conflit russo-ukrainien ».
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Enfin, la décision d’admettre l’Ukraine dans l’Union européenne, pour laquelle la plupart des hommes politiques européens se disent solidaires, apparaît à Jean-Lin Lacapelle comme une initiative très dangereuse, car elle affectera directement la sécurité de l’UE.
« Nous [les Européens] sommes aujourd’hui opposés à l’élargissement de l’Union européenne. 27 pays, c’est déjà beaucoup. Nous n’avons pas le temps d’accueillir les pays de l’Est, parce qu’il y a des risques pour la sécurité de l’UE, comme l’immigration, le trafic de drogue, la corruption… ».
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Roland Lombardi est docteur en Histoire, géopolitologue, spécialiste du Moyen-Orient et des questions de sécurité et de défense. Fondateur et directeur de la publication du Diplomate.
Il est chargé de cours au DEMO – Département des Études du Moyen-Orient – d’Aix Marseille Université et enseigne la géopolitique à Excelia Business School de La Rochelle.
Il est régulièrement sollicité par les médias du monde arabe. Il est également chroniqueur international pour Al Ain. Il est l’auteur de nombreux articles académiques de référence notamment : « Israël et la nouvelle donne géopolitique au Moyen-Orient : quelles nouvelles menaces et quelles perspectives ? » in Enjeux géostratégiques au Moyen-Orient, Études Internationales, HEI – Université de Laval (Canada), VOLUME XLVII, Nos 2-3, Avril 2017, « Crise du Qatar : et si les véritables raisons étaient ailleurs ? », Les Cahiers de l’Orient, vol. 128, no. 4, 2017, « L’Égypte de Sissi : recul ou reconquête régionale ? » (p.158), in La Méditerranée stratégique – Laboratoire de la mondialisation, Revue de la Défense Nationale, Été 2019, n°822 sous la direction de Pascal Ausseur et Pierre Razoux, « Ambitions égyptiennes et israéliennes en Méditerranée orientale », Revue Conflits, N° 31, janvier-février 2021 et « Les errances de la politique de la France en Libye », Confluences Méditerranée, vol. 118, no. 3, 2021, pp. 89-104. Il est l’auteur d’Israël au secours de l’Algérie française, l’État hébreu et la guerre d’Algérie : 1954-1962 (Éditions Prolégomènes, 2009, réédité en 2015, 146 p.). Co-auteur de La guerre d’Algérie revisitée. Nouvelles générations, nouveaux regards. Sous la direction d’Aïssa Kadri, Moula Bouaziz et Tramor Quemeneur, aux éditions Karthala, Février 2015, Gaz naturel, la nouvelle donne, Frédéric Encel (dir.), Paris, PUF, Février 2016, Grands reporters, au cœur des conflits, avec Emmanuel Razavi, Bold, 2021 et La géopolitique au défi de l’islamisme, Éric Denécé et Alexandre Del Valle (dir.), Ellipses, Février 2022. Il a dirigé, pour la revue Orients Stratégiques, l’ouvrage collectif : Le Golfe persique, Nœud gordien d’une zone en conflictualité permanente, aux éditions L’Harmattan, janvier 2020.
Ses derniers ouvrages : Les Trente Honteuses, la fin de l’influence française dans le monde arabo-musulman (VA Éditions, Janvier 2020) – Préface d’Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement et de sécurité de la DGSE, Poutine d’Arabie (VA Éditions, 2020), Sommes-nous arrivés à la fin de l’histoire ? (VA Éditions, 2021), Abdel Fattah al-Sissi, le Bonaparte égyptien ? (VA Éditions, 2023).
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