Joseph Kessel est un aventurier, journaliste, aviateur, résistant et romancier français. Académicien, il est notamment connu pour ses grands reportages et ses nombreux romans dont L’Équipage, Belle de jour et Fortune carrée sont les principaux
* Ce texte a été également publié sur le média Billet de France, dont Charles de Blondin est le fondateur et le rédacteur en chef.
Né le 10 février 1898 à Villa Clara en Argentine, Joseph Kessel est le fils de Samuel Kessel, un médecin juif d’origine lituanienne (à l’époque au sein de l’Empire russe) parti exercer en Amérique du Sud. En 1905, ses parents déménagent pour se rapprocher de la famille maternelle, à Orenbourg près du fleuve Oural en Russie jusqu’en 1908. Cette année-là, la famille s’installe à Nice dans le sud de la France. Ces périples donneront au jeune Kessel la passion des voyages et des aventures extravagantes.
Un acteur devenu aviateur
Joseph Kessel étudie au lycée Félix-Faure (actuel lycée Masséna) à Nice puis au lycée Louis-le-Grand à Paris. En 1914, il devient infirmier-brancardier pour quelques mois. L’année suivante, il obtient sa licence de lettre et est engagé au Journal des Débats dans le service de politique étrangère.
En 1916, il est reçu au Conservatoire avec son jeune frère et fait quelques apparitions sur la scène de l’Odéon. Mais la Grande Guerre le rattrape et il souhaite prendre part aux combats. Joseph Kessel s’engage à la fin de cette même année dans l’artillerie avant de basculer dans l’aviation au sein de l’escadrille S.39. De cette aventure, il en tirera son premier roman à succès L’Équipage (1923). A la fin de la guerre, il est envoyé en mission en Sibérie pour laquelle il passe par les États-Unis. La découverte du monde bolchevique lui inspirera son premier livre La Steppe rouge (1922).
Un grand reporter
A la fin de la guerre, il reprend sa collaboration avec le quotidien Journal des Débats pour lequel il part en 1920 à Londres avec un faux passeport avant de demander sa nationalité française à son retour. Son besoin d’aventures le pousse à faire une double carrière : grand reporter et romancier. Ses voyages lui permettent de trouver matière à l’écriture. Il enchaîne les succès littéraires : Mary de Cork (1925), Les Captifs (grand prix du roman de l’Académie française en 1926), Les Cœurs purs (1926), Nuits de princes (1927), Belle de jour (1928), Fortune carrée (1930) Le Coup de grâce (1931), Les Enfants de la chance (1934), La passante du Sans-Souci (1936), ainsi qu’une biographie de Mermoz (1938), célèbre aviateur et ami de Joseph Kessel.
En 1928, il cofonde Gringoire, un hebdomadaire politique et littéraire de droite avec Georges Suarez et Horace de Carbuccia. Il quitte quelques années plus tard le journal lorsque celui-ci adopte une ligne proche de l’antisémitisme. Contributeur à de nombreux journaux tels que Le Figaro, La Liberté mais aussi France-Soir, Joseph Kessel fait partie de l’âge d’or des grands reporters. Il est correspondant de guerre pendant la guerre d’Espagne et durant celle de 1939-1940.
Résistant pendant la Seconde Guerre mondiale
Après la défaite de la France face à l’Allemagne en 1940, il franchit clandestinement les Pyrénées et rejoint la Résistance à Londres où il s’engage dans les Forces Françaises Libres du général de Gaulle. En 1943, il compose avec son neveu Maurice Druon les paroles du Chant des Partisans qui deviendra l’hymne de la Résistance et publie la même année L’Armée des ombres, pour rendre hommage à ses combattants de l’ombre. Il termine la guerre en tant que capitaine d’escadrille survolant la France de nuit pour maintenir les liaisons avec les résistants.
Retour aux voyages
A la fin de la guerre, Joseph Kessel reprend ses reportages. Ses voyages l’emmènent en Palestine en 1948 – il reçoit le tout premier visa du nouvel État hébreux en mai 1948 –, puis en Afrique, en Birmanie et en Afghanistan. Il publie une œuvre majeure en 1950, Le Tour du malheur, fresque dans laquelle il dépeint la société tourmentée de l’entre-deux-guerres. Les ouvrages s’enchaînent : Les Amants du Tage (1954), La Vallée des Rubis (1955), Témoin parmi les hommes (1956), Le Lion (1958), Tous n’étaient pas des anges (1963). En 1962, il est élu à l’Académie française.
Joseph Kessel décède d’une rupture d’anévrisme le 23 juillet 1979. Un prix littéraire porte son nom. Il est enterré au cimetière Montparnasse à Paris.