Au Sénégal, la bataille médiatique en vue des élections présidentielles prévues le 25 février 2024 a commencé. Le renoncement de Macky Sall à briguer un troisième mandat ouvre un nouvel horizon pour le pays.
Les réseaux sociaux, véritables terrains d’expression, sont devenus les champs de bataille favoris des faux profils, devenant des acteurs majeurs dans la guerre de l’information politique, notamment en Afrique. La période de campagne pour les présidentielles de février 2024 au Sénégal offre une bonne photographie des enjeux associés.
Les faux-profils : des armes politiques
En analysant les activités des comptes tels que @AbdallahM0203, @Alphonse19 et @ZahraPMPT, l’agenda politique est flagrant. Ces comptes, apparemment fictifs, mènent des campagnes acharnées contre les figures du parti au pouvoir, en particulier le Président Macky Sall, dépeint comme un dirigeant tyrannique. À l’inverse, Ousmane Sonko est présenté comme le sauveur du Sénégal. La plateforme X (anciennement Twitter) est inondée de ces discours ciblés, rappelant des méthodes propagandistes. Non content d’être l’œuvre de bots, ces faux profils sont souvent le fait d’individus masquant leur véritable identité, afin de propager une idéologie précise.
Désinformation : Phénomène isolé ou tendance mondiale ?
La situation au Sénégal n’est pas unique. Depuis l’éclatement du conflit en Ukraine, la Russie s’est illustrée par une utilisation stratégique des réseaux sociaux pour influencer l’opinion publique. Entre désinformation et conspiration, la machine digitale russe vise l’Ukraine, mais son influence ne s’arrête pas là. Les élections sénégalaises ont également été marquées par cette ingérence. L’influence digitale de la Russie s’étend bien au-delà de ses frontières, avec des interventions notées en Afrique, notamment au Mali et en Centrafrique.
Zoom sur les faux-profils
Ces comptes se distinguent aisément : leur mission est de bombarder les réseaux de messages afin de créer une sensation de consensus. Actifs, ils peuvent publier plus de 50 messages par semaine, et sont souvent caractérisés par un faible nombre d’abonnés et une hostilité constante. Bien que leur durée de vie soit limitée, la vigilance est de mise. La meilleure défense reste la signalisation active de ces comptes aux plateformes pour accélérer leur suppression. En somme, face à ce phénomène croissant, la vigilance et la sensibilisation face à d’éventuelles fausses informations demeurent nos meilleures alliées pour préserver l’intégrité du débat public sur les réseaux sociaux.