Dans un édito précédent du 6 novembre, j’expliquais pourquoi, en dépit de la guerre russo-ukrainienne, la Russie n’était nullement le plus grand danger de l’Union européenne.
Au prisme de l’actualité qui nous replongeait brutalement dans la réalité géopolitique avec l’attaque le 7 octobre du Hamas sur Israël et ses répercussions sur le Vieux continent, je rappelais que tous les principaux défis de l’Europe se situaient sur son « arc de Crise au sud » avec la menace et les revendications de la Turquie d’Erdogan, les crises migratoires d’aujourd’hui et surtout de demain, avec ses conséquences comme l’islam politique de plus en plus conquérant dans nos sociétés et la fracturation des nations européennes inévitable (comme on vient de le voir en Irlande avec les ratonnades et les émeutes qui ont suivi l’attaque au couteau devant une école à Dublin et qui a fait 4 blessés dont 3 enfants).
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Sans oublier bien sûr la Chine, l’autre grande menace de l’Europe, qui place, grâce à sa puissance financière et ses investissements massifs et rapaces, tout le continent sous une dépendance progressive, sans bruit mais dangereuse pour l’avenir.
Or, même si la sortie de l’histoire et le déclin de l’Europe et de l’Occident en général semblent inéluctables, l’histoire le prouve, rien n’est jamais écrit. Un sursaut est toujours possible et il n’est jamais trop tard. Comme dans la vie, en politique, la volonté fait tout !
Il suffit parfois d’un homme ou d’un groupe d’hommes plus courageux, libres et déterminés que leurs contemporains pour changer le cours des évènements.
En attendant ces hommes ou femmes providentielles, il est certain que, comme je concluais mon avant-dernière tribune : « tout bien considéré, au final et au-delà des menaces citées plus haut, c’est peut-être la caste dirigeante européenne actuelle le premier et principal problème pour l’UE et ses peuples ».
En effet, avec la caste dirigeante actuelle de l’Occident, progressiste et mondialiste, paralysée par la peur et déconnectée des réalités de ce monde et des craintes légitimes de leurs administrés, sans attache sauf celles qui les lient à leurs différents créanciers, les peuples occidentaux n’ont plus besoin d’ennemis !
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« Le poisson pourrit toujours par la tête »
Certes, le président américain Joe Biden, 81 ans, certains le qualifiant de sénile, est le symbole d’un Occident vieillissant et à bout de souffle. Mais la jeune génération de responsables aux commandes, comme Trudeau, Macron, Zelensky et autres Van der Leyen, n’en reste pas moins inquiétante.
Et de fait, nous l’observons chaque jour qui passe, ils ne font vraiment pas le poids face à de vrais hommes d’État, qu’on les apprécie ou pas, comme Poutine, Erdogan, Xi Jinping, Modi etc…
C’est peut-être notre époque et les dernières décennies de l’histoire européenne qui veulent cela. Shakespeare l’avait écrit : la prospérité et la paix produisent des couards.
Lorsque vous avez des responsables politiques, politiciens professionnels, qui passent du banc de leurs grandes écoles à un fauteuil de bureau et qui n’ont pour la plupart jamais travaillé dans « la vraie vie », qui ne se sont jamais battu, qui n’ont jamais pris aucune gifle de toute leur vie, il ne faut pas s’étonner du cruel manque de courage d’une telle caste (notez que je ne dis pas élite !).
Jamais ils ne prendront des décisions politiques courageuses sauf à être forts avec les faibles et faibles avec les forts qui est leur marque de fabrique.
Le courage est une vertu cardinale, dans la vie comme en relations internationales.
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Emmanuel Macron est le parangon de ce pitoyable personnel politique.
Car finalement qu’attendre d’un locataire de l’Élysée, sans conviction ni colonne vertébrale, qui ne cesse depuis 2017 de ridiculiser et déclasser la France sur la scène internationale ?
Qu’espérer d’un président, qui pour réfléchir à la situation des « quartiers populaires » – comprendre certaines cités de certaines banlieues de certaines villes de France –, fait appel à… Yassine Belattar, un comique que certains accusent d’alimenter le « déni de l’islamisme » !
Pas grand-chose, reconnaissons-le ! Mais jusqu’où va-t-il descendre ?
Durant la Grande guerre, un général allemand que : « les Français sont des lions dirigés par des ânes ! », que dirions-nous aujourd’hui ?
Peut-être que c’est malheureusement le lot de beaucoup de pays européen ou que c’est assurément une insulte pour l’équidé bien plus intelligent qu’on ne le pense…
Bref, comme je l’ai déjà maintes fois écrit, avec de tels bergers, les peuples occidentaux n’ont même plus besoin de loups !
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Roland Lombardi est docteur en Histoire, géopolitologue, spécialiste du Moyen-Orient et des questions de sécurité et de défense. Fondateur et directeur de la publication du Diplomate.
Il est chargé de cours au DEMO – Département des Études du Moyen-Orient – d’Aix Marseille Université et enseigne la géopolitique à Excelia Business School de La Rochelle.
Il est régulièrement sollicité par les médias du monde arabe. Il est également chroniqueur international pour Al Ain. Il est l’auteur de nombreux articles académiques de référence notamment : « Israël et la nouvelle donne géopolitique au Moyen-Orient : quelles nouvelles menaces et quelles perspectives ? » in Enjeux géostratégiques au Moyen-Orient, Études Internationales, HEI – Université de Laval (Canada), VOLUME XLVII, Nos 2-3, Avril 2017, « Crise du Qatar : et si les véritables raisons étaient ailleurs ? », Les Cahiers de l’Orient, vol. 128, no. 4, 2017, « L’Égypte de Sissi : recul ou reconquête régionale ? » (p.158), in La Méditerranée stratégique – Laboratoire de la mondialisation, Revue de la Défense Nationale, Été 2019, n°822 sous la direction de Pascal Ausseur et Pierre Razoux, « Ambitions égyptiennes et israéliennes en Méditerranée orientale », Revue Conflits, N° 31, janvier-février 2021 et « Les errances de la politique de la France en Libye », Confluences Méditerranée, vol. 118, no. 3, 2021, pp. 89-104. Il est l’auteur d’Israël au secours de l’Algérie française, l’État hébreu et la guerre d’Algérie : 1954-1962 (Éditions Prolégomènes, 2009, réédité en 2015, 146 p.). Co-auteur de La guerre d’Algérie revisitée. Nouvelles générations, nouveaux regards. Sous la direction d’Aïssa Kadri, Moula Bouaziz et Tramor Quemeneur, aux éditions Karthala, Février 2015, Gaz naturel, la nouvelle donne, Frédéric Encel (dir.), Paris, PUF, Février 2016, Grands reporters, au cœur des conflits, avec Emmanuel Razavi, Bold, 2021 et La géopolitique au défi de l’islamisme, Éric Denécé et Alexandre Del Valle (dir.), Ellipses, Février 2022. Il a dirigé, pour la revue Orients Stratégiques, l’ouvrage collectif : Le Golfe persique, Nœud gordien d’une zone en conflictualité permanente, aux éditions L’Harmattan, janvier 2020.
Ses derniers ouvrages : Les Trente Honteuses, la fin de l’influence française dans le monde arabo-musulman (VA Éditions, Janvier 2020) – Préface d’Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement et de sécurité de la DGSE, Poutine d’Arabie (VA Éditions, 2020), Sommes-nous arrivés à la fin de l’histoire ? (VA Éditions, 2021), Abdel Fattah al-Sissi, le Bonaparte égyptien ? (VA Éditions, 2023).
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