Caroline Galactéros est docteur en Sciences politiques, géopolitologue, présidente de GEOPRAGMA, directrice de PLANETING Conseil et Formation en intelligence stratégique Conférencière internationale et fondatrice de la Chaîne YT « Paix et Guerre ». Elle est une nouvelle fois notre invitée pour faire une analyse géopolitique de l’actualité sur notre chaîne YouTube…
Par Angélique Bouchard
La bérézina militaire vécue par les forces ukrainiennes
Concernant les positions belliqueuses du Président français, Emmanuel Macron, à l’endroit de la Russie, Caroline Galactéros estime « qu’elles sont à contre à contretemps et à contre- emploi ». Le Roi du « En même temps » ne sait pas tâter le pouls du terrain, car en ce moment même, l’experte estime que les forces ukrainiennes déployées font face à une « bérézina militaire » sans précédent.
De même, la spécialiste pointe le « revirement des alliés européens », ou en « tout cas une attitude très tempérée » vis- à-vis de Moscou, à l’instar du Deep State américain, notamment depuis l’attentat du Crocus City Hall.
Emmanuel Macron, en première ligne, « la fleur au fusil »
Les Français, par le truchement de leur Président, sont en première ligne, « la fleur au fusil » et attestent encore de leur « partialité » et de leur détermination, avec des « conséquences potentiellement grave » pour nos forces militaires. Il serait bon, selon Caroline Galactéros, de « tempérer les ardeurs et de commencer sérieusement à discuter de l’avenir de l’Ukraine ».
Un impératif pour le prochain Président des Etats-Unis : « calmer sérieusement le jeu »
La géopolitologue estime que, d’un point de vue purement stratégique pour les Américains, la guerre en Ukraine n’est pas une « mauvaise affaire » politiquement, si on écoute certains responsables démocrates.
« Cette guerre a permis de nourrir abondamment le complexe militaro-industriel américain, de le remettre en selle, de relancer la production d’armes, puis naturellement, d’alimenter l’appareil politique, qui vit de cela plus ou moins directement ».
Sans compter également, sur la vieille stratégie américaine, qui ne « date pas de cette administration d’ailleurs : séparer l’Europe de la Russie (…) On peut dire quand même, que c’est une forme de succès pour les États-Unis ».
Toutefois, les États-Unis sont non seulement affaiblis de l’intérieur mais surtout sur le plan géopolitique. Le prochain Président américain devra « voir le monde différemment et surtout l’intérêt que les Américains auront à discuter avec un certain nombre de pays, sous un angle autre, que celui strictement conflictuel ou déstabilisateur ». Pour retrouver une crédibilité globale sur la scène internationale et une « véritable assise en Europe », le bloc occidental devra faire la paix avec la Russie en Ukraine et arrêter ses velléités guerrières, également au Moyen-Orient. Il faudra « calmer sérieusement le jeu ».
« Stabiliser l’Europe et ne plus voir la Russie comme un ennemi inexpugnable »
Les États-Unis devront revoir leur approche géostratégique globale, car c’est aussi leur intérêt de stabiliser l’Europe et ne « plus voir la Russie comme un ennemi inexpugnable ».
« Rebâtir la sécurité européenne », est le second enjeu stratégique, cela veut dire pour Caroline Galactéros, « traiter du statut stratégique de l’Ukraine, qui doit être un statut de neutralisation stratégique, c’est-à-dire n’appartenir à aucune alliance ». Or pour l’instant nous en sommes encore loin lorsqu’on entend la dernière conférence du ministre des Affaires européennes français et de son homologue américain, M. Antony Blinken, qui souhaitent tous deux faire rentrer l’Ukraine dans l’OTAN…
« Chaque jour, la Russie se donne les moyens d’avancer en Ukraine (…) A croire qu’ils n’ont pas saisi la réalité à la fois militaire et géopolitique de ce conflit », conclut la géopolitologue.
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