La combine « Zuck Bucks 2.0 » :  la nouvelle stratégie d’influence de Mark Zuckerberg pour « peser » sur les bureaux électoraux locaux

Illustration : Meta/WangXiNa on Freepik. Montage Le Diplomate

Source : « Zuck Bucks 2.0 » : Zuckerberg- funded group pushing millions to influence local election office, report says, par Aaron Kliegman, publié sur Fox News, 20 janvier 2024.

La Pieuvre « Zuckerbergienne »

L’inénarrable visionnaire de la tech, Mark Zuckerberg, qu’on ne présente plus depuis l’odyssée Facebook telle que décrite par David Fincher, dans The social network, continue à faire parler de lui. 

En avril dernier, des organisations non- gouvernementales de gauche, regroupées sous la bannière du Center For Tech and Civic Life (CTCL), un groupement basé à Chicago et financé par notre prodige Marc Zuckerberg, ont lancé l’U.S. Alliance for Election Excellence. L’objectif de cette coalition de la tech ? Financer les bureaux électoraux américains pour assurer des actions de formation, de conseil et des prestations de services et équipements. 

Le Rapport du Honest Elections Project (HEP), publié en janvier 2024, en collaboration avec la John Locke Foundation a décrit cette action comme un prolongement du bras armé du plan « Zuck Bucks », un acronyme utilisé pour décrire le financement privé des élections par des donateurs progressistes issus du secteur de la tech en 2020. 

Le CTCL a accordé environ 400 millions de dollars de subventions durant les élections américaines de 2020 pour financer les travaux de rénovation et d’entretien des équipements : les urnes, le matériel de vote, la main- d’œuvre supplémentaires et la gestion RH, les équipements de vidéo-protection pour le personnel mis à disposition dans les bureaux de vote, les campagnes d’information/éducation du public américain quant aux nouvelles méthodes de vote.

Les démocrates avaient justifié du bon usage de ces subventions en pleine pandémie de la COVID-19, tandis que leurs adversaires républicains arguaient du fait que cet argent était fléché dans des circonscriptions démocrates. En effet, une analyse du Capital Research Center, dans plusieurs États américains, prouve que les comtés qui se sont prononcés en faveur de Joe Biden en 2020, ont reçu davantage de dons sous forme de « Zuck Bucks ». 

Plus tard, les Républicains de la Chambre des représentants, ont découvert que moins de 1% des fonds ont été en effet consacrés à l’achat d’équipements de protection individuelle. Selon les détracteurs, l’Alliance Américaines pour l’Excellence électorale de Monsieur Zuckerberg et du CTCL, sont deux bras armés des démocrates destinés à influencer les opérations électorales locales. 

Dans son excellente analyse, le journaliste Aaron Kliegman cite la conclusion de l’investigateur, Andy Jackson, Directeur du Civitas Center for Public Integrity : « Le travail de l’U.S. Alliance for Election Excellence est le Zuck Bucks 2.0, ce qui évite pourquoi ils ont évité les États, qui se sont prononcés en faveur d’interdiction de tout financement privé de l’administration électorale ». 24 États ont interdit ou restreint le recours au financement privé des bureaux électoraux locaux. Cependant, l’Alliance de Zuckerberg continue son travail actif de lobbying, puisqu’elle a annoncé en novembre 2022 avoir rallié ses dix premiers bureaux membres, appelés « Centres d’Excellence électorale », dont deux comtés de Caroline du Nord, Brunswick et Forsyth. Les autres bénéficiaires sur la liste sont originaires de Californie, du Connecticut, de l’Illinois, du Michigan et du Nevada. D’autres sont appelés à grossir la liste des bénéficiaires très prochainement.  Les premiers bureaux ont reçu des subventions sur une période de deux ans, donc jusqu’à l’élection présidentielle de 2024 selon la Directrice Exécutive du CTCL, Mme Tiana Epps- Johnson. Le montant des subventions, selon cette dernière, varie en fonction de la taille de chaque juridiction, de 50 000 dollars pour celles qui comptent moins de 5 000 électeurs inscrits sur les listes, à 3 millions pour celles qui comptent plus d’un million d’électeurs.

Le travail conjoint de la Honest Elections Project (HEP) et de la John Locke Foundation a permis de porter à la connaissance du public américain, sur la base d’archives, un rouage habile pour influencer l’administration électorale dans chaque juridiction, mieux cibler et promouvoir le vote démocrate/progressiste. L’Alliance fait non seulement payer une cotisation à chaque bureau électoral-membre de son réseau, mais elle a également conçu des « bourses » pour couvrir les frais d’adhésion, qui sont instantanément convertis en « crédits » que les membres des bureaux électoraux peuvent utiliser pour acheter des « services » auprès du CTCL et d’autres partenaires de l’Alliance. 

« En conséquence, les bureaux ont accès à des fonds qu’ils ne peuvent dépenser exclusivement pour des services fournis par des entreprises et des organisations à but non lucratif, de gauche, en dehors des circuits normaux de financement public » indique le rapport du HEP. Dans le cadre de la procédure d’enregistrement des documents publics, ces « services » vont du « conseil juridique » et « politique » aux relations publiques, en passant par du conseil en matière de recrutement, de formation et de gestion des personnels. Les bureaux adhérents doivent travailler de manière pérenne avec l’Alliance dans le cadre de la mise en œuvre « d’un plan d’amélioration continue », destiné à modifier le mode de fonctionnement interne de chaque bureau. 

Jason Snead, Directeur exécutif du HEP, cité par Aaron Kliegman qualifie dans un communiqué l’action de l’U.S Alliance For Election Excellence comme « un stratagème alimenté par des circuits de financements opaques pour promouvoir des politiques électorales libérales et influence l’administration des élections dans des États et localités clés ». 

« Ce rapport devrait montrer clairement qu’une interdiction des financements privés, une surveillance rigoureuse et une transparence totale sont essentielles pour restaurer la confiance dans notre système électoral et faire en sorte qu’il soit plus facile de voter et plus difficile de tricher », affirme Jason Snead. 

Le Montana, le parfait exemple d’un État rendu « accro » au circuit de financement privé des « Zuck Bucks 2.0 »

Source : Montana may show how election offices are « addicted » to private money like Mark Zuckerberg’s report finds, par Fred Lucas, Fox News, le 6 Août 2022

Le montant dépensé par Mark Zuckerberg, pour couvrir le processus électoral de 2020 aux États-Unis est d’environ 400 millions de dollars. 

De nombreux responsables électoraux de l’État du Montana ont exprimé une nette opposition à cette dérive, dès mars 2021. L’Association des comtés du Montana avait informé les secrétaires électoraux que le projet de loi visant à interdire les « Zuck Bucks » était « reporté ». Les réponses apportées par les responsables électoraux locaux démontraient qu’ils étaient déjà littéralement « accros » à l’argent privé provenant d’acteurs potentiellement politisés, selon le rapport de la Public Interest Legal Foundation de 2022, des observateurs sur la transparence de la vie politique qui ont analysé les courriels. 

Le Center for tech and Civic Life, a reçu près de 350 millions de dollars de la fondation Chan- Zuckerberg, pour des opérations d’administration électorale en 2020 et a accordé près d’1, 7 million de dollars à 21 comtés du Montana.

L’État du Montana n’était pas un État à conquérir pour les démocrates dans la précédente course électorale de 2020, sauf lors d’un affrontement épique et contesté durant les Sénatoriales, entre le Sénateur républicain Steve Daines et son adversaire, le Gouverneur démocrate Steve Bullock.

Le Montana a été même un terrain d’analyse pour de nombreux commentateurs et observateurs politiques avertis. Un rapport « Final Frontier » démontre selon J.Christian Adams, Président de la Public Interest Legal Foundation, dans sa déclaration à Fox News Digital (cité par Fred Lucas) que le système qui a été mis au point est « parfaitement légal », qu’il amplifie une influence sur les élections par « le biais de la philanthropie de gauche » et organise un véritable « trafic d’influence avec les responsables électoraux locaux ». 

« Une fois nos élections achetées, elles ne seront plus jamais les mêmes. Le Montana est un État à tendance républicaine, il est le reflet d’un problème national » précise le rapport avant de continuer :

« Le financement direct de l’administration électorale par la gauche est le dernier moyen d’exercer un contrôle sur le processus électoral. L’achat du processus et non le résultat électoral à court-terme, est le véritable enjeu (…) Peu importe que Mark Zuckerberg rechigne à débloquer plus d’argent pour financer les élections, d’autres viendront prendre sa place dans des États dépourvus de garde-fous juridiques. La course est lancée, les élus locaux sont déjà accros à l’argent facile, qu’ils en aient besoin ou non ». 


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