L’AFRICOM cherche un nouveau point de chute en Côte d’Ivoire après son expulsion du Niger

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Les éléments français en Côte d’Ivoire ont participé pour la seconde fois à l’exercice SAVANE de l’école nationale des sous-officiers d’active (ENSOA). Photo MINARM

Par Olivier d’Auzon

Le Commandant du Commandement militaire des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM), le Général Michael E. Langley, a été reçu le 29 avril 2024 par le Président Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire. 

Cette visite intervient dans un contexte où le commandement américain pour l’Afrique cherche un nouveau point de chute après avoir été chassé du Niger, où les nouvelles autorités ont demandé le départ de l’armée américaine.

Le Général Langley a exprimé son souhait de renforcer le partenariat entre la Côte d’Ivoire et les États-Unis, en particulier dans la lutte contre le terrorisme dans la région. 

Ainsi, les autorités du Burkina Faso ont signalé des mouvements terroristes dans la partie nord de la Côte d’Ivoire.

Pour autant, cette éventuelle présence militaire américaine dans le nord de la Côte d’Ivoire pourrait exacerber la crise de confiance entre ce pays et ses voisins du Burkina Faso et du Mali, qui se méfient fortement des armées occidentales. 

Dans ce contexte, le Capitaine Ibrahim Traoré, du Burkina Faso, a récemment dénoncé une passivité de l’armée ivoirienne vis-à-vis des terroristes qui pénètreraient sans être inquiétés sur le territoire ivoirien lorsqu’ils sont pourchassés par les militaires burkinabés.

Le Général Langley a également annoncé que des discussions étaient en cours entre les États-Unis et le Niger depuis une semaine pour déterminer les détails du retrait des troupes américaines du territoire nigérien. 

Le départ précipité des États-Unis de la base 201 du Niger, officialisé mi-avril 2024, a bouleversé leurs plans en Afrique subsaharienne et le Pentagone souhaite ainsi accélérer l’implantation d’une base opérationnelle avancée en Côte d’Ivoire.

Le Commandement militaire des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM) a fourni plus de 65 millions de dollars en 2024 pour soutenir les efforts de la Côte d’Ivoire en matière de sécurité et de stabilité régionales, avec une grande partie de cet investissement axée sur la lutte contre le terrorisme et la sécurité des frontières dans le nord du pays.

En réponse à la visite du Général Langley, le Président Alassane Ouattara a réaffirmé l’engagement de la Côte d’Ivoire à renforcer sa coopération avec les États-Unis dans tous les domaines, y compris la sécurité et la lutte contre le terrorisme. Il a également souligné l’importance de la coopération régionale pour relever les défis sécuritaires auxquels la région est confrontée.

En conclusion, la visite du général américain en Côte d’Ivoire témoigne de l’intérêt des États-Unis à maintenir une présence militaire forte dans la région, alors que l’AFRICOM est pour l’instant « sans domicile fixe ». 

Cependant, on l’a vu, cette éventuelle présence militaire américaine dans le nord de la Côte d’Ivoire pourrait exacerber les tensions régionales et doit être abordée avec prudence.


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