La base française de Djibouti est un point d’appui stratégique pour la France en Afrique de l’Est depuis plusieurs décennies. Elle a été établie en 1977, peu après l’indépendance de Djibouti, et a depuis lors joué un rôle clé dans la projection de la puissance militaire française dans la région.
La base est située à proximité du détroit de Bab-el-Mandeb, un point de passage stratégique pour le commerce maritime mondial entre la mer Rouge et l’océan Indien. Elle abrite actuellement environ 1 500 militaires français, ainsi que des avions de chasse, des hélicoptères et des navires de guerre.
La décision de la France de réduire sa présence militaire en Afrique de l’Ouest et centrale a été motivée par les récents échecs de la France au Sahel, où elle a été confrontée à une insurrection djihadiste croissante et à une opposition grandissante de la part des populations locales. Le président Emmanuel Macron a annoncé en mai 2024 que la France réduirait ses effectifs militaires dans la région à quelques centaines de soldats, tout en maintenant une présence militaire dans certains pays clés, notamment au Tchad et en Côte d’Ivoire.
Cependant, la base française de Djibouti ne sera pas concernée par cette réduction de voilure. Selon le général Thierry Burkhard, chef d’état-major français, “la France veut conserver un point d’appui stratégique dans ce petit pays situé face au Yémen, à la sortie de la mer Rouge, dans le détroit de Bab-el-Mandeb où transite une grande part du commerce mondial entre Asie et Occident“. La base de Djibouti permettra à la France de maintenir une présence militaire dans une région instable, où les menaces terroristes et les conflits régionaux sont nombreux.
La base française de Djibouti est également un élément clé de la coopération militaire entre la France et les États-Unis. Les États-Unis disposent d’une base militaire importante à Djibouti, qui abrite environ 4 000 soldats américains. Les deux pays collaborent étroitement dans la lutte contre le terrorisme et la piraterie dans la région. En 2019, la France et les États-Unis ont signé un accord de coopération militaire renforcée, qui prévoit une collaboration accrue dans les domaines de la formation, de l’entraînement et de l’interopérabilité.
La France envisage également une mutualisation de ses bases militaires avec les partenaires européens et américains. Selon le général Burkhard, “l’armée française n’exclut pas de ‘mutualiser’ ses bases ‘avec les Américains ou d’autres’ partenaires européens“. Cette mutualisation permettrait de réduire les coûts de maintien des bases militaires et de renforcer la coopération militaire entre les pays partenaires.
Cependant, la présence militaire française en Afrique a également suscité des critiques de la part de certains pays africains, qui y voient une ingérence dans leurs affaires intérieures. Au Sénégal, le nouveau président panafricaniste de gauche, Bassirou Diomaye Faye, élu à la fin du mois de mars 2024, a mis l’accent sur la souveraineté nationale et a réitéré la position du Sénégal selon laquelle “notre pays souhaite plus que jamais disposer de lui-même, une ambition qui ne peut coexister avec la présence permanente de bases militaires étrangères sur notre sol”. Toutefois, il a précisé que cela ne remettait pas en question les accords de défense conclus avec la France. ( Sources : Le Monde, AFP, 17 juin 2024)
En conclusion, la base française de Djibouti est un point d’appui stratégique pour la France en Afrique de l’Est, permettant à la France de maintenir une présence militaire dans une région instable et de coopérer étroitement avec les États-Unis et les partenaires européens. Toutefois, la présence militaire française en Afrique soulève également des questions sur la souveraineté nationale et l’ingérence étrangère, ce qui nécessite une approche plus nuancée et plus respectueuse des aspirations des pays africains.
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