
Le Sénégal est devenu un producteur d’hydrocarbures avec l’annonce de la compagnie australienne Woodside Energy confirmant le début de l’extraction de pétrole du champ offshore de Sangomar.
Situé à environ 100 km au sud de Dakar, dans des eaux profondes, un champ riche en pétrole et en gaz a fait l’objet d’un projet de développement en 2020. Ce projet, qui a nécessité environ 5 milliards de dollars d’investissements selon la compagnie concernée, vise une production journalière de 100 000 barils.
Cette première extraction de pétrole à Sangomar précède l’entrée en production d’un autre projet, nommé Grand tortue/Ahmeyim (GTA).
Ce dernier, situé à la frontière avec la Mauritanie et développé par le Britannique BP en collaboration avec l’américain Kosmos Energy, la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH) et Petrosen, devrait produire environ 2,5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par an. La production pourrait y débuter au troisième trimestre.
La production de pétrole et de gaz au Sénégal sera destinée à la fois à l’exportation et à la consommation domestique. Bien que les niveaux de production ne soient pas comparables à ceux des géants mondiaux et africains comme le Nigeria, des revenus en milliards de dollars sont attendus, ainsi qu’une transformation accélérée de l’économie.
Thierno Ly, directeur général de Petrosen Exploration et Production, a déclaré dans un communiqué de Woodside que “le début de l’extraction du champ de Sangomar marque le commencement d’une nouvelle ère, non seulement pour l’industrie et l’économie de notre pays, mais surtout pour notre peuple”.
Meg O’Neill, patronne de la compagnie australienne Woodside, a quant à elle parlé de “jour historique pour le Sénégal et pour Woodside”. La découverte de vastes gisements de pétrole et de gaz dans l’Atlantique depuis 2014 a suscité de grands espoirs. Les revenus attendus du gaz et du pétrole sont estimés par Petrosen à une moyenne annuelle de plus d’un milliard d’euros sur une période de trente ans.
« Qui tient la mer tient le commerce du monde, qui tient le commerce tient la richesse du monde, qui tient la richesse tient le monde » énonçait Walter Raleigh (1554 – 1618).
Cette nouvelle étape marque le commencement d’une nouvelle ère pour l’industrie et l’économie du pays, ainsi que pour son peuple. Cependant, cette nouvelle activité économique n’est pas sans risque et la montée des périls maritimes tels que la piraterie est une préoccupation croissante pour le Sénégal et les autres pays de la région.
Avec une superficie terrestre de 196 722 km2 et un espace maritime de 212 000 km2, le Sénégal est doté d’une façade maritime importante, longue de 720 km et traversée par trois fleuves. Cet espace maritime est divisé en plusieurs zones, notamment la mer territoriale, la zone contigüe et la zone économique exclusive (ZEE), et est délimité par cinq frontières maritimes.
La piraterie est un fléau qui affecte de nombreuses régions du monde, mais elle est particulièrement préoccupante en Afrique de l’Ouest. Selon le Bureau maritime international (BMI), la région a connu une augmentation de la piraterie et des vols à main armée en mer ces dernières années. En 2020, le Golfe de Guinée a été le théâtre de 95% des enlèvements de marins dans le monde, selon le BMI.
Le Sénégal n’a pas été épargné par ce phénomène. En 2020, un pétrolier a été attaqué au large des côtes sénégalaises et huit membres d’équipage ont été enlevés. Cette attaque a mis en évidence les vulnérabilités du pays en matière de sécurité maritime et a soulevé des inquiétudes quant à l’impact potentiel de la piraterie sur l’industrie pétrolière naissante du Sénégal.
La piraterie n’est pas le seul danger pour l’industrie pétrolière et gazière du Sénégal. Les accidents et les déversements de pétrole peuvent également avoir des conséquences désastreuses pour l’environnement marin et côtier, ainsi que pour les communautés locales qui dépendent de la pêche et du tourisme pour leur subsistance.
Pour faire face à ces défis, le Sénégal a pris des mesures pour renforcer la sécurité maritime et prévenir les accidents et les déversements de pétrole. Le pays a ratifié plusieurs conventions internationales sur la sécurité maritime et a mis en place un centre de coordination de la recherche et du sauvetage en mer. En outre, le Sénégal a adopté une loi sur la sécurité maritime et la sûreté portuaire en 2018, qui prévoit des mesures de sécurité renforcées pour les installations pétrolières et gazières offshore.
Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour garantir la sécurité de l’industrie pétrolière et gazière du Sénégal. Le pays doit continuer à investir dans la formation et l’équipement de ses forces de sécurité maritime, ainsi que dans la surveillance et la patrouille des eaux territoriales. En outre, le Sénégal doit travailler en étroite collaboration avec les autres pays de la région pour lutter contre la piraterie et les autres menaces à la sécurité maritime.
En conclusion, la montée des périls maritimes tels que la piraterie est une préoccupation croissante pour le Sénégal et les autres pays de la région. Alors que le Sénégal se lance dans l’exploitation de ses ressources pétrolières et gazières offshore, il est essentiel que le pays prenne des mesures pour garantir la sécurité de cette industrie naissante. En investissant dans la sécurité maritime et en travaillant en étroite collaboration avec les autres pays de la région, le Sénégal peut protéger ses eaux territoriales et garantir la pérennité de son industrie pétrolière et gazière.
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