Résultats des élections européennes 2024 – Un coup d’Etat en douceur : L’ignorance des résultats électoraux par les élites politiques européennes

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Résultats des élections européennes 2024
Résultats des élections européennes 2024 – Un coup d’Etat en douceur : L’ignorance des résultats électoraux par les élites politiques européennes

Après une défaite majeure de son parti aux élections, le chancelier allemand Scholz a exprimé son soutien à Ursula von der Leyen comme nouvelle présidente de la Commission européenne. Elle envisage de former une coalition avec des partis clairement rejetés par les électeurs le 9 juin 2024. Le Parti populaire européen devrait diriger la Commission – le fait que cette instance serait de nouveau dirigée par la présidente, actuellement sous enquête par le parquet européen, n’est un secret pour personne. Les socialistes, sévèrement défaits, devraient obtenir la présidence du Conseil européen, tandis que les libéraux, également battus (en Allemagne, par exemple), s’occuperaient de la politique étrangère. L’histoire semble se répéter. L’appareil bureaucratique de Bruxelles, non élu, ignore ce que les électeurs ont exprimé et agit comme s’ils n’existaient pas. Cela constitue une suspension directe de la démocratie, ou une sorte de coup d’État en douceur, aux conséquences graves.

Ce n’est cependant pas la première occurrence de ce phénomène. Ce qui est tragique, c’est que cela se produit de manière récurrente.

Revenons sur un fait marquant : le traité de Lisbonne, document clé de l’Union européenne. Ce traité devait initialement remplacer la Constitution pour l’Europe, dont le destin a été soumis au peuple. En France, un référendum a été tenu le 29 mai 2005 avec la question suivante : « Êtes-vous d’accord avec le projet de loi autorisant la ratification du traité établissant une Constitution pour l’Europe ? »

Cinquante-cinq pour cent des électeurs ont voté contre. Les résultats de ce référendum, et un vote similaire aux Pays-Bas, ont scellé le destin du traité, bien que certains nouveaux membres de l’UE, comme la Slovénie, l’aient approuvé via leur parlement.

Lorsque la Constitution européenne a été rejetée, Bruxelles n’a pas respecté la volonté des citoyens qui avaient dit non à une bureaucratisation accrue de l’Europe. Deux ans plus tard, l’Union proposait le traité de Lisbonne. La Belgique et la France, ou plutôt leurs gouvernements, ont insisté pour qu’il ne mentionne pas explicitement les racines chrétiennes de l’Europe. Le préambule reconnaît néanmoins clairement cette origine en faisant référence aux « racines religieuses et culturelles de l’Europe », principalement chrétiennes. La plupart des modifications du traité rejeté en 2005 ont été intégrées sous forme d’amendements. Dès le départ, le traité de Lisbonne a été mal reçu, les citoyens percevant une tentative de Bruxelles d’annuler leur volonté et, plus largement, leur liberté.

Aujourd’hui, la situation s’aggrave. Non seulement les citoyens ayant voté contre l’extension des pouvoirs de l’Union européenne lors du référendum de 2005 ont été ignorés, mais en plus, le traité de Lisbonne, qui découle de ces événements, a été suspendu. Sous la direction d’Ursula von der Leyen, la Commission européenne a été le fer de lance de ces abus. Que voulons-nous dire par là ?

Aucun des thèmes promus pendant son mandat n’est ancré dans le document suprême de l’UE. Par exemple, souvent les droits des minorités primaient sur ceux de la majorité, une forme d’abus de pouvoir. Pourtant, les minorités, et spécifiquement les LGBT+, ne sont mentionnées nulle part dans le traité de Lisbonne. De même, la “transition verte”, qui a dominé les débats pendant cinq ans et affaibli l’industrie automobile allemande, n’y est pas évoquée. Le traité ne mentionne pas non plus explicitement les migrants, ni le fait que les frontières de l’Union européenne soient ouvertes au sud et à l’est, permettant l’entrée de personnes sans papiers.

Concernant les migrants et les racines de l’Europe, nous ne pouvons ignorer l’époque où l’Union européenne a été formellement établie. Elle était alors dirigée par des visionnaires comme Jean Monnet, l’un des pères fondateurs de l’Europe moderne. Quoi qu’on en pense – et peut être non sans raison – Monnet a orchestré en secret un projet d’intégration économique des industries du charbon et de l’acier, essentielles à une potentielle industrie de guerre contre les Allemands.

Le 9 mai 1950, il a présenté une déclaration solennelle invitant tous les pays intéressés à établir les premières bases concrètes d’une fédération européenne, nécessaire à la préservation de la paix, comme il l’a souligné dans ses Mémoires à la page 353 : « En réunissant les productions de base et en instituant une nouvelle haute autorité, dont les décisions s’imposeront à la France, à l’Allemagne et aux pays qui la rejoindront, cette proposition jettera les premières bases concrètes de la fédération européenne nécessaire à la préservation de la paix ».

À proximité de cette citation, une phrase-programme souligne que « avec des ressources accrues, l’Europe pourra accomplir une de ses tâches essentielles : le développement du continent africain ».

Ainsi, le développement de l’Europe impliquait celui de l’Afrique, sur la base de la civilisation européenne au sens large. Cette vision avant-gardiste est rarement observée dans l’histoire récente. Cela signifie que si les politiques européens avaient suivi l’esprit des pères fondateurs, l’Afrique pourrait être aujourd’hui ce que l’Europe est devenue, mutatis mutandis, bien sûr.

En outre, il est important de rappeler que les migrations de l’Afrique vers l’Europe ne sont pas uniquement motivées par l’humanitarisme. En 2015, Angela Merkel a réalisé que les Allemands ne voulaient plus travailler dans les secteurs de la construction, des infrastructures routières et des égouts. Elle a donc ouvert les frontières à des personnes originaires du continent africain. Malheureusement, cette politique a entraîné le départ des éléments les plus prospères d’Afrique, laissant leur pays d’origine sans ressources suffisantes pour son développement. Ainsi, la crise en Afrique s’aggrave, tandis que les plus grands philanthropes de Bruxelles, souvent issus des rangs socialistes et sociaux-démocrates, exercent précisément ce qu’ils critiquent chez les autres : un impérialisme impitoyable.

Cette hypocrisie a été sanctionnée le 9 juin dernier par les citoyens aux urnes. Ils aspirent à un mode de vie normal, à une Europe traditionnelle sans les ajouts néo-marxistes-socialistes qui la minent. Ils plébiscitent une Europe des nations et de la démocratie, où la volonté populaire est respectée. Dans ce contexte, la composition de la nouvelle Commission européenne semble assez grotesque, notamment au vu des résultats des principaux partis socialistes ou sociaux-démocrates. Prenons l’exemple de l’Allemagne, le plus grand pays concerné.

Dans l’est, le parti de droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) a remporté le plus grand nombre de voix, tandis que dans l’ouest, c’est le bloc de centre-droit CDU/CSU qui a prévalu (dans un contexte plus large), après une lourde défaite pour le gouvernement, d’autant plus marquée que la participation a été exceptionnelle (64,8 %). Le parti du chancelier Scholz, le SPD, a subi la pire défaite de son histoire, vieille de 130 ans. Les Verts sont tombés à 11,9 % et le FDP (les libéraux qui, sous l’impulsion de Scholz, forment maintenant une nouvelle majorité parlementaire avec les sociaux-démocrates vaincus) à 5,2 %.

Les sondages montrent également que depuis longtemps, environ trois quarts des Allemands sont insatisfaits des résultats du gouvernement fédéral. Cependant, M. Scholz a refusé de démissionner et a plutôt critiqué le succès de l’AfD, arrivé en deuxième position avec 15,9 %, déclarant que leurs politiques ne devraient pas devenir la norme quotidienne. « Nous ne devons jamais nous y habituer », a-t-il déclaré. « Il faut toujours lutter contre cela ».

Pourtant, c’est cette politique, celle qui a affaibli l’Allemagne, que le chancelier Scholz a le plus défendue. La transition verte, l’immigration incontrôlée et la désintégration de la morale sociale sont, comme mentionné plus haut, des thèmes dominants chez les progressistes et les néo-gauchistes.

Pour Scholz, ignorer la volonté du peuple se retournera contre lui. Il sera balayé lors des prochaines élections. Il fait partie du problème, pas de la solution, tout comme la présidente de la Commission. L’histoire dépasse vite ce genre de manœuvres politiciennes.

En France, la situation est quelque peu différente, mais seulement en surface. Après une lourde défaite de son parti, Macron a dissous l’Assemblée et convoqué des élections pour la fin du mois de juin et début juillet.

Les résultats ont montré une montée significative des partis eurosceptiques et nationalistes. Le Rassemblement national, précédemment connue sous le nom de Front national de Jordan Bardella, et dirigée anciennement par Marine Le Pen, a remporté une victoire écrasante avec environ 32 % des voix.

Cette victoire est vue comme un signe de mécontentement face à la faiblesse des partis traditionnels (comme celui de Macron) et à leur inaction sur des questions cruciales pour la République : encore une fois les migrants, la souveraineté nationale, et la transition écologique.

Le parti de Macron est devenu un grand perdant, n’obtenant que 14 % des voix. Le président actuel a convoqué une élection qui, comme pour Scholz, ne le concernera pas directement puisqu’il reste en fonction jusqu’en 2027, fin de son second mandat. Mais s’il pense renouveler son approche avec les mêmes idées, il se trompe.

Cela a déjà échoué par le passé, comme en 1997 quand Jacques Chirac a dissous l’Assemblée nationale pour convoquer des élections anticipées, deux ans avant la fin du mandat. Perçue comme une manœuvre politique risquée pour renforcer sa position et celle de son parti, le RPR, elle s’est retournée contre lui. Le Parti Socialiste, dirigé alors par Lionel Jospin, a remporté la majorité des sièges, forçant Chirac à cohabiter avec un gouvernement de gauche, Jospin devenant Premier ministre.

Ainsi, l’aventure de Macron pourrait bien se terminer avec un contrôle de l’exécutif par le RN, Jordan Bardella devenant potentiellement le nouveau Premier ministre de la France.

Mais alors, un nouveau chapitre s’ouvrira pour l’Europe. À partir de 2025, la droite, comprenant la démocratie chrétienne et l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), gouvernera en Allemagne, renouant ainsi avec ses racines.

En France également, une équipe de la même couleur politique prendra les rênes de l’État. Bruxelles ne pourra pas ignorer ces changements au sein des plus grands États membres, quelle que soit la composition de la Commission européenne et l’équilibre des forces dans la coalition. La Commission se dirigera vers la normalité, vers la droite.

Si telle est la perspective la plus probable, il n’est pas prématuré de commenter l’état actuel. Deux points ressortent ici.

Les dernières élections européennes rappellent la chute du mur de Berlin. Les idéologies socialistes radicales semblent s’effondrer environ tous les demi-siècles, avec une marge d’une décennie. Le communisme, installé en Europe de l’Est dans les années 1950, s’est effondré en 1989. Il a ensuite connu une « réémergence », particulièrement prononcée au cours de la dernière décennie, où, comme le communisme avant lui, il a dépassé les limites de la raison. Les défilés de fierté, symboles de la nouvelle « normalité » et des « valeurs » européennes, ainsi que les frontières ouvertes, témoignent de la dérive des élites bruxelloises.

Le 9 juin dernier, le boomerang est retourné frapper ses lanceurs en pleine figure. Si leur intention était de châtier les citoyens, ce sont finalement eux qui se sont retrouvés sanctionnés. Les socialistes, sous couvert de social-démocratie, ont subi un revers sévère. Leur véritable nature fut révélée ; les gens ont discerné que, sous des dehors altruistes, ils ne formaient que des lobbies organisés pour conquérir le pouvoir. Ils se réclamaient des idées “ouvrières” et de la lutte pour le « bien-être de l’humanité », mais en pratique, leurs actions révélaient des motivations bien différentes. En Allemagne, en France, en Espagne, en Belgique, en Autriche et ailleurs, les partis prétendument sociaux-démocrates ont subi un vote de défiance audacieux.

La date du 9 juin a donc marqué un rejet plébiscitaire du peuple contre la gauche néo-marxiste qui s’était emparée des institutions de Bruxelles avec le grand capital.

Les citoyens ont renversé le mur de Berlin et ont clairement exprimé leur opposition aux initiatives fondamentales du néo-marxisme : contre la transition verte, contre l’immigration massive et contre les politiques LGBT. Ils ont signalé que ces concepts étaient aussi éloignés d’eux que l’étaient les grands systèmes socialistes jusqu’en 1990. Et que des changements étaient nécessaires.

Beaucoup l’ont compris, d’autres non. L’actuelle présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, est l’une des principales figures de cet échec. Elle incarne ce qui n’a pas fonctionné lors du mandat précédent. Ce qu’elle a entrepris s’est avéré contraire à ce qui aurait dû être fait, sans parler de son incapacité à faire face aux deux grandes crises : la pandémie et la guerre aux portes de l’Europe. Sous son impulsion, l’Europe s’est définitivement affaiblie et la guerre en Ukraine a éclaté. Si elle est réélue, de nouvelles guerres suivront, selon la logique de l’histoire.

Si vous êtes faible, vous serez attaqué, une loi fondamentale de la nature. Le Parti populaire européen (PPE) a gagné les élections malgré sa présidente, et non grâce à elle.

Si une figure plus indépendante, comme Manfred Weber, avait été à la barre, le PPE aurait pu gouverner seul. Les peuples ont fait basculer le vieux continent vers la droite : les dirigeants doivent suivre cette impulsion, sinon, aux prochaines élections européennes, nous risquons de perdre ce que nous avons de plus précieux : l’Europe et son mode de vie qui a façonné la planète au fil des siècles.

Charles de Gaulle nous lance un avertissement depuis l’outre-tombe : « Notre patrie est en péril de mort, luttons tous pour la sauver. »


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