Analyse – Le Secret Service et la tentative d’assassinat contre Donald Trump

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tentative d’assassinat Donald Trump

Note d’actualité du CF2R N°640 / Juillet 2024

Par Alain Rodier

Le Secret Service (United States Secret Service/USSS, fondé en 1865), qui vient une fois de plus être mis en lumière le 13 juillet à l’occasion de la tentative d’assassinat de l’ancien président – et candidat à l’élection prévue à la fin de l’année – Donald Trump, est une agence gouvernementale dépendant du ministère de la Sécurité intérieure (Department of Homeland Security/DHS) des États-Unis.

Pour résumer, Thomas Matthew Crooks, le suspect posté sur un toit situé à environ 130 mètres de la tribune où se produisait Donald Trump, a tiré huit coups de feu avec un fusil semi-automatique AR-15 de calibre 5,56 mm (acheté légalement par son père en début d’année) avant d’être neutralisé par les tireurs de précision du Secret Service.

À quelques millimètres près, il logeait une balle dans la tête de M. Trump, mais heureusement n’est parvenu à le blesser qu’à l’oreille. Par contre, il a tué une personne et blessé deux autres. Ses motivations ne sont pas actuellement connues.

Le Secret Service (USSS)

Le Department of Homeland Security des États-Unis, créé en 2022 à la suite des attentats du 11 septembre 2001, englobe diverses agences fédérales. En 2024, le DHS comptait quelques 258 000 agents dont 6 700 membres de l’USSS. 

Le Secret Service dépendait jusqu’en 2003 du département du Trésor car sa mission première était la lutte contre la fausse monnaie et la fraude financière. Elle s’est enrichie de la lutte contre les attaques informatiques dirigées contre le système financier et les infrastructures de télécommunications américaines. 

Mais sa mission la plus connue est d’assurer la protection des présidents, vice-présidents (en exercice ou ayant quitté leurs fonctions), de leurs familles, de certaines personnalités et représentants officiels du pays, des personnalités étrangères en visite aux États-Unis et des résidences officielles.

La mission de protection du président des États-Unis ne fut confiée à l’USSS qu’après l’assassinat du président William McKinley en 1901. Mais le premier président américain à avoir été abattu alors qu’il était en fonction fut Abraham Lincoln en 1865. James A. Garfield sera également assassiné en 1881. Le plus célèbre assassinat demeure celui de John F. Kennedy en 1963.

En outre, trois présidents ont été blessés à l’occasion de tentatives d’assassinat contre eux : Ronald Reagan, alors qu’il était en fonction (1981) ; et les anciens présidents Theodore Roosevelt (1912) et bien sûr Donald Trump le 13 juillet 2024.

En fonction des missions exercées par ces personnalités, cette protection peut être partagée avec le Diplomatic Security Service (DSS)[1].

Si le Secret Service est le dernier rempart de la personne protégée, son travail a aussi lieu en amont. Ainsi, en coopération avec les agences de renseignement, il enquête sur tout ce qui peut être considéré comme des menaces pouvant peser sur le président américain et son entourage. Aux États-Unis, menacer le président – par quelque moyen que ce soit, internet compris – est un crime fédéral. Mais l’USSS ne fait pas partie de la « communauté du renseignement. » 

Parfois, le Secret Service peut aider les polices locales grâce à ses moyens sophistiqués pour résoudre certains crimes.

La sécurité des bâtiments présidentiels (complexe de la Maison-Blanche qui abrite également le département du Trésor et la résidence du vice-président), mais aussi les représentations diplomatiques étrangères à Washington est assurée par la « division en uniforme » (Uniformed Division/ UD). Ses agents mènent leur mission depuis des postes fixes et mobiles. Ils peuvent recevoir le renfort de l’unité anti-snipers (Counter Sniper Unit/CS), de l’unité canine de détection d’explosifs (Canine Explosives Detection Unit/K-9), de l’équipe d’intervention d’urgence (Emergency Response Team/ERT) et de l’unité de soutien magnétométrique (Magnetometer Support Unit), créée pour s’assurer que toutes les personnes entrant dans les zones sécurisées par le Secret Service ne sont pas armées.


[1] Il regroupe plus de 2 500 agents spéciaux, agents techniques de sécurité, spécialistes techniques de sécurité et courriers diplomatiques qui travaillent et voyagent dans le monde entier.


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