Le candidat LR/RN Guillaume Bigot a remporté le second tour des élections législatives dans la 2e circonscription le Territoire de Belfort. Le candidat RN a recueilli 50,59% des voix. En face de lui, le candidat Nouveau Front populaire Florian Chauche a été battu.
Au premier tour, Guillaume Bigot était arrivé en tête avec 38% des voix.
Connu pour ses positions fermes et son engagement en faveur des valeurs républicaines et de la souveraineté nationale, Guillaume Bigot est politologue, essayiste, éditorialiste dans plusieurs médias dont CNews et ancien directeur d’une grande école de commerce.
Dans un entretien exclusif pour Le Diplomate, il nous explique sa décision de rejoindre l’Union des droites et Jordan Bardella, sa victoire et analyse pour nous les résultats et la suite possible de ces législatives anticipées.
Propos recueillis par Angélique Bouchard
Le Diplomate : Tout d’abord, qu’est-ce qui a motivé votre décision de franchir le pas et entrer dans l’arène politique pour soutenir Éric Ciotti et vous engager dans la campagne pour vous présenter sous l’étiquette LR-RN ?
Guillaume Bigot : Le pressentiment que les facteurs de désagrégation de notre nation se conjuguaient et s’accéléraient. Et aussi que le socle de l’ordre public qui repose toujours et partout sur un principe de légitimité (au nom de quoi des hommes obéissent à une certaine forme de pouvoir sur un territoire donné ?) est devenu friable. Le redouter, le craindre, le déplorer sans pouvoir agir me semblait de plus en plus insupportable.
LD : Comment expliquez-vous votre victoire, vous homme de médias mais nouveau venu en politique ?
GB : D’abord, c’est une victoire d’une courte tête (300 voix d’écart) ce qui rend modeste, la politique est une école d’humilité.
Ensuite, c’est la vague initiée par Jordan Bardella qui nous a tous poussés au premier tour. Le fait d’avoir été entouré par des militants et des sympathisants RN, LR, Reconquête et même Chevènementistes aura été précieux. Comme les 2000 tracts distribués par jour jusqu’à la dernière minute.
LD : Quel message souhaitez-vous adresser à vos électeurs et à ceux qui n’ont pas voté pour vous ?
GB : Que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour les représenter. Que je reste à leur écoute, loin des caricatures qu’un système politico-mediatique aux abois a voulu présenter, je me considère d’abord comme un député de la nation.
LD : Sur le plan national et malgré sa forte augmentation d’élus par rapport à 2022, il y a toutefois une certaine déception pour le RN qui arrive finalement 3e après le Nouveau Front Populaire de la gauche unie et même derrière le parti présidentiel, alors que certains observateurs voyaient déjà Jordan Bardella à Matignon. Comment interprétez-vous ce résultat ? Qu’elles en sont pour vous les raisons de ce relatif échec alors que, comme on l’a vu aux dernières européennes puis lors du premier tour des législatives, l’électorat de droite, tous mouvements confondus, est pourtant majoritaire en France ?
GB : Nous pouvons, pour y voir plus clair, opérer un tri entre ce qui relève d’une auto-critique et donc d’erreurs que nous aurions commises en tant que formation politique et ce qui relève d’un jeu délétère pour la vie démocratique que nos adversaires ont joué.
Tout d’abord, je crois que nous avons tenté de rassurer l’opinion publique en général et les milieux d’affaire en particulier que, même si nous voulions opérer une rupture, nous allions nous garder de toute embardée. Et procéder méthodiquement et par ordre en commençant par un audit des comptes publics. Cette méthode a été aussitôt exploitée de manière caricaturale pour expliquer que nos promesses de justice sociale relevaient du reniement.
De même, la souris des double nationaux à écarter évidemment des postes sensibles est devenu une montagne.
Quant à nos opposants, les euro-notables macroneux adeptes de la mondialisation Néo-libérale qui, la veille encore, dénonçaient l’antisémitisme et la violence anti parlementaire de LFI, se sont mis à les consacrer comme rempart républicain.
C’est une manœuvre tactique brillante mais une victoire à la Pyrrhus car ces nouveaux apparentements ne reposent sur aucune cohérence stratégique.
Ces politichiens qui ne manqueront pas de s’entredéchirer demain, se sont mis d’accord pour aller ensemble à la gamelle.
Enfin et c’est le plus grave, le score de LFI ne s’explique que parce que cette formation politique qui pratique l’inversion accusatoire :
Ces gens-là passent leur temps à diviser le peuple en fonction de sa religion et de ses origines et lui explique que le RN opère des différences entre Français. C’est inique ! La seule extrême droite qui menace la France s’appelle l’islamisme. Et les Verts, le PS, LFI, les macroneux et une partie de LR portent ses valises.
LD : Il n’y a justement aucune majorité absolue obtenue par ces trois blocs. Comment voyez-vous la suite des évènements ? Le pays va-t-il être ingouvernable comme l’affirment certains ?
GB : Emmanuel va faire ce qu’il sait faire de mieux. Du « en même temps ». Il va en même temps chercher à débaucher des notables euro-mondialistes (LR, PS, EELV, Macroneux) pour ressusciter les apparentements de la IV et en même temps nommer des techniciens.
C’est le peuple qui sera cocu.
LD : Quelle va être la suite pour le RN et y a-t-il vraiment un avenir pour une véritable « Union des Droites » ? La droite française est-elle « la plus bête du monde » ?
GB : II faut laisser la poussière électorale retomber. Mon rêve est d’unir de Ruffin à De Villiers, tous les patriotes sincères qui veulent rompre avec le lâche soulagement maastrichien qui nous entraîne vers l’abîme.
LD : Enfin, quelles seront vos priorités immédiates pour les Territoires de Belfort durant votre mandat et en tant que représentant du peuple à l’Assemblée nationale ?
GB : J’ai trois obsessions. Prévenir une guerre. Réindustrialiser en commerçant par le nucléaire. Réconcilier les Français des quartiers issus de l’immigration et ceux de la France périurbaine.
Ces trois problématiques concernent au premier chef les Terrifortains.
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Diplômée de la Business School de La Rochelle (Excelia – Bachelor Communication et Stratégies Digitales) et du CELSA – Sorbonne Université, Angélique Bouchard, 25 ans, est titulaire d’un Master 2 de recherche, spécialisation « Géopolitique des médias ». Elle est journaliste indépendante et travaille pour de nombreux médias. Elle est en charge des grands entretiens pour Le Dialogue.