Moyen-Orient : Égypte et Israël : Des relations tendues malgré l’accord de Paix…

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Les tunnels du Hamas pourront-ils séparer la relation Al-Sissi/Netanyahou ? Montage Le Diplomate

Les relations entre l’Égypte et Israël ressemblent davantage à une “guerre froide” qu’à une véritable normalisation, comme en témoignent divers actes de malveillance de part et d’autre.

En 2022, un drone de surveillance égyptien a été abattu par l’armée israélienne dans le désert du Néguev. En un an, plusieurs incidents ont eu lieu à la frontière, le plus marquant étant celui de juin 2023 où un soldat égyptien a tué trois soldats israéliens avant d’être abattu.

L’opinion publique en Égypte reste fermement hostile aux Israéliens. En octobre 2023, un policier égyptien a abattu trois touristes israéliens à Alexandrie. Plus récemment, un homme d’affaires israélo-canadien a également été tué dans la même ville.

Dès le début du conflit, l’Égypte a immédiatement désapprouvé la riposte israélienne mais n’a jamais explicitement condamné les actions du Hamas. Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a fortement critiqué la réponse militaire d’Israël lors d’un sommet pour la paix au Caire, qualifiant les actions israéliennes de “punition collective” et condamnant la violence contre les civils sans faire référence spécifique au Hamas ou aux événements du 7 octobre.

Israël et les États-Unis ont souvent exercé des pressions sur l’Égypte pour qu’elle accepte d’accueillir les réfugiés de la bande de Gaza, mais l’Égypte a fermement refusé. Elle craint d’être associée à une seconde “Nakba” et estime que cela nuirait à la cause palestinienne, car il est peu probable que les réfugiés puissent retourner chez eux.

Il est également probable que, si les habitants de la bande de Gaza sont exilés dans le désert du Sinaï, les groupes palestiniens attaquent Israël depuis le territoire égyptien, ce qui pourrait provoquer un conflit diplomatique, voire armé, entre les deux pays.

L’Égypte a refusé de participer à la coalition internationale contre les Houthis dans la mer Rouge, malgré le fait qu’elle soit gravement touchée par ces attaques. Les revenus du Canal de Suez, essentiels pour une économie égyptienne déjà en difficulté, ont chuté de 50%.

Ces tensions ont déclenché une guerre médiatique entre l’Égypte et Israël. En décembre 2023, l’ancien ministre israélien de la Défense et actuel membre de la Knesset, Avigdor Liberman, a appelé à “se préparer à une guerre contre l’Égypte”.

En janvier 2024, le député israélien Arié Eldad a affirmé que “Israël doit se préparer à toutes les éventualités concernant l’Égypte, y compris une guerre directe”.

Toujours en janvier 2024, le quotidien israélien Yedioth Ahronoth indique que les relations entre Israël et l’Égypte sont en crise depuis le début du conflit à Gaza, représentant la pire tension depuis la signature de l’accord de paix il y a près de 45 ans.

En mai 2024, Eli Dekal, un ancien général des renseignements militaires israéliens, affirme que l’Égypte se prépare à un conflit avec Israël en raison des actions récentes de ce dernier.

L’Égypte, en collaboration avec le Qatar et les États-Unis, a joué un rôle de médiateur tout au long du conflit entre Israël et le Hamas.

En mai 2024, Israël a annoncé qu’il occupait le couloir de Philadelphie, une zone stratégique située à la frontière entre Gaza et l’Égypte, qui était sous contrôle égyptien depuis le retrait israélien de Gaza en 2005.

En réponse, l’Égypte a déclaré qu’elle se joignait à l’Afrique du Sud pour déposer une plainte contre Israël devant la Cour internationale de Justice.

Les relations entre l’Égypte et Israël, malgré l’accord de paix signé il y a près de 45 ans, demeurent fragiles et marquées par des tensions récurrentes. Les incidents frontaliers, l’hostilité persistante de l’opinion publique égyptienne, et les conflits diplomatiques illustrent une méfiance mutuelle qui menace la stabilité régionale. 

Bien que les tensions soient élevées, il est peu probable qu’il y ait une rupture des accords de Camp David, en grande partie en raison du rôle de garant assumé par les États-Unis. Mettre fin à cet accord serait perçu comme un acte hostile envers les États-Unis et pourrait légitimer un blocus ou une coalition internationale., ce qui pourrait plonger l’Égypte dans une crise sans précédent.

En conclusion, la position de l’Égypte est extrêmement délicate. D’un côté, elle soutient le droit du peuple palestinien, mais de l’autre, elle est tenue de respecter un accord de paix sous l’égide des États-Unis. De plus, en tant que pays frontalier, elle joue un rôle central dans les négociations.


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