DOSSIER – Chicago, Illinois : Les 12 leçons de la Convention nationale démocrate (DNC), qui ont permis à Kamala Harris de faire peau neuve

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Kamala Biden ou Joe Harris ? Joe Biden a fait l’éloge de sa VP en déclarant que « choisir Kamala Harris a été la toute première décision » qu’il a prise et que c’était « la meilleure décision » prise de toute sa carrière. (Photomontage Service Picto Le Diplomate).

Par Angélique Bouchard

Le résumé des temps forts de cette Convention.

Plus qu’un simple exercice de communication politique, la finalité de la convention a été de confirmer les bases d’un « story-telling » électoral et de confirmer la dynamique en cours pour les Démocrates.

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 1. « Le Ticket Harris-Walz, un ticket pour le peuple »

Le Comité national démocrate (DNC) a débuté à Chicago ce 19 août 2024. La Vice-présidente Kamala Harris et son colistier, le gouverneur du Minnesota Tim Walz ont officiellement accepté la nomination du Parti cette semaine. La convention nationale d’investiture s’est tenue au United Center de Chicago jusqu’au jeudi 22 août 2024.

Le DNC a déclaré que le Parti démocrate célébrait le bilan de l’administration Biden-Harris et tracerait une voie pour l’avenir.

Chicago est la ville- élue pour les Démocrates, une ville qui représente la « diversité du Parti démocrate et du pays », selon certains ténors.  La « Ville syndicale », se trouve en effet, en plein cœur du Midwest et est un bastion démocrate qui a été le point de bascule crucial lors de la campagne Biden-Harris en 2020, préfigurant pour le Comité national démocrate, une victoire décisive pour le ticket Harris-Walz en novembre prochain. La célèbre Chicago a été également l’arène politique de la convention de 1996, au cours de laquelle les Démocrates avaient désigné le président Bill Clinton et son VP, Al Gore comme candidats à leur réélection.

M. Minyon Moore, président du DNC a souhaité que la convention soit « l’occasion de faire connaître l’histoire du parti démocrate au peuple américain- pas seulement l’histoire de (ce) qui a été accompli sous l’administration Biden- Harris, mais aussi la manière dont le ticket Harris- Walz prévoit de s’appuyer sur ce bilan historique pour tracer une nouvelle voie vers l’avenir ». L’image que souhaite donner le DNC est simple : « Harris et Waltz se battent pour le peuple américain et l’avenir de l’Amérique. Donald Trump ne se bat que pour lui-même » (Source : DNC kicks off in Chicago to nominate Harris-Walz as anti- Israel protesters counter-rally, par Brooke Singman et Paul Steinhauser, Fox News, le 19 août 2024).

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Le DNC a annoncé qu’un thème fort sera traité chaque soir. La soirée du lundi 19 août a vu une affiche « pour le peuple », celle du mardi 20 août a été consacrée à « la vision audacieuse de l’Amérique », à la manière dont le ticket démocrate Harris-Waltz permettra de « lever les doutes et d’aller de l’avant », le mercredi soir a été décliné sur le thème du « combat pour les libertés fondamentales des Américains » et enfin, le jeudi, la soirée a été intitulée « Pour notre avenir ».

Le président en exercice Biden a pris la parole lundi soir, dès l’ouverture de la Convention nationale démocrate pour ouvrir les événements de la semaine. Son discours a été axé sur les « succès de l’administration Biden- Harris », notamment « la réussite à surmonter la pandémie du siècle, la transformation d’une économie qui était à plat ventre en l’économie la plus forte du monde, la défense de la démocratie dans le pays et à l’étranger et le rétablissement de la décence et de dignité à la Maison Blanche ».

L’ancienne secrétaire d’État Hillary Clinton a pris également la parole, lundi soir, suivie par l’ancien président Barack Obama, mardi et l’ancien président Bill Clinton, mercredi. L’ancienne première dame, Michèle Obama a pris, là aussi, la parole pour rallier ses soutiens à la candidature Harris- Walz. Son intervention s’est concentrée sur l’importance de l’engagement civique et du vote.

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 2. « Pour qui diable se prend-il ? » Trump, dans la ligne de mire du DNC….

  • Biden a présenté les événements de Charlottesville en 2017 comme un facteur déterminant de sa candidature à la présidence de 2020

Le président Biden a mis en lumière, lors de son discours d’ouverture lundi soir, une affirmation démentie selon laquelle l’ancien président Donald Trump aurait parlé favorablement des néonazis en 2017, après le rassemblement « Unite the Right » de Charlottesville.

« Je me suis présenté à la présidence à cause de ce que j’ai vu à Charlottesville en 2017 (…) Nous sommes dans une bataille pour l’âme de l’Amérique. Des extrémistes sortant des bois avec des torches, les veines qui sortaient de leur cou, portant des croix gammées nazies et scandant exactement la même bile antisémite que celle entendue en Allemagne au début de années 30 » a déclaré le président Biden, peu après 22H30, lundi 19 août.  Ces manifestations, qui se sont déroulées sur deux jours en août 2017, en Virginie, ont dégénéré en violences, avec notamment trois morts et des dizaines de blessés. Les électeurs républicains et indépendants ont réagi favorablement lorsque l’ancien président Donald Trump a démenti le récit de Biden, selon lequel il aurait qualifié les néo-nazis de « très bonnes personnes ». Le récit démystifié a été resservi par Biden qui a émis plusieurs critiques acerbes à l’encontre de Donald Trump.

Trump a été la cible d’attaques ordonnées dans un discours qui ne s’est déterminé qu’après minuit sur la côte Est.

« Je n’aurais jamais pensé me retrouver devant une foule de Démocrates et faire référence à un président qui est un menteur (…) Je n’essaie pas d’être drôle. C’est triste ».

Biden a également critiqué le Républicain sur l’avortement et l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade, avertissant que Trump va « découvrir le pouvoir des femmes en 2024 ».

« Maintenant que Trump est un républicain MAGA, les gens de droite cherchent à effacer l’histoire (…) Nous, les Démocrates, nous continuons d’écrire l’histoire et d’en faire plus. J’en suis fier. Je suis fier d’avoir tenu mon engagement de nommer la première femme noire à la Cour suprême des États-Unis, Kentanji Brown Jackson. Un symbole pour chaque jeune femme en Amérique ».

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Poursuivant son attaque ordonnée selon laquelle Trump aurait qualifié les militaires morts au combat de « pigeons » et de « perdants », Biden poursuit :

« Pour qui diable se prend-il ? Que se croit-il être ? Il n’y a pas de mots pour cette personne (…) Tout comme aucun commandant en chef ne devrait s’incliner devant un dictateur, Trump s’est incliné devant Poutine. Je ne l’ai jamais fait. Et, je vous le promets, Kamala Harris ne le fera jamais, ne s’inclinera jamais ».

Biden, qui a versé une larme après être monté sur scène, après avoir présenté sa fille Ashley, a averti, suite aux émeutes du Capitole du 6 janvier.

« Ce sera la première élection présidentielle depuis le 6 janvier. Ce jour-là, nous avons presque tout perdu de ce que nous sommes, en tant que pays. Ce n’est pas une exagération. Cette menace est toujours bien vivante (…) Donald Trump dit qu’il refusera d’accepter le résultat des élections s’il perd à nouveau. Pensez-y. Il le pense. Il va probablement assister à un bain de sang s’il perd. Selon ses propres termes, il est et sera un dictateur dès le premier jour ».

Biden a déclaré à ses partisans que le « pouvoir » est littéralement entre leurs mains.

  • « Enfermez-le » … Hillary Clinton critique les déboires judiciaires de Trump

L’ancienne Secrétaire d’État et candidate démocrate à la présidentielle Hillary Clinton a salué les réalisations de la VP Harris :

« Elle se battra pour réduire les coûts pour les familles qui travaillent dur, ouvrira les portes à des emplois bien rémunérés et oui, elle rétablira le droit à l’avortement dans tout le pays (…) En tant que procureure, Kamala a enfermé des meurtriers et des trafiquants de drogue. Elle ne se reposera jamais sur ses lauriers pour défendre notre liberté et notre sécurité. Donald Trump s’est endormi pendant son propre procès. Et quand il s’est réveillé, il a été le premier à se présenter à la présidence avec 34 condamnations pour crimes.

« Il suffit de regarder les candidats » a déclaré Clinton. « Kamala se soucie d’eux. Elle se soucie des enfants et des familles. Elle se soucie de l’Amérique. Donald ne se soucie que de lui-même ».

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 3. Le passage de flambeau à Kamala Harris tout en émotion de Joe Biden, mettant fin à 5 décennies de mandat électif

S’exprimant devant une United Arena bondée, site de la Convention nationale démocrate, le président Biden a déclaré :

« Amérique, j’ai donné le meilleur », tandis que la foule de responsables, de délégués du parti, de militants lui ont réservé plusieurs ovations soutenues : « Merci Joe ».

Joe Biden a fait l’éloge de sa VP en déclarant que « choisir Kamala Harris a été la toute première décision » qu’il a prise et que c’était « la meilleure décision » prise de toute sa carrière.

« Elle est dure, elle a de l’expérience et elle a une intégrité énorme. Son histoire représente la meilleure de l’histoire américaine » a -t-il souligné.

Cependant dans son discours, Biden a cherché à dissiper toute idée selon laquelle il serait en colère à l’idée d’abandonner son destin politique pour un second mandat à la Maison Blanche.

« Vous voyez, cela a été l’honneur de ma vie de servir en tant que président. J’aime mon travail, mais j’aime encore plus mon pays » a déclaré Biden. Cependant, Biden a également souligné l’énorme travail qu’il restait à accomplir, notamment la poursuite du soutien à l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie et la conclusion d’un accord de cessez-le feu et de libération des otages entre Israël et le Hamas.

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 4. La nouvelle garde démocrate met la pression fiscale sur les sociétés

Kamala Harris a appelé à une augmentation du taux d’impôt sur les sociétés, alors que la candidate démocrate dévoilait sa première grande proposition visant à augmenter les recettes. Son équipe de campagne a confirmé que la VP augmenterait le taux d’imposition des grandes entreprises, de 21 à 28%, en le décrivant comme une « manière fiscalement responsable de remettre de l’argent dans les poches des travailleurs et de garantir que les milliardaires et les grandes entreprises paient leur juste part ».

La nouvelle garde démocrate semble vouloir se concentrer sur la création d’une économie d’opportunités et cibler la classe moyenne américaine. « Il s’agit de favoriser la sécurité économique, sa stabilité et sa dignité », a déclaré le porte-parole de campagne, James Singer, dans un communiqué (source : Harris proposes major corporate tax hike, reversing Trump era cuts, par Paul Steinhauser, Patrick Ward, Fox News, 19 août 2024).

Cette annonce constitue un recul significatif par rapport à la réduction des impôts de 2017, sous l’ancienne administration Trump, qui avait considérablement réduit le taux d’imposition des sociétés de 35% à 21%.

La nouvelle position de Harris, l’aligne sur la dernière proposition de budget fédéral du président Biden, qui proposait également d’augmenter le taux d’imposition des sociétés à 28%.

Donald Trump en revanche, s’est engagé à réduire les impôts s’il revient à la Maison Blanche et de proposer « la meilleure réduction d’impôts de l’histoire ». Le Républicain chercherait à utiliser les tarifs douaniers contre ses concurrents et ses alliés en faisant pression, dans le cadre d’une loi appelée Trump Reciprocal Trade Act.  Harris, quant à elle, considère la politique tarifaire voulue par Trump sur les produits étrangers, comme « punitive » pour les Américains de la classe moyenne et ouvrière et plus favorable aux Américains les plus riches.

La question fiscale est au cœur des préoccupations des Américains et suscitera un débat majeur en 2025, lorsque certaines réductions d’impôts accordées sous l’administration Trump expireront l’an prochain.

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 5. Obama rend hommage à son « frère » Biden, quelques semaines après avoir été accusé de le sortir de la course à la Présidentielle de 2024

« L’Histoire se souviendra de Joe Biden comme l’un des présidents qui a défendu la démocratie » a déclaré l’ancien président Obama, mardi soir, lors de sa montée sur scène à la Convention nationale démocrate à Chicago, quelques semaines après avoir apparemment contribué à évincer Biden de la course électorale de Novembre 2024.

« Cela fait 16 ans que j’ai eu l’honneur d’accepter la nomination de ce parti à la présidence (…) En y repensant, je peux dire sans l’ombre d’un doute que ma première grande décision en tant que candidat s’est avérée être l’une de mes meilleures. Et cela a été de demander à Joe Biden de servir à mes côtés en tant que vice-président (…) Outre notre sang irlandais commun, Joe et moi venons d’horizons différents, mais nous sommes devenus frères. Après avoir travaillé ensemble pendant huit années- parfois assez difficiles- ce que j’ai fini par admirer le plus chez Joe, ce n’était pas seulement son intelligence et son expérience, mais son empathie et sa décence. Et, sa résilience durement acquise et sa conviction inébranlable que chacun dans ce pays mérite une chance équitable ».

« L’Histoire se souviendra de Joe Biden comme l’un des présidents exceptionnels qui a défendu la démocratie à un moment de grand danger. Et, je suis fier de l’appeler mon président, mais encore plus fier de l’appeler mon ami » a poursuivi le 44ème président à propos de son ancien VP.

Obama a ensuite salué la carrière politique et juridique de Kamala Harris en Californie avant sa vice-présidence :

« En tant que procureure, Kamala a défendu les enfants victimes d’abus sexuels. En tant que procureure générale de l’État le plus peuplé du pays, elle s’est battue contre les grandes banques et les universités à but lucratif, obtenant des milliards de dollars pour les personnes qu’elles avaient escroquées. Après la crise des prêts immobiliers, elle a fait pression sur moi et mon administration pour que les propriétaires obtiennent un règlement équitable. Peu importait que je sois démocrate. Peu importait qu’elle ait frappé aux portes pour ma campagne dans l’Iowa- elle allait se battre pour obtenir autant d’aides que possible pour les familles qui le méritaient ».

« Kamala Harris ne se concentrera pas sur ses problèmes. Elle se concentrera sur les vôtres. En tant que présidente, elle ne se contentera pas de satisfaire ses propres partisans et de punir ceux qui refusent de lui rendre hommage ou de s’agenouiller. Elle œuvrera au nom de chaque Américain » a- t-il poursuivi.

Harris dispose de moins de 76 jours pour convaincre, ce qui a nécessité un renfort considérable de son équipe de campagne, par des initiés et des proches conseillers de l’entourage d’Obama.

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 6. Obama tire les ficelles en coulisses….

Derrière le ticket démocrate Harris- Walz, se cache le marionnettiste, Barack Obama.

Même si le 44ème président est resté discret pendant plusieurs jours, le mois dernier, avant d’apporter son soutien à la candidature de Kamala Harris, Obama a toujours conservé un œil attentif sur l’évolution de la course vers le Bureau ovale, alors que le cycle électoral rentre dans ses derniers mois. Avant que l’actuel président Biden ne se retire de la course, les alliés d’Obama ont notamment contribué à mener la charge en appelant au retrait de ce dernier, à l’instar de l’ancien stratège en chef de la campagne d’Obama, David Axelrod. Ce dernier a en effet déclaré le mois dernier que Joe Biden ne gagnerait jamais cette course électorale. De même, l’acteur Georges Clooney, qui entretient depuis longtemps une amitié personnelle avec le couple Obama, a appelé Joe Biden, à abandonner la course dans un éditorial « choc » publié quelques semaines seulement après que la star hollywoodienne ait coanimé une campagne de levée de fonds à Los Angeles, aux côtés des Obama.

Deux ans avant de remporter le Bureau ovale en 2008, l’ancien président Obama était l’un des rares Démocrates de premier plan à avoir fait campagne en faveur du colistier de Kamala Harris, Tim Walz, alors que ce dernier se lançait tout juste en politique. Obama s’est rendu dans le Minnesota pour le soutenir lors de sa première campagne au Congrès, en 2006. Walz a été élu à la Chambre des représentants cette année-là et a conservé son siège jusqu’en 2019, date à laquelle il a été élu gouverneur de l’État de Gopher. (Source : Flashback : Obama was one of earliest big-name Dems to endorse Walz at dawn of his political career, par Emma Colton, Fox News, paru le 19 août 2024).

Quant à Kamala Harris, sa relation avec Obama est longue est bien documentée. Avant de devenir la VP de Biden et actuelle candidate du Parti démocrate avant l’élection présidentielle de 2024, elle a été l’une des premières Démocrates élues du pays à s’engager en faveur de la candidature de Barack Obama à l’élection de 2008, snobant ainsi Hillary Clinton, au profit du sénateur de l’Illinois de l’époque.

Les relations de Walz avec Barack Obama n’ont pas été aussi chaleureuses et durables en public, mais le 44ème président du pays a toujours soutenu la carrière politique de Walz, même après avoir quitté le Bureau ovale.

De son côté, en pleine ascension, Harris a pu compter sur le soutien indéfectible de Barack Obama lorsque la procureure du district de San Francisco est devenue procureure générale de Californie, puis sénatrice, avant d’être surnommée par certains analystes politiques américains, « la femme Obama ».

Bien plus qu’un soutien ostensiblement affiché en faveur des deux têtes d’affiche, les proches conseillers de l’ancien président Obama ont tous rejoint l’équipe de campagne de la vice-présidente Harris. Début août 2024, Kamala Harris a embauché David Plouffe comme conseiller principal de campagne, alors que ce dernier a été l’un des principaux artisans de la réélection de Barack Obama en 2012. Harris a également embauché Stéphanie Cutter, comme conseillère principale pour sa communication et la veille stratégique, cette dernière s’étant illustrée dans le passé, comme directrice adjointe de campagne d’Obama, toujours en 2012. Enfin, Mitch Stewart, a été débauché par l’actuelle VP, au titre de conseiller principal pour les États clés, après avoir travaillé durant les deux campagnes de l’ancien président, comme « stratège de terrain », a rapporté le Washington post (Source : Obama-linked Harris campaign, par Emma Colton, Fox News, publié le 7 août 2024)

David Binder, qui a travaillé de nombreuses années dans l’équipe de recherche consacrée à la mesure de l’opinion publique d’Obama, a rejoint également l’état- major de campagne de Kamala Harris en qualité de directeur des sondages.

Deux autres éminents stratèges, proches d’Obama, atterrissent également dans l’équipe Harris-Walz : Jennifer Palmieri, une vétérante du Parti démocrate, ancienne directrice de la communication de la Maison Blanche sous l’administration Obama et directrice de la communication de l’ancienne Secrétaire d’État Hillary Clinton, comme conseillère principale du mari de Kamala Harris, Doug Emhoff. Eric Holder, s’est également illustré pour diriger le processus de sélection de ses potentiels colistiers.

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 7. Le discours d’Obama sur la sécurisation des frontières, sans « arracher les enfants à leurs parents » est contredit par le rapport de surveillance du DHS

Barack Obama a plaidé pour la sécurisation des frontières « sans arracher les enfants à leurs parents ».

« Une administration Harris-Walz peut nous aider à dépasser certains vieux débats qui continuent à étouffer le progrès. Ils comprennent que nous pouvons sécuriser nos frontières sans arracher les enfants à leurs parents. Tout comme nous pouvons assurer la sécurité de nos rues tout en renforçant la confiance entre les forces de l’ordre et les communautés qu’elles servent et, en éliminant les préjugés, ce qui améliorera la situation de tous ».

Cette assertion semble contredire les conclusions d’un rapport publié le 20 août dernier du Bureau de l’inspecteur général de la sécurité intérieure, selon l’équipe de campagne de Trump :

« L’inspecteur général du DHS a révélé aujourd’hui que 291 000 enfants ont traversé illégalement la frontière sous la direction de Kamala et son portés disparus » (Source : Obama speech to secure border without « tearing » kids from parents omits somber DHS report on missing migrants, par Danielle Wallace, Fox News, 21 août 2024).

En mai 2024, l’ICE (Immigration and Customs Enforcement) des États-Unis n’avait pas envoyé de convocation à plus de 291 000 enfants migrants non accompagnés, qui n’ont donc pas encore de date de comparution devant le tribunal de l’immigration. Selon un rapport de surveillance du DHS, un audit a révélé que l’ICE a transféré plus de 448 000 enfants migrants non accompagnés, qui ont traversé illégalement la frontière au cours des années fiscales 2019 à 2023.

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  8.  Michelle Obama joue la carte de l’antiracisme contre Donald Trump

Mardi soir, l’ancienne première dame Michelle Obama a sorti de son jeu, la carte du combat racial contre l’ancien président Trump et a tenté ainsi de fédérer ainsi la communauté afro-américaine autour du ticket démocrate.

« Nous savons que les gens vont faire tout ce qui est en leur pouvoir pour déformer la vérité. Mon mari et moi en savons, malheureusement, un peu plus sur ce sujet. Pendant des années, Donald Trump a fait tout ce qui était en son pouvoir pour que les gens nous craignent. Voyez-vous, sa vision limitée et étroite du monde l’a fait se sentir menacé par l’existence de deux personnes qui travaillent dur et qui ont fait des études supérieures et qui ont réussi, mais qui se trouvent être noires ».

« Qui va lui dire que l’emploi qu’il recherche actuellement pourrait bien être l’un de ces emplois noirs ? » poursuit-elle.

Trump a utilisé le terme « emplois noirs » pour désigner les emplois occupés par des Américains noirs qui sont contraints de rivaliser sur le marché du travail avec les nouveaux migrants.

Les Obama en veulent depuis longtemps à Trump pour avoir fait de l’acte de naissance du président Obama un sujet de controverse. Après avoir refusé pendant des années de présenter l’original de naissance hawaïen, Barack Obama a finalement accepté de le faire sous la pression médiatique et publique initiée par Trump en 2011.

Michelle Obama poursuit : « Regardez, c’est toujours la même vieille arnaque. Trump redouble d’efforts pour proférer des mensonges racistes, misogynes et laids en guise de substituts à des vraies idées et solutions qui amélioreront réellement la vie des gens (…) Nous ne bénéficierons jamais de la discrimination positive liée à la richesse générationnelle. Si nous mettons en faillite une entreprise ou si nous nous étouffons dans une crise, nous n’aurons jamais de deuxième, troisième ou quatrième chance. Si les choses ne se passent pas comme nous le souhaitons, nous n’avons pas le luxe de nous plaindre ou de tromper les autres pour aller plus loin (…) Si nous voyons une montagne devant nous, nous ne nous attendons pas à ce qu’un escalator nous conduise au sommet. Non, nous baissons la tête. Nous nous mettons au travail. En Amérique, nous faisons quelque chose et tout au long de sa vie, c’est ce que nous avons vu de Kamala Harris. L’acier de sa colonne vertébrale, la stabilité de son éducation, l’honnêteté de son exemple et oui, la joie de son rire et de sa lumière ».

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 9. Bill Clinton salue Biden comme le « Georges Washington des temps modernes » qui guérit les malades

La soirée du mercredi 21 a vu la montée sur scène de la Convention nationale démocrate de l’ancien président Bill Clinton. Ce dernier a rendu un vibrant hommage en affirmant que Joe Biden avait renforcé les alliances américaines lors du DNC.

« Je voudrais dire un mot sur le président Biden. Souvenez-vous, il a connu un tournant improbable qui l’a fait président. Nous étions au milieu d’une pandémie et d’un krach économique. Il a soigné nos malades et a remis le reste d’entre nous au travail. Il a également renforcé nos alliances pour la paix et la sécurité, a défendu l’Ukraine, en essayant désespérément d’obtenir un cessez-le feu au Moyen- Orient ».

Clinton poursuit : « Il a ensuite fait quelque chose de très difficile à faire pour un homme politique : il a volontairement renoncé au pouvoir politique. Et Georges Washington le savait. Et il l’a fait. Il a établi la norme pour nous, en servant deux mandats avant que cela ne devienne obligatoire. Cela a contribué à son héritage et cela renforcera l’héritage de Joe Biden ».

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 10. Oprah Winfrey fait une apparition surprise sur la scène du DNC pour critiquer l’homme avec qui « elle avait autrefois envisagé de se présenter aux élections »

La légendaire animatrice de talk-show, Oprah Winfrey a fait une apparition surprise sur la scène de la Convention nationale démocrate à Chicago, mercredi soir, lorsqu’elle a critiqué l’ancien président Trump, après avoir suggéré qu’il ferait un bon président.

Peu de temps après que Winfrey ait lancé l’attaque contre le Républicain, l’équipe de campagne de Donald Trump a publié une lettre de remerciement signée de la main de l’intéressée en 2000 :

« Dommage que nous ne soyons pas candidats aux élections. Quelle équipe ! » écrivait à l’époque Oprah.

« J’aurais pu le penser à l’époque. J’aurais pu le penser il y a 23 ans » a-t-elle déclaré avant de charger :

« Nous connaissons tous les vieux trucs et les clichés qui sont destinés à nous distraire de ce qui compte vraiment. Mais nous avons dépassé les tweets ridicules, les mensonges et les bêtises. Nous vivons une époque compliquée et il faut des conversations entre adultes. Et, je me réjouis de ces conversations, car le débat civilisé est essentiel à la démocratie et c’est le meilleur pour l’Amérique. »

Winfrey a également pris pour cible le colistier de Trump, le sénateur JD Vance, qui a été critiqué pour ses commentaires sur les « dames aux chats sans enfants ».

« Quand une maison est en feu, nous ne nous interrogeons pas sur la race ou la religion des propriétaires. Nous ne nous demandons pas qui est leur partenaire ou pourquoi ils ont voté non. Nous essayons simplement de faire de notre mieux pour les sauver. Et si la maison appartient à une femme seule, avec des chats et sans enfants, nous essaierons également de faire sortir ce chat du feu. Nous sommes un pays de gens qui travaillent dur pour gagner de l’argent. Nous souhaitons bonne chance à nos frères et sœurs. Et nous prions pour la paix.

Oprah a déclaré à la foule réunie à Chicago qu’elle dit la vérité lorsqu’elle affirme que « les valeurs et le caractère comptent ».

« Surtout en matière de leadership » poursuit-elle, et « dans la vie, vous savez, c’est vrai, la décence et le respect sont au programme en 2024 » (Source :  Oprah Winfrey makes surprise DNC appearance to rail against man she once considered running for office with, par Andrew Mark Miller, Fox News, 22 août 2024).

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 11. Kamala Harris accepte la nomination présidentielle de son parti et prévient que les conséquences du retour de Donald Trump à la Maison Blanche seront « extrêmement graves »

Dans un discours d’environ 40 minutes, qui a constitué le couronnement et la conclusion de la Convention nationale démocrate de 4 jours au United Center de Chicago, la vice-présidente Harris a promis de tracer « une nouvelle voie à suivre » si les Américains l’élisent pour succéder à Joe Biden.

Elle avertit contre un retour au pouvoir de l’ancien président Trump : « À bien des égards, Donald Trump n’est pas un homme sérieux. Les conséquences du retour de Donald Trump à la Maison Blanche seraient extrêmement graves ».

Harris s’est présentée comme la seule personne capable de rassembler une nation profondément polarisée, affirmant qu’avec cette élection, « la nation américaine aura une occasion précieuse et fugace de dépasser l’amertume, le cynisme et les batailles conflictuelles du passé ». Kamala Harris veut se présenter comme un « président pour tous les Américains », ciblant les téléspectateurs aux opinions politiques divergentes.

Tout au long du discours de la VP, Donald Trump a posté de nombreux tweets sur les réseaux sociaux, notamment sur sa plateforme Truth Social :

« Harris parle beaucoup de son enfance, nous devons aborder la frontière, l’inflation et la criminalité ! »

Quelques minutes plus tard, alors que Harris promettait dans son discours que la construction de la classe moyenne américaine « serait un objectif déterminant de sa présidence », Donald Trump a pointé du doigt ses trois ans et demi en tant que vice-présidente de l’administration Biden et a demandé « Pourquoi n’a-t-elle rien fait au sujet des choses dont elle se plaint ? »

Comme prévu Kamala Harris a consacré une bonne partie de son discours à la question des droits reproductifs, sujet qui a mobilisé les démocrates au cours des deux dernières années. Sur la question de la sécurité des frontières, Harris a évoqué un projet de loi qui a bénéficié d’un certain soutien bipartisan et qui est en cours d’examen au Congrès, avant que les républicains ne se retournent contre la mesure sous l’impulsion de Trump.

En tant que « Commandant en chef », Harris a poursuivi en promettant qu’elle veillera à ce que « l’Amérique dispose toujours de la force de combat la plus puissante au monde (…) Je remplirai notre obligation sacrée de prendre soin de nos troupes et de leurs familles. J’honorerai toujours et ne dénigrerai jamais leur service et leur sacrifice. »

S’adressant ensuite à Trump, Harris a déclaré : « Je ne me rapprocherai pas des tyrans et des dictateurs comme Kim- Jong- Un, qui soutiennent Trump ».

Elle a promis que si elle était élue, elle poursuivrait les efforts de l’administration Biden pour mettre fin à deux conflits majeurs internationaux : « Je resterai ferme aux côtés de l’Ukraine et de nos alliés de l’OTAN ».

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 12. Trump tacle Harris sur « le fond », de ce qu’elle n’a « pas mentionné » dans son discours au DNC

L’ancien président Donald Trump, dans le cadre d’un fil de discussion en direct sur son réseau social Truth Social a fustigé jeudi soir, le discours conclusif de la VP à la Convention nationale démocrate :

« Elle n’a pas mentionné la Chine, elle n’a pas mentionné la fracture hydraulique, elle n’a pas mentionné l’énergie, elle n’a pas mentionné de manière significative, la Russie et l’Ukraine, elle n’a pas mentionné les grands sujets du jour qui détruisent notre pays » a posté Trump.

« Il y a 60 millions de personnes dans la pauvreté aux États-Unis, sous l’administration Biden et elle n’en parle même pas ! »

Dans un autre message Trump a déclaré : « Elle parle de la grandeur de San Francisco avant qu’elle ne la détruise, ce qui n’est probablement pas une bonne idée ! »

« Pas de programme spécifique, ELLE PARLE, PAS D’ACTION- pourquoi ne l’a-t-elle pas fait il y a trois ans et demi ? » s’interroge l’ancien président dans un autre message.

Donald Trump qualifie Kamala Harris de « marxiste radicale » et a déclaré « qu’elle représentait l’incompétence et la faiblesse » alors que le pays allait être « la risée du monde entier ».

À présent, les deux conventions sont terminées, la course électorale rentre dans sa dernière ligne droite, à un peu plus de trois mois de l’élection présidentielle.

Kamala Harris et Donald Trump devraient se rencontrer lors de leur premier débat le 10 septembre, à Philadelphie, organisé par ABC News.


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