Le Débat Harris – Trump : les 8 clés de lecture à avoir pour comprendre le premier face-à-face télévisé des candidats à la présidentielle américaine

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Débat Harris-Trump 2024
Le tableau “Legacy of Hope” du peintre Jon McNaughton. Il montre, selon son auteur, “un groupe de leaders religieux et politiques noirs entourant le président Trump et priant pour lui – ainsi que pour la nation …/… face aux difficultés qui attendent un tel homme, et face à ceux qui veulent réduire en cendres les Etats-Unis et le monde”. Photo Jon McNaughton.

Par Angélique Bouchard

Le « superbowl » du débat politique entre Kamala Harris et Donald Trump, a été accueilli à Philadelphie, sous la modération des journalistes de ABC News, ce 10 septembre, dans l’État tant convoité de Pennsylvanie.

L’événement était techniquement le deuxième débat présidentiel avant l’élection de novembre prochain, mais la première rencontre entre les deux protagonistes depuis le retrait du président Biden de la course électorale.

Des réactions à géométrie variable, une Amérique de plus en plus clivée….

Donald Trump a réagi, mardi soir à sa performance, sur « Hannity », affirmant que c’était son « meilleur débat de tous les temps » :

« J’ai trouvé ça vraiment bon. Nous étions trois contre un mais je m’y attendais », a- t-il dit, pointant du doigt les modérateurs d’ABC News, acquis à la cause démocrate, David Muir et Linsey Davis.

Le candidat républicain à la présidentielle 2024 a également critiqué Harris sur le fonds de ses réponses :

« Je dis toujours que je me suis préparé toute ma vie à ces débats. Vous savez, vous ne pouvez pas entrer comme elle l’a fait ; elle entre dans une pièce et elle mémorise plus ou moins quelques répliques ».

Trump et Harris ont reçu autant de retours positifs que négatifs sur leurs performances respectives.

Brit Hume, analyste politique en chef de Fox News a déclaré « que l’ancien président avait passé une mauvaise nuit » :

« Nous avons entendu le déballage des vieux griefs dont nous pensions depuis longtemps que Trump avait compris qu’ils n’étaient pas gagnants électoralement » (Source : Trump reacts to ABC News Presidential Debate performance, says whether he’s open to second with Harris, par Ashley Carnahan, Fox News, 11 septembre 2024).

L’ancien membre démocrate du Congrès et co-animateur de l’émission « The Five », Harold Ford Jr., a reconnu que Kamala Harris « aurait pu mieux dérouler son programme, fournir des réponses plus détaillées et mieux aborder le changement dans ses positions politiques ».

Selon un sondage CNN, une écrasante majorité des observateurs politiques ont déclaré que la VP Harris avait surpassé l’ancien président Trump durant le débat. Ainsi, 63% des sondés ont déclaré que Harris l’avait emporté contre 37% pour Trump. Réparti par candidat, 96% des partisans de Harris ont déclaré qu’ils pensaient qu’elle avait gagné, tandis que 69% des partisans de Donald Trump soutiennent l’inverse. Le sondage a été réalisé par SMS auprès de 605 électeurs inscrits et annonce une marge d’erreur de 5,3% (Source : Huge majority of debate watchers say Harris took home the victory, CNN poll finds, par Anders Hagstrom, Fox News, 11 septembre 2024).

Plusieurs élus républicains de la Chambre des représentants autorisés à s’exprimer librement, sous couvert d’anonymat, ont reconnu que Trump avait « raté des occasions » d’attaquer Harris sur son bilan. Kamala Harris a en effet, plutôt bien résisté en se dérobant aux attaques de Donald Trump, notamment sur les questions d’immigration et d’économie.

L’erreur de Donald Trump a été certainement de l’avoir traitée comme Joe Biden, c’est-à-dire comme une adversaire politique inapte à s’exprimer et non pas davantage comme Hillary Clinton.

Alors, que retenir de ce débat ponctué d’échanges vifs et houleux ?

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Les 8 meilleurs moments du match Harris-Trump 

  1. Trump veut envoyer à la VP Harris une casquette « Make America Great Again »

Donald Trump a déclaré qu’il allait envoyer à Kamala Harris une casquette siglée MAGA, car selon lui, la VP aurait adopté sa vision et philosophie politique durant la campagne électorale.

« Tout ce qu’elle croyait, il y a trois ou quatre ans est tombé à l’eau- elle a adopté ma philosophie maintenant » a- t-il déclaré pendant le débat.

Kamala Harris a inversé en effet plusieurs fois ses positions politiques, notamment celles qu’elle avait défendues au Sénat, durant la campagne électorale de 2019 et a considérablement modéré son discours anti-Trump avant l’élection.

« Si elle était élue, elle reviendrait sur ses positions initiales », prévient Trump. « Ce serait la fin de notre pays. Elle est marxiste ».

  • Trump déclare « qu’il a probablement pris une balle dans la tête » à cause de la rhétorique Biden-Harris qui lui a placé une cible dans le dos

Donald Trump estime que Kamala Harris est « autoritaire ». Si elle accède à un second mandat, elle représente selon lui un certain danger. La rhétorique anti-Trump bien rôdée et martelée dans les médias mainstream, aurait contribué selon lui, à lui placer une cible dans le dos et aurait donc encouragé la tentative d’assassinat contre sa personne en juillet dernier.

« J’ai probablement pris une balle dans la tête à cause de ce qu’ils ont dit de moi (…) C’est elle qui a utilisé cette arme. Pas moi ». Donald Trump a été blessé par balle à l’oreille lors d’un rassemblement en juillet dernier en Pennsylvanie, avant que les services secrets n’abattent le tireur et ne l’escortent hors de l’estrade.

« Ils parlent de Démocratie- je suis une menace pour la Démocratie. Ils sont une menace pour la Démocratie, avec la fausse enquête sur la Russie, qui n’a mené à rien ».

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  • Trump critique l’administration Biden-Harris pour avoir laissé entrer des « millions de criminels » dans le pays

La question de la criminalité aux États-Unis a été un enjeu fort abordé par les deux candidats lors du débat présidentiel.  

« Il ont laissé entrer des criminels, des milliers de criminels (…) des terroristes, des criminels de rue, des trafiquants de drogue. Maintenant les États-Unis ressemblent au Venezuela, qui nous dit de ne plus jamais revenir, sinon ils nous tueront.  Vous savez que la criminalité au Venezuela est en baisse ? (…) Le taux de criminalité ici est en hausse et ce, malgré les déclarations mensongères qu’ils ont faites. Nous avons une nouvelle forme de criminalité. Elle s’appelle la criminalité des migrants et elle atteint des niveaux que personne n’aurait cru possible.

Le modérateur d’ABC News, David Muir est ensuite intervenu et a déclaré : « Le FBI affirme que la criminalité violente globale est en baisse dans ce pays, sans préciser que ces statistiques sont en baisse par rapport à des sommets historiques jamais atteints dans plusieurs grandes villes du pays ».

« Ces déclarations sont trompeuses. Ils n’ont pas inclus les pires villes, où le taux de criminalité est le plus élevé. C’était une fraude. Tout comme le chiffre de 818 000 emplois qu’ils prétendent avoir créés, ce chiffre s’est avéré être une fraude ».

Un rapport publié en avril 2024, par un groupe indépendant de responsables des forces de l’ordre et d’analystes, regroupés sous la bannière « Coalition pour la loi, l’ordre et la sécurité », intitulé « Evaluation des causes criminelles aux États-Unis : tendances, causes et conséquences » a identifié quatre causes potentielles de l’augmentation de la criminalité dans la plupart des grandes villes : la dépolitisation, la décarcération, l’absence de poursuite et la politisation du système de justice pénale ». Les principaux auteurs du rapport sont Mark Morgan, ancien directeur adjoint du FBI et commissaire par intérim des douanes et de la protection des frontières des États-Unis sous l’administration Trump et Sean Kennedy, avocat du Law Enforcement Legal Defense Fund.

Trois conclusions majeures sont révélées dans ce nouveau rapport : les États-Unis sont confrontés à une crise de sécurité publique en proie à une forte criminalité et à un système judiciaire de plus en plus dysfonctionnel. La criminalité a augmenté de façon spectaculaire au cours des dernières années et pourrait être pire que ce que prétendent les statistiques officielles. Bien que les données préliminaires du FBI pour 2023, montrent une baisse de nombreuses infractions, les crimes violents et graves restent plus élevés par rapport aux données 2019. »

Les chercheurs ont écrit dans ce rapport : « Dire que la criminalité est en baisse, c’est comme descendre du haut d’un sommet et se tenir en haut d’une falaise, en disant que vous êtes plus proche du sol- affirmation vraie mais trompeuse » (Source : Public safety group finds FBI violent crime data is higher than initially reported, par Jamie Joseph, Fox News, 8 avril 2024)

Kamala Harris a réagi en évoquant les condamnations pénales et les actes d’accusation en cours contre Trump : « Je pense que c’est très fort de la part de quelqu’un qui a été poursuivi pour des crimes contre la sécurité, des crimes économiques, des ingérences électorales et qui a été reconnu coupable d’agression sexuelle (…) Sa prochaine comparution importante devant le tribunal aura lieu en novembre, lors de sa propre condamnation pénale. Et soyons clairs sur la position de chacun en matière de respect de l’État de droit et de respect des forces de l’ordre ».

Harris a poursuivi : « L’ancien vice-président a appelé à la suppression des forces de l’ordre fédérales. 45 000 agents ont reçu une lettre le lendemain de sa mise en accusation pour 34 chefs d’accusation ».

Le NYT/ Sienna College, dans un sondage, confirme que Trump a maintenu son avance de 48% à 47% sur Harris. Parmi les données compilées dans le sondage, il a été constaté que la moitié des électeurs ont déclaré que Trump n’était pas trop à gauche sur les questions clés, comme l’immigration et 44% des sondés ont estimé que Harris était trop libérale ou progressiste. Seulement 11 % des électeurs sondés estiment que Trump n’est pas « assez conservateur ».

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  • Harris confirme : « Elle n’est pas Joe Biden »

La vice-présidente a déclaré aux modérateurs : « De toute évidence, je ne suis pas Joe Biden », lorsque Donald Trump l’a attaquée sur son bilan économique.

L’inflation et la crise du logement ont occupé une place prépondérante dans le débat présidentiel. Si le plan de la VP consiste à « élever la classe moyenne et la classe ouvrière américaine » en construisant « une économie d’opportunités », Trump n’a cessé de l’attaquer sur la crise du coût de la vie et des défis économiques auxquels les Américains sont confrontés.

« Nous savons que nous manquons de logements et que le coût du logement est trop élevé pour beaucoup trop de gens » a déclaré Kamala Harris, avant de poursuivre : « Nous savons que les jeunes familles ont besoin d’aide pour élever leurs enfants et j’ai l’intention d’étendre à ces familles une réduction d’impôts de 6 000 dollars- ce qui est le crédit d’impôt par enfant le plus important que nous ayons accordé depuis longtemps- afin que ces jeunes familles puissent se permettre d’acheter un berceau, une voiture mais aussi des vêtements pour leurs enfants ». Harris a évoqué son projet de déduction fiscale de 50 000 dollars à ceux qui créent des entreprises et a critiqué Trump sur sa politique de tarifs douaniers et son bilan de réduction fiscale (Source : Cost- of-living crisis kicks off the Harris, Trump debate, par Eric Revell, FOXBusiness, 10 septembre 2024).

Trump a réagi ces propos en déclarant que l’inflation n’était pas un problème lorsqu’il a quitté ses fonctions, malgré les tarifs douaniers pointés par sa concurrente, que l’administration Harris-Biden a pourtant laissé en place. L’inflation est reconnue comme un « facteur destructeur du pays » et Donald Trump, l’a noté, comme probablement la pire de l’histoire des États-Unis, « passant de 21%, à 50, puis 60, voire 70 et 80% ces dernières années ».

L’ancien président a désigné les produits tels que le bœuf, les œufs puis l’assurance automobile, comme ayant connu des augmentations volatiles à deux chiffres ces derniers mois. En mai, l’indice des prix à la consommation aux États-Unis, une mesure générale du prix des biens de consommation courante, dont l’essence, les produits d’épicerie et les loyers, avait augmenté de plus de 19,4% par rapport à janvier 2021, lorsque l’administration Biden-Harris est rentrée en fonction. L’inflation, en glissement annuel, s’élevait à 1,4% en janvier 2021 et a culminé à 9% en juin 2022. Elle a certes, diminué à 2,9% en juillet 2024.

Si Kamala Harris a attaqué par la suite Donald Trump sur le « pire taux de chômage depuis la Grande Dépression », l’ancien président a recontextualisé le pic de 14,8% en avril 2020, puisque ce taux de chômage aux États-Unis correspond au moment particulier de la pandémie COVID, lorsque les mesures de confinement avaient été adoptées au niveau des États et des collectivités locales. Le marché du travail s’est progressivement redressé et le taux de chômage est tombé à 6,4% en janvier 2021, lorsque l’administration démocrate s’est installée, pour diminuer à 4,2% en août 2024.

L’ancien président table sur une réduction du taux d’imposition sur les sociétés de 21% à 15%, uniquement pour les entreprises qui fabriquent leurs produits en Amérique, ce qui selon lui « soutiendrait davantage la relance manufacturière américaine ». Il a ajouté que les entreprises qui « délocalisent ou remplacent les travailleurs américains » ne seraient pas éligibles à ce taux d’imposition réduit. Une analyse du Comité pour un budget fédéral responsable « CRFB », un organisme non partisan, a relevé que la politique du candidat républicain réduirait les recettes fiscales fédérales d’environ 200 milliards de dollars entre l’exercice 2026 et 2035.

Parallèlement Harris, a proposé, elle de relever le taux d’imposition des sociétés de 21% à 28%, après avoir soutenu un taux d’imposition des sociétés à 35%, lors de courte campagne présidentielle de 2020. Son équipe de campagne a décrit cette décision comme une « manière fiscalement responsable de remettre l’argent dans les poches des travailleurs et de garantir que les milliardaires et les grandes entreprises paient leur juste part ». L’analyse du CRFB a révélé que l’augmentation du taux d’imposition des sociétés à 28% augmenterait les recettes fiscales de 1 000 milliards de dollars entre l’exercice 2026 et 2035 (Source : Trump, Harris tout tax plans ahead of presidential debate, par Eric Revell, FOXBusiness, 10 septembre 2024).

À lire aussi : DOSSIER – Chicago, Illinois : Les 12 leçons de la Convention nationale démocrate (DNC), qui ont permis à Kamala Harris de faire peau neuve(S’ouvre dans un nouvel onglet)

  • Harris soutient le retrait d’Afghanistan malgré les critiques

« Pensez-vous avoir une quelconque responsabilité dans la manière dont s’est déroulé le retrait ? » a demandé le modérateur d’ABC News à Kamala Harris.

« J’ai approuvé la décision de retrait d’Afghanistan du président Biden (…) Quatre présidents ont dit qu’ils le feraient et Joe Biden l’a fait » a répondu la vice-présidente.

Lors du retrait désastreux d’Afghanistan, 13 militaires américains ont été tués dans une attaque terroriste. Trump a également souligné que le retrait avait eu pour conséquences l’abandon de ressources et d’équipements sur place, en Afghanistan, et qu’il s’agissait d’un retour totalement désorganisé avec une grande impréparation.

Kamala Harris n’a pas répondu à la question du modérateur sur sa responsabilité dans le choix et les modalités du retrait militaire d’Afghanistan.

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  • Trump instrumentalise la célèbre réplique de Harris contre elle

Donald Trump a utilisé mardi soir, un argument rhétorique similaire à celle utilisée par Harris, en 2020, lors du débat vice- présidentiel.

« Attendez une minute, je parle maintenant, si cela ne vous dérange pas. S’il vous plaît. Cela vous semble familier ? » a déclaré l’ancien président.

A l’époque cette réplique de Kamala Harris, face à Mike Pence, était devenue virale sur les réseaux.

« Elle est allée dans le Minnesota et voulait libérer les criminels qui ont tué et incendié Minneapolis » a déclaré Trump immédiatement après avoir demandé à Harris de le laisser finir son discours. « Elle a fait des choses auxquelles jamais personne n’aurait jamais pensé. Maintenant elle veut faire des opérations transgenres sur des immigrés illégaux en prison ».

Les équipes de campagne de Harris et de Trump ont eu des échanges houleux au cours des dernières semaines sur la question de couper ou non les micros. Finalement la décision a été prise de bel et bien couper les micros. Le moment a été remarqué par les conservateurs sur les réseaux sociaux, notamment pas la commentatrice Dana Loesch sur X : « Bonne remarque » (Source : Trump flips « I’am talking » script from 2020 debate against Kamala Harris during presidential debate showdown, par Andrew Mark Miller, Fox News, le 10 septembre 2024).

  • Le modérateur d’ABC News mis en accusation pour n’avoir vérifié les dires que d’un seul candidat

La co-modératrice du débat présidentiel sur ABC, Linsey Davis Davis a créé le trouble lorsqu’elle a vérifié les faits concernant la position de l’ancien président Trump sur l’avortement.

L’ancien président a été interrogé sur le fait qu’il s’était vanté d’avoir abrogé l’arrêt Roe v. Wade et s’était présenté comme « le président le plus pro-vie de l’histoire américaine », mais qu’il avait déclaré depuis que cet arrêt était « formidable pour les droits reproductifs des femmes ». Trump a également déclaré que l’interdiction de l’avortement après six semaines en Floride était trop courte et qu’il voterait contre une initiative référendaire qui annulerait l’interdiction de l’avortement après six semaines dans cet État.

Trump pointait la « radicalité des Démocrates », en faisant référence à l’ancien gouverneur démocrate de Virginie, Ralph Northam, qui a fait la une des journaux avec ses commentaires sur les avortements au troisième trimestre en cas de malformations graves ou si le fœtus est jugé non viable.

« Il n’existe aucun État dans ce pays où il est légal de tuer un bébé après sa naissance » a déclaré Davis.

ABC a promu la vérification des faits sur ses réseaux sociaux et de nombreux observateurs politiques ont déclaré que les modérateurs n’étaient prêts qu’à vérifier les propos de Donal Trump.

Kayleight McEnany, ancienne attachée de presse de Trump a déclaré « qu’ABC devrait avoir honte » : « Kamala vient d’évoquer le canular de Charlottesville, qui a été vérifié faux par le site de gauche Snopes, ainsi que le canular lié au « bain de sang ». Pourquoi Trump doit-il démystifier cela et pas les modérateurs ? Les modérateurs d’ABC ne vérifient que les faits concernant Trump ».

« Linsey Davis s’immisce complètement dans le débat pour aider Kamala. Ce n’est pas une surprise. Je pense que Trump a bien répondu à la question sur l’avortement. C’est le seul problème de Kamala » a écrit le fondateur d’OutKick, Clay Travis (Source : ABC’s Linsey Davis raises eyebrows with abortion fact-check against Trump : « Completely interjects herself », par Brian Flood, Fox News, 10 septembre 2024).

  • Fox News propose un second débat modéré par Martha MacCallum et Bret Baier

Fox News a officiellement renouvelé son offre d’accueillir un deuxième débat présidentiel entre la vice-présidente Harris et l’ancien président Trump.

Ce débat pourrait avoir lieu en octobre alors que le vote anticipé démarrera dans plusieurs États clés, notamment le 9 octobre en Arizona, le 15 octobre en Géorgie et le 16 en Caroline du Nord.

Les critères et le format proposés par Fox News sont similaires à ceux de CNN en juin et celui de mardi sur ABC : un débat de 90 minutes avec deux pauses publicitaires, où seuls Baier et MacCallum poseraient les questions. Un tirage au sort déterminerait le placement sur le podium et l’ordre des déclarations finales. Les candidats se tiendraient derrière un podium sans aucun accessoire, ni notes pré-écrites.

Une « occasion de favoriser un dialogue politique éclairé à un moment crucial pour notre Nation » indique FOX News media (Source :Fox News Media proposes second Harris-Trump debate moderated by Martha MacCullum, Bret Baier, par Brian Flood, Fox News, 10 septembre 2024).

Après le débat présidentiel, quelles sont les suites de la campagne électorale ?

Donald Trump a maintenant les yeux rivés sur l’Arizona, où il tiendra un rassemblement à Tucson, tandis que l’équipe de Kamala Harris se dirige vers la Caroline du Nord, où plusieurs meetings seront organisés à Charlotte et Greensboro.

L’Arizona et la Caroline du Nord sont tous deux considérés comme des champs de bataille prisés pour l’élection présidentielle de 2024, deux États clés, où chaque équipe de campagne devra sécuriser son socle électoral.

Les experts et observateurs politiques estiment tous que seuls quelques États clés détermineront l’issue de l’élection de novembre 2024. Si l’actuelle VP priorise des déplacements en Caroline du Nord, où elle effectue deux meetings, c’est avant tout dans une logique de conquête électorale qu’elle s’inscrit. Donald Trump a remporté la Caroline du Nord lors de ses deux précédentes candidatures à la Maison Blanche et l’ancien président a sillonné tout l’État le mois dernier. Les Républicains sont plus que jamais confiants quant à ses chances de remporter l’État pour la troisième fois.

Cependant, la marge de la victoire de Trump en Caroline du Nord en 2020 n’était que de 1,3 %, ce qui en fait une victoire plus que précaire parmi les autres États remportés par le Parti cette année-là. L’empressement de Kamala Harris de conquérir la Caroline du Nord témoigne de son espoir d’inscrire durablement l’empreinte démocrate dans un État où la population s’est considérablement diversifiée. Il s’agit en effet du 9ème déplacement de la candidate dans cet État en 2024.

Historiquement, les Démocrates n’ont réussi aucune campagne électorale en Caroline du Nord depuis 2008, lorsque l’ancien président Obama a été élu pour la première fois. Les Indépendants inscrits, également appelés « électeurs non affiliés » constituent le plus grand bloc électoral de l’État. Le retrait des listes électorales de Robert F. Kennedy Jr., Démocrate de longue date, qui se présentait comme candidat indépendant et qui soutient Trump dans la course électorale, est un bon point pour les Républicains. Historiquement, la Caroline du Nord est un État acquis à la cause républicaine depuis les 11 dernières élections, à l’exception de celle de 2008 qui a permis la victoire d’Obama.

En Arizona, la tendance politique est similaire depuis la Seconde Guerre mondiale, à l’exception des scrutins de 2016, avec l’élection de Bill Clinton et de 2020, avec Joe Biden. Cet État est un terrain de conquête politique particulièrement tumultueux pour Donald Trump, qui s’était confronté au défunt sénateur républicain et candidat à la présidentielle de 2008, John McCain. Les Républicains sont numériquement plus importants en Arizona, mais un tiers des électeurs sont « Indépendants ».

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