Par Olivier d’Auzon
C’était plus qu’attendu, mais c’est dorénavant acté… l’Ukraine vient d’utiliser pour la première fois les missiles longue portée américains ATACMS contre des cibles russes.
Pour la première fois depuis le début de la guerre, l’Ukraine a tiré des missiles tactiques longue portée ATACMS (Army Tactical Missile Systems) fournis par les États-Unis pour frapper des bases russes situées dans les territoires occupés de Berdyansk et Louhansk…
Ces frappes, qualifiées de succès significatif par le président Volodymyr Zelensky, ont détruit neuf hélicoptères, un système de défense aérienne, des dépôts de munitions, et endommagé des pistes d’atterrissage.
Ces missiles, réputés pour leur précision et ayant une portée d’environ 165 kilomètres, offrent à l’Ukraine une capacité accrue de frapper des positions stratégiques bien au-delà des lignes de front, modifiant ainsi le rapport de force sur le terrain.
Une politique américaine prudente malgré une escalade
Après des mois d’hésitation, l’administration Biden a décidé de fournir ces armes en réponse aux attaques répétées de la Russie contre les infrastructures civiles ukrainiennes. Ce choix marque un tournant dans la stratégie américaine, visant à renforcer la capacité de défense de l’Ukraine tout en évitant une escalade incontrôlée avec Moscou. Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale, a insisté sur le fait que cette aide n’érode pas les réserves stratégiques américaines et reste mesurée pour ne pas franchir des seuils critiques.
Une réponse modérée de Moscou
Bien que le Kremlin ait dénoncé l’utilisation des ATACMS comme une “grave provocation”, la stratégie privilégiée par Vladimir Poutine semble être celle de la patience et du compromis. Malgré des frappes répétées contre des cibles symboliques et stratégiques russes, Moscou a jusqu’ici évité des réactions disproportionnées, optant pour une retenue calculée.
En refusant de céder à une surenchère militaire, Poutine semble miser sur un affaiblissement progressif du soutien occidental à l’Ukraine, notamment à travers des changements politiques éventuels aux États-Unis. L’hypothèse d’une administration américaine plus favorable à des négociations, en cas de réorientation politique après les élections, pourrait renforcer cette stratégie d’attente.
Une voie pragmatique pour préserver l’équilibre
Cette retenue stratégique vise également à éviter une confrontation directe avec l’OTAN et à préserver les ressources militaires russes, déjà fortement sollicitées par une guerre d’usure. Plutôt que d’intensifier le conflit, Poutine privilégie une approche qui maintient le contrôle de l’escalade tout en explorant des opportunités diplomatiques futures.
En optant pour le compromis, Moscou cherche à préserver ses objectifs stratégiques sans risquer une guerre ouverte avec l’Occident. Cette posture pourrait à terme faciliter une solution négociée tout en évitant un affaiblissement durable de sa position sur la scène internationale.
Enjeux et perspectives
Alors que les États-Unis et leurs alliés renforcent leur soutien à Kiev, la Russie devra ajuster sa stratégie pour répondre aux nouvelles capacités de l’Ukraine tout en maîtrisant les risques d’escalade. Le choix de Vladimir Poutine de privilégier la patience et la diplomatie, malgré les provocations, reflète une volonté de maintenir un équilibre délicat dans un conflit aux implications mondiales.
Ce pari, bien que risqué, pourrait se révéler payant si l’Occident montre des signes de division ou si des négociations deviennent inévitables à long terme. Cependant, il dépendra de la capacité de Moscou à gérer les pressions internes, militaires, économiques et politiques, dans un contexte de guerre prolongée…
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