Tribune – Les mondialistes perdent leur sang-froid

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Coupe budgétaire et popularité politique
Réalisation Le Lab Le Diplo

Tribune de H16 – Son blog : https://h16free.com

Avec l’élection de Trump aux États-Unis, et, moins récemment, celle de Milei en Argentine et de Bukele au Salvador, les évidences socialistes qu’on nous ressassait jusqu’à présent se sont brutalement fanées et comme l’évoque un précédent billet, l’observateur attentif peut même commencer à déceler un « effet domino » : puisque ces politiciens montrent qu’une autre voie est possible, pourquoi ne pourrait-elle être appliquée ici, en Europe et en France ? 

Petit-à-petit, les mentalités des populations européennes semblent changer, et se tiennent à présent des discours qu’on n’aurait jamais pu entendre auparavant dans de doctes assemblées démocratiques (ou s’en donnant l’air).

C’est ainsi qu’on entend une Sarah Knafo, parlementaire européenne, s’interroger ouvertement à une heure et sur une radio de grande écoute, sur la pertinence d’un établissement public comme France Travail qui dispose de 54.000 agents pour traiter les demandes d’emploi d’un pays comme la France, alors qu’un service privé comme LinkedIn ou LeBonCoin, effectivement gratuits pour le contribuable, n’emploient même pas le tiers de cet effectif et fournissent un service de même nature et de bien meilleure qualité pour de bien meilleures performances globales :

C’est ainsi qu’on peut voir quelques (encore trop rares) élus faire effectivement des coupes budgétaires dans les dépenses de l’administration dont ils ont la charge, récoltant au passage une nouvelle popularité qui semble les étonner : Christelle Morançais, la présidente de la région Pays-de-Loire, est ainsi parvenue à couper 100 millions d’euros sur le budget de 2 milliards dont dispose sa région. Ces cinq pourcents de coupes, pourtant fort modestes, lui ont pourtant permis de faire parler d’elle bien plus que toutes les autres gesticulations qu’elle a pourtant déployées depuis 7 ans dans son mandat.

Et c’est ainsi, avec les dernières remarques de la girouette-présidente du Rassemblement National qu’on peut même quantifier précisément à quel point le vent a changé de direction : pour Marine Le Pen, il faut véritablement une rupture avec les cinquante dernières années, mais le budget Barnier est purement socialiste.

Autrement dit, si même les vieilles lunes marxistes n’attirent plus les populistes, c’est que l’atmosphère n’est décidément plus à la dépense publique tous azimuts. 

Malgré ce constat, force est de constater qu’au niveau des « élites », rien n’a changé et, plus inquiétant, la direction reste la même : comme le notait Le Pen, Barnier a effectivement présenté un budget rempli de dépenses et d’impôts à gogo, et malgré la censure sans bavure, l’extrême-centre ne veut pas changer son fusil d’épaule : les Socialistes, les Républicains et les Macronistes préfèrent se coaliser plutôt qu’envisager la moindre coupe un peu visible dans les dépenses. 

Ils ne lâcheront rien, et partout en Europe, c’est le même entêtement : les dirigeants préfèrent doubler la mise et plutôt que laisser la transition s’opérer vers plus de responsabilité ainsi qu’un retour aux vraies aspirations populaires (État peu centralisé et contraintes minimales, sécurité de base, économie libre), les individus au pouvoir actuellement préfèrent tout casser, choisissant la ruine et la destruction complètes plutôt qu’admettre que leur modèle nous a conduit à une impasse.

L’économie allemande, bien qu’en plein désarroi, ne semble pas suffisamment mal en point pour imposer un changement de braquet de la part de Scholz et sa fine troupe. Leur « Energiewende » est une catastrophe, mais on continue sans rien changer sur l’utilisation du charbon dégueulasse et des moulins à vent débiles tout en refusant encore et toujours le nucléaire pourtant indispensable.

Même devant la déroute en matière d’intelligence artificielle, de facturation électroniqued’identité numérique voire de « diversité, d’égalité et d’inclusivité » avec le CSRD, l’Europe ne se laisse pas abattre et continue, vaille que vaille et surtout coûte que coûte pour le contribuable et les entreprises européennes. 

Et sur le plan social ou politique, les dirigeants s’entêtent avec des « solutions » de plus en plus boiteuses, bancales voire délétères ou perverses : entre les manœuvres de plus en plus grossières destinées à empêcher de se présenter tel parti ou tel homme politique gênant pour la « démocratie officielle » (on peut penser à l’AfD en Allemagne, ou au récent coup d’État en Roumanie) ou les bassesses politiques destinées à ostraciser les partis et les politiciens populaires (le RN en France ou Orban en Hongrie, pour ne citer que ces exemples les plus saillants), tout est fait pour empêcher toute expression différente de la part du peuple. Ce dernier est jugé impropre à imposer le moindre changement.

Ce n’est du reste pas propre à l’Europe puisqu’on retrouve la même mentalité avec les Démocrates aux États-Unis qui redoublent d’effort pour faire passer, dans les quelques semaines qu’il leur reste au pouvoir, absolument toutes les dépenses les plus iniques, les nominations (de juges notamment) les plus controversés – voire carrément marxistes et toute une panoplie de lois contraignantes afin de garantir que l’administration Trump à venir devra se débattre dans un paquet de contraintes artificielles. 

Tout se déroule comme si l’actuelle classe dirigeante avait compris que ses jours sont comptés, que son emprise sur les affaires du monde n’est plus aussi ferme et que l’avenir ne leur appartient plus. Tout comme Macron avec sa politique de gribouille qui détruit le peu de crédibilité et de confiance qu’on pouvait encore avoir dans la Ve République, déployant une sorte de mentalité de bête traquée d’autant plus féroce qu’elle sait ne pas pouvoir s’en sortir aisément, les dirigeants occidentaux actuels choisissent la pire des stratégies, celle de la terre brûlée. 

Ils refusent de voir le réel, et les peuples qui n’acceptent plus leur morale biaisée, leur hypocrisie insolente, leur mépris affiché des classes moyennes et laborieuses. Ils s’enferment dans une mentalité suicidaire, un bunker mental dont ils ne veulent plus s’extraire sans tout casser sur leur passage. À l’évidence, ils n’auraient pas cette attitude s’ils avaient un bon espoir de conserver le pouvoir et se sentaient en confiance pour l’avenir.

Quelque part, c’est une bonne nouvelle. Ce n’est pas encore une victoire contre cette engeance élitiste et méprisante, et elle n’a pas encore perdu la guerre, mais elle perd visiblement de plus en plus de batailles.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne représentent en aucun cas la position éditoriale du Diplomate

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