
Par Imen Chaanbi
Les changements qui ont redéfini les alliances géopolitiques ont poussé les États du Sahel à s’émanciper des influences extérieures. Le 16 septembre 2023, le Niger, le Burkina Faso et le Mali créent l’alliance des États du Sahel (AES). La Charte du Liptako-Gourma rappelle que « cette alliance stratégique vise à renforcer la coopération régionale et aborder les crises communes de façon concrète ».
La junte militaire expulse des diplomates français, et mettent fin à plusieurs accords de coopération avec certains pays occidentaux. Dans le même temps, ils renforcent leurs liens avec la Russie, la Turquie et la Chine.
En juillet 2024, les leaders militaires, Ibrahim Traoré du Burkina Faso, Assimi Goïta du Mali et Abdourahamane Tiani du Niger, ont signé le Traité instituant la « Confédération Alliance des États du Sahel », mettant de ce fait en place un schéma élargi de collaboration dans le domaine de la défense et de la sécurité.
Ils affirment vouloir éradiquer le terrorisme, faire respecter leur souveraineté et défendre leur territoire contre les menaces étrangères, y compris toute tentative d’intervention militaire de la CEDEAO[1] au Niger.
L’affirmation de la souveraineté africaine reste le fondement de départ de l’AES. L’alliance des États du Sahel regroupe 70 millions de personnes réparties sur 2 758 000 kilomètres carrés. Les pays de l’AES concentrent les principales ressources minières et aurifères. Avec une capacité militaire de plus de 100 000 soldats, l’AES souhaite relever les défis sécuritaires en luttant contre le terrorisme et les groupes djihadistes.
En affirmant les identités culturelles africaines, l’AES séduit la jeunesse africaine mais aussi les gouvernants. La charte de l’AES ouvre la possibilité à tout autre état partageant les mêmes réalités géographiques, politiques, sécuritaires qui acceptent les objectifs de l’alliance de se joindre à l’organisation[2].
L’Alliance des États du Sahel suscite l’intérêt d’autres nations africaines. Parmi elles, le Togo a exprimé une ouverture à une éventuelle adhésion, tandis que la Libye, le Tchad, le Maroc et l’Algérie n’ont pas encore manifesté une telle intention.
Au regard du contexte géopolitique, de l’intérêt que représente ces pays et de la présence des acteurs internationaux ; il est légitime de se poser la question quant à leur possible intégration et de l’impact qu’une telle adhésion pourrait avoir sur la région.
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Le Togo : Le médiateur régional ouvert à une alliance sécuritaire
Les récentes déclarations du ministre des Affaires étrangères togolais pourraient accélérer le processus d’adhésion du Togo à l’AES. Selon lui, « ce n’est pas impossible » et « une majorité de la population togolaise serait favorable à cette adhésion »[3]. À noter que le Togo considéré comme médiateur régional s’était opposé à des sanctions de la CEDEAO contre les membres de l’AES.
L’adhésion du Togo à l’AES présenterait plusieurs avantages sur le plan sécuritaire, économique, politique et diplomatique.
Renforcement sécuritaire et lutte contre le terrorisme
Face à la menace djihadiste dans la région, le Togo doit renforcer son armée et maîtriser les techniques de lutte contre les groupes terroristes.
Le Togo a été confronté à une attaque à la frontière nord le 20 juillet 2024[4]. Le Togo bénéficierait de l’expertise des pays de l’AES dans la lutte contre le terrorisme, en plus de la sécurisation de ses frontières. Le Togo avait proposé « des stratégies ciblées axées sur la participation et l’intervention collective ». Une coopération régionale des Etats apporterait une réponse collective face à l’insécurité. Depuis le 20 mai 2024, le Togo participe à l’exercice militaire “TARHA NAKAL” avec les pays de l’AES et le Tchad[5].
La coopération militaire reste un enjeu face aux défaillances de la CEDEAO qui n’a pu mettre fin au terrorisme dans la région.
Une coopération économique renforcée
Au niveau économique, le Togo pourrait bénéficier de répercussions économiques. Le Togo, pays côtier, offrirait aux membres actuels de l’AES, tous enclavés, un accès stratégique à l’océan Atlantique via le port de Lomé. L’accès au port permettrait de faciliter les échanges commerciaux avec le Niger et le Burkina Faso. On assisterait à un renforcement des échanges commerciaux avec le Bénin, le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Le Togo deviendrait un hub logistique. Les États du Sahel pourraient créer une zone franche, et renforcer la libre circulation des biens, personnes et marchandises.
L’adhésion permettrait la reprise de certains projets d’infrastructures dont le financement serait assuré par certains pays du BRICS[6]. A noter que lors du dernier sommet des BRICS à Kazan, les pays ont émis le souhait de renforcer la coopération sud-sud en offrant « aux pays en développement et aux économies émergentes l’opportunité de révéler leur potentiel constructif »[7]
Diplomatie togolaise : Une affirmation de la souveraineté africaine
Au niveau diplomatique, l’intégration au sein de l’AES permettrait au Togo d’affirmer sa souveraineté africaine « en n’étant pas /ou plus sous influence étrangère ». Selon certains analystes, « la jeunesse africaine aspire à une unité africaine loin de toute influence néocolonialiste ». Le Togo s’est toujours positionné comme un acteur clé du renouveau panafricain. Le pays devrait accueillir le 9ème Congrès panafricain à Lomé[8]. Cet événement reste « une occasion de faire entrer le mouvement panafricaniste dans le présent et de le mettre aux portes de l’avenir »[9].
Intégration du Togo au sein de l’AES : Vers un isolement diplomatique ?
Cependant, le gouvernement togolais ne s’engagera pas sans avoir fait approuver la décision par l’assemblée. Il devra mesurer l’impact d’une potentielle adhésion, notamment avec les pays voisins et européens.
L’hypothèse d’un isolement diplomatique pourrait entraîner des répercussions sur le plan économique, politique et social. Le Togo engagé dans des projets ne prendra pas le risque de perdre des projets appuyés par l’Agence Française pour le développement (AFD)[10], l’Union européenne (UE) ou la Banque mondiale (BAD)[11]. Une intégration au sein de l’AES risquerait d’entraîner une remise en cause des projets en cours.
Par ailleurs, l’adhésion au sein de l’AES implique la contribution des états membres aux dépenses militaires. Le Togo devra réévaluer à la hausse ses dépenses budgétaires.
Le gouvernement togolais devra déployer toute sa diplomatie pour convaincre les pays de la CEDEAO et les pays européens. De l’autre côté, les pays occidentaux et de la CEDEAO pourraient voir l’adhésion du Togo comme une opportunité en raison de sa diplomatie active et de son rôle de garant de la stabilité régionale.
La Libye : Vers l’ouverture d’un corridor stratégique ?
À court terme, parler d’une adhésion de la Libye au sein de l’AES est prématuré. Le pays déstabilisé depuis 2011, est divisé en 2. D’un côté, il y a le gouvernement ouest d’Abdelhamid Dbeibah reconnu par les Nations unies, de l’autre, le gouvernement de l’est autoproclamé du maréchal Khalifa Haftar.
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Le gouvernement de l’ouest et l’AES : Absence de perspective politique
Le gouvernement de l’ouest, proche des Turques et du Qatar, a adopté une politique multilatéraliste envers le Maghreb et l’Union européenne. La relation avec les pays du Sahel est passée au second plan. Le gouvernement de l’ouest décrédibilisé dans sa lutte contre la traite humaine et l’esclavage, n’exerce aucun contrôle sur les milices de la Tripolitaine[12].
À cela, s’ajoute l’instrumentalisation de la gestion des migrants utilisée comme un levier de pression à l’égard de l’Union européenne.
L’absence de visites officielles, et le manque de collaboration des autorités dans la lutte contre les trafics de stupéfiants, de migrants et d’armes révèlent la faiblesse du gouvernement de l’ouest.
Par ailleurs, le gouvernement de l’ouest reste, à ce jour, contrôlé par les groupes islamistes d’Abdelhakim Belhadj. Durant la guerre civile, son groupe avait tenté de faire du Fezzan une base arrière d’Al Qaïda au Maghreb.
Il est important de souligner que le gouvernement de l’ouest est soutenu par la communauté internationale. Une partie des actifs libyens (LIA) ayant été débloquée, le gouvernement de l’ouest ne prendra pas le risque de perdre son soutien. À cela, s’ajoutent les projets en cours financés par la Banque mondiale et l’Union européenne dans la Tripolitaine et le Fezzan.
Un accord avec le gouvernement de l’ouest et l’AES reste hypothétique, voire impossible à ce jour.
Le gouvernement de l’est : Une collaboration à venir ?
L’avancée des troupes de Haftar dans la région du Fezzan et le contrôle de la Cyrénaïque révèlent les capacités militaires du maréchal soutenu par la Russie, les Émirats arabes unis, l’Égypte et l’Arabie Saoudite. Les récentes visites de Sadam Haftar quelques jours après la création de l’AES, révèlent la volonté du gouvernement de l’est de renforcer sa coopération avec les pays frontaliers.
Coopération sécuritaire transfrontalière et lutte contre le terrorisme
Le maréchal Haftar et les pays de l’AES ont les mêmes objectifs, à savoir la lutte contre les groupes djihadistes et le terrorisme régional. Une première visite du ministre de l’intérieur nigérien Mohamed Boubacar Toumba a permis de signer les premiers accords dans les domaines sécuritaire et économique. Les partis avaient fixé comme priorité la lutte contre le trafic de migrants, d’armes et de stupéfiants, notamment dans le nord du Niger[13].
Le gouvernement de Haftar a récemment démantelé plusieurs cellules terroristes dans la Cyrénaïque et le Fezzan[14]. Une coopération permettrait de mettre fin au trafic d’armes qui sévit dans la région[15].
Avec l’appui de la Russie, le gouvernement libyen pourrait fournir des équipements, du matériel et des instructeurs. À cela, s’ajoute le déploiement de troupes et/ou de forces de sécurité libyennes et membres de l’AES à la frontière. Ainsi, l’utilisation de la base nigérienne de Madama, à la frontière avec la Libye pourrait être choisie.
Le récent rapprochement entre la Turquie et le maréchal Haftar permettrait aux pays de l’AES de bénéficier des technologies turques, notamment de drones.
Coopération économique entre l’est libyen et les pays de l’AES
Le maréchal Haftar et le général Tchiani travaillent sur un projet stratégique relatif à la fourniture de carburant et de dérivés pétroliers. Ce projet intègre également des investissements dans le secteur agricole.
De plus, la Russie, à travers Rosatom, souhaite reprendre des sites de production d’uranium dans le pays et construire des centrales nucléaires pour pallier aux coupures d’électricité[16]. Le ministère nigérien des Mines et Zarubezhgeologia, filiale du service géologique russe, ont signé un mémorandum d’entente destiné à renforcer la recherche géologique et l’exploitation minière au Niger[17].
Ce partenariat s’inscrit dans un contexte où le Niger cherche à diversifier ses alliances depuis le coup d’État de juillet 2023.
En effet, l’année dernière, le gouvernement nigérien avait retiré le permis d’exploitation de la mine d’uranium au nord du pays à l’entreprise française Orano. La China National Nuclear Corporation Copropriétaire de la Société des mines d’Azelik (SOMINA) avec l’État nigérien a repris l’ensemble des activités.
Concernant le Mali, la Chine a acheté la mine de Goulamina dans le sud du Mali. L’entreprise Ganfeng a prévu une répartition des gains entre le gouvernement malien (30%) et les investisseurs locaux (5%). La société chinoise se conforme ainsi au nouveau code minier malien de 2023[18].
Le gouvernement burkinabé quant à lui, a signé un accord pour la construction d’une centrale nucléaire russe au Burkina Faso en octobre 2023. Cet accord vise à augmenter la capacité énergétique du pays d’ici 2030[19].
La reprise des concessions minières par d’autres sociétés permettrait de relancer l’économie du pays. Les trois pays du Sahel possèdent des ressources minières au même titre que la Libye et l’Algérie (réserves de bauxite, de fer, de cuivre, de nickel, d’uranium, de manganèse, d’hydrocarbures…). Grâce à des projets financés par les pays membres du BRICS ainsi que la Turquie, l’Algérie voire le Maroc. On assisterait ainsi à une coopération sud-sud avec une intégration régionale des pays de l’AES.
Connexion routière, ferroviaire et maritime
La Russie souhaite mettre en place un corridor maritime destiné à faciliter les échanges entre la Russie et la Chine, ainsi qu’avec les pays du Sahel. Le corridor passerait par les ports de Benghazi et de Tobrouk situés dans la Cyrénaïque. Financé par la Chine, la Russie et la Libye, ce projet comprend la construction d’une autoroute et d’une ligne de chemin de fer qui reliera la Libye, le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Cela évitera au Niger d’acheminer ses marchandises via les ports de Cotonou et de Lomé, réduisant ainsi les coûts et délais de transport[20]. Les pays pourraient exporter leurs matières premières en passant par la zone franche à la frontière libyenne (Koufra), à destination du port de Tobrouk, de Benghazi ou de Susah.
La reprise du projet « From Yaoundé to Tobrouk », pourrait permettre de désenclaver les pays de l’AES notamment le Niger et le Tchad[21].
Coopération humanitaire
Le gouvernement de l’est a multiplié les initiatives en faveur des réfugiés soudanais, pour permettre notamment leur intégration au sein de la société libyenne. Ainsi, des écoles et des consulats ont ouvert dans plusieurs villes de l’Est libyen. La gestion des réfugiés et des migrants pour les pays de l’AES reste l’une de leurs priorités.
La stabilité interne de la Libye : Un enjeu majeur pour la région
L’adhésion de la Libye à l’AES serait un clin d’œil à la politique « panafricaniste de Kadhafi »[22]. Une adhésion à l’AES pourrait entraîner de facto un isolement diplomatique du gouvernement de l’est qui cherche actuellement un soutien de la communauté internationale. De plus, en consolidant la position du maréchal Haftar dans la région, il est possible que les islamistes libyens envisagent de déclencher un Djihad national libyen, ce qui pourrait provoquer une troisième guerre civile.
Cependant, le pays reste marqué par des divisions internes et des factions rivales ; sans compter l’influence des acteurs internationaux dans la zone. Toute adhésion nécessite une stabilité interne et une clarification des alliances diplomatiques.
Cependant la Charte de réconciliation nationale inter-libyenne qui a été officiellement adoptée le 14 février 2025 à Addis-Abeba, marque un tournant dans le processus de paix en Libye. Sous le parrainage du Comité de Haut Niveau de l’Union africaine, présidé par Denis Sassou N’Guesso, cette Charte pourrait conduire à la mise en place d’un gouvernement unifié et d’élections législatives.
Le Tchad : « L’allié observateur »
À ce jour, le Tchad n’a pas exprimé publiquement son intention de rejoindre l’AES. Cependant, une telle adhésion serait cohérente pour des raisons géographiques et sécuritaires.
Coopération sécuritaire et lutte contre le terrorisme
Le positionnement géographique du Tchad et ses expériences militaires en matière de lutte contre le terrorisme favorisent la lutte contre l’insécurité régionale. En renforçant les capacités de défense collective et en s’alliant avec les autres états, les frontières seraient contrôlées et les sources d’approvisionnement sécurisées.
La tentative de 2012 pour mobiliser et déployer une force opérationnelle destinée à enrayer la progression des groupes djihadistes au Mali a été un échec. La CEDEAO a formé la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) pour reprendre le contrôle du nord du Mali occupé par des groupes islamistes armés[23]. Même si le Tchad ne fait pas partie de la CEDEAO[24], le gouvernement tchadien avait fourni des troupes à la MISMA. La CEDEAO n’a pas de vocation sécuritaire, mais plutôt une vocation économique et politique liée à la bonne gouvernance. En s’alliant avec l’AES, le Tchad ne s’expose pas à des sanctions[25].
En 2024, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont lancé des exercices militaires conjoints avec le Togo et le Tchad. Le pays met actuellement à disposition de l’AES ses bases militaires où sont stationnés des forces de sécurité de l’AES. À noter que dans le cadre de la coopération transfrontalière en matière de lutte contre la criminalité, les services de renseignements tchadiens échangent des informations avec leurs homologues de l’AES.
L’objectif étant de lutter contre le terrorisme tout en renforçant le pacte de coopération et de défense mutuelle.
Coopération économique
Le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Togo et le Tchad entendent consolider leur coopération économique dans le secteur des hydrocarbures et de l’énergie. L’oléoduc de 922 kilomètres reliera les champs pétroliers du Niger (Agadem) à l’oléoduc existant entre le Tchad et le Cameroun. Il doit être une alternative au pipeline qui passe par le Bénin.
Par ailleurs, le projet Desert to power est un programme de la Banque Africaine de Développement (BAD). Il vise à éclairer et à alimenter la région du Sahel en installant « dix (10) gigawatts de capacité de production solaire et, ce afin, de fournir l’électricité à environ 250 millions de personnes dans les onze (11) pays du Sahel d’ici 2030. Parmi les pays on retrouve les pays de l’AES, le Togo et le Tchad »[26].
De nouveaux projets entre le Tchad et l’AES permettront de stimuler la croissance économique et créer des emplois dans la région.
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Défis pour le Tchad : Entre stabilité interne et pression régionale
Le Tchad est en train de réajuster ses relations diplomatiques avec ses partenaires africains et européens.
En pleine redéfinition de sa politique extérieure, le Tchad s’est tourné vers de nouveaux partenaires. Dans un souci de réaffirmation de sa souveraineté, le Tchad a mis fin à l’accord de coopération militaire avec la France, mettant ainsi un terme à la présence des troupes françaises sur son territoire[27].
La Turquie et le Tchad ont signé un accord de coopération militaire destiné à « renforcer la sécurité régionale face aux menaces transfrontalières[28] ».
L’accord prévoit la construction d’une base militaire à Abéché et la formation des militaires tchadiens à l’utilisation d’équipements militaires turcs (les drones Bayraktar TB2 et les avions de combat HURKUS et ANKA SIHA).
La Russie a quant à elle vendu des missiles antiaériens et fourni des instructeurs militaires. La Hongrie a, de son côté, envoyé des instructeurs. De l’autre côté, le Tchad maintient ses relations avec la France, l’Italie, les États-Unis et l’Allemagne. Les pays du Golfe s’intéressent aussi aux pays du Sahel.
L’Arabie Saoudite, présente au Niger à travers des actions caritatives, souhaite étendre son influence politique dans la région. Ainsi au Mali, l’imam Dicko membre de la Ligue islamique mondiale, est perçu par l’Arabie Saoudite comme « un homme de paix ». Les autorités maliennes avaient dissous les associations et la coordination des mouvements en soutien à l’imam l’année dernière[29]. Utilisé comme un levier d’influence dans la région, l’Arabie Saoudite souhaite contrer la présence du Qatar et s’imposer comme un acteur incontournable dans cette région, y compris au Tchad.
À noter qu’Israël, à travers des fonds d’investissements a participé à la mise en place de certains projets au Tchad. En effet, en novembre 2018, une délégation israélienne a effectué une visite au Tchad pour tenter de renouer les liens diplomatiques[30]. Le 25 novembre 2018, le président Idriss Déby Itno a effectué une visite officielle « historique » en Israël pour renforcer la coopération sécuritaire entre les deux pays.
Cette région reste un enjeu pour le gouvernement israélien qui souhaite s’imposer comme le leader en matière de ventes d’équipements militaires, de nouvelles technologies[31] et d’exploitation des ressources minières[32].
Le gouvernement tchadien souhaite diversifier ses partenariats en adoptant une politique polymorphe et multilatérale.
Au niveau de sa politique interne, le gouvernement tchadien doit gérer le conflit soudanais et les différentes postures adoptées à l’égard de Mohamed Hamdan Dagalo, dit “Hemedti”, au détriment des réfugiés soudanais installés au Tchad.
Par ailleurs, le Tchad a des ressources naturelles dont une grande partie est concentrée dans la région du lac Tchad. Riche en eau, le lac est source de conflit avec le Cameroun, le Nigéria et le Niger. En plus de la présence de Boko Haram, il sera nécessaire de mettre en place un cadre de coopération transfrontalière pour améliorer les perspectives de paix et de prospérité dans la région.
La priorité du Tchad n’est pas d’intégrer l’AES à court terme. Le pays continuera à travailler et à collaborer efficacement dans la lutte contre le terrorisme avec « les Républiques sœurs ». L’échec des organisations régionales africaines en matière de lutte contre le terrorisme peut constituer un argument pour le Tchad en tant que potentiel membre de l’AES.
Vers une stratégie de coopération économique de l’Algérie avec l’AES
Au regard du contexte géopolitique et de l’échec en matière de lutte contre le terrorisme régional, l’Algérie a décidé de réorienter sa stratégie diplomatique. En effet, à la suite des propos du chef de la diplomatie algérienne Ahmed Attaf, sur le conflit malien[33], les autorités maliennes ont rappelé au gouvernement algérien « le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures ».
Le gouvernement algérien s’est donc rapproché du Niger avec lequel il entretient des relations depuis 1964. Ainsi, les deux pays ont signé le 25 février 2025 une convention relative aux facilités administratives et douanières. Il devrait permettre la mise en œuvre de projets dont le financement sera assuré par l’Agence de coopération internationale pour la solidarité et le développement.
En janvier 2025, les deux pays ont signé un accord dans le cadre d’un projet de réalisation d’une raffinerie et d’un complexe pétrochimique à Dosso. Il permettra de produire 30 000 barils par jour (extensible à 100 000 barils). L’Institut algérien du pétrole (IAP) formera de son côté des ingénieurs et techniciens nigériens.
Par ailleurs, l’Algérie, le Nigéria et le Niger ont signé le 11 février 2025, la convention destinée à réaliser le projet du Gazoduc transsaharien (TSGP). Ce gazoduc long de 4000 kilomètres devrait permettre d’acheminer du gaz nigérian vers l’Europe[34].
Il est important de noter qu’après le retrait des troupes de la base aérienne militaire d’Agadez, la junte militaire a sollicité l’intervention de l’Algérie pour remplacer les forces américaines dans le cadre de la lutte contre les groupes djihadistes[35]. L’Algérie coopère avec le gouvernement algérien depuis des années en matière de sécurité notamment par la collecte et l’échange d’informations avec les autorités nigériennes. La chute du régime libyen ayant entraîné la déstabilisation de la région du Sahel, il est important de rappeler que les attentats d’In Amenas ont été orchestrés par le groupe brigade Al-Moulathamin[36].
Concernant le Tchad, le gouvernement algérien souhaite renforcer la coopération entre les deux pays. Ainsi le Président tchadien a exprimé « sa volonté de poursuivre le travail pour la consolidation des relations de fraternité, de coopération et de solidarité entre les deux pays[37]». L’Algérie a par ailleurs signé plusieurs accords de coopération dans le domaine de l’éducation, de l’économie, des transports et de la sécurité[38].
Le gouvernement burkinabé, quant à lui, a renforcé sa coopération avec l’Algérie dans plusieurs domaines dont la sécurité, l’agroalimentaire, l’énergie et l’humanitaire. Cette année l’Algérie a envoyé plus de 100 tonnes d’aides humanitaires au Burkina Faso[39].
Ces différents accords permettront à l’Algérie de se positionner comme un acteur majeur au sein de cette région tout en favorisant la coopération sud-sud. Par la réalisation d’infrastructures routières, l’Algérie désenclavera ces pays en leur permettant un accès maritime.
Les pays du Sahel, quant à eux, souhaitent démontrer qu’il est possible de mettre en place des accords « win-win » (gagnant-gagnant) où les États tireront un avantage pour leur population tout en favorisant leurs intérêts stratégiques.
La crise actuelle entre la France et l’Algérie n’a fait que renforcer le principe de solidarité africaine. En souhaitant isoler diplomatiquement l’Algérie, le gouvernement français vient de réactiver la diplomatie algérienne dans le Sahel, faisant du pays le symbole du panafricanisme et « de l’engagement anticolonialiste[40] ».
Le Maroc : L’initiative de la vision royale en Afrique
Le Maroc souhaite favoriser l’accès des pays du Sahel à l’océan Atlantique. Lors de la conférence de Marrakech[41], et dans le cadre de la vision Royale destinée à promouvoir une « Afrique forte et audacieuse », le royaume du Maroc a émis le souhait de renforcer l’intégration régionale des pays de l’AES. Cette intégration promeut les échanges économiques, en permettant aux flux commerciaux des pays du Sahel de passer de l’Atlantique Sud à l’Atlantique Nord. Le Maroc s’engage à mettre à disposition « ses infrastructures routières, portuaires et ferroviaires »[42].
Le pays a signé plusieurs accords de coopération en matière économique, de défense et culturel avec les pays de l’AES. Le Maroc a construit une centrale thermique au Niger, une clinique au Mali ainsi que des mosquées. Le gouvernement marocain souhaite investir à travers des fonds souverains du Golfe dans les secteurs miniers et des hydrocarbures.
La société Managem, actuellement présente en Guinée, au Soudan, au Gabon ou en République démocratique du Congo, est un groupe minier qui explore, extrait et valorise les minerais[43]. Le Mali, 3ème producteur d’or en Afrique, représente un intérêt stratégique pour le Royaume du Maroc qui a renforcé sa relation avec le gouvernement malien. L’actuel crise entre le Mali et l’Algérie risque d’entraîner « une reconnaissance de la souveraineté du Royaume sur le Sahara occidental ».
Pour le ministre malien des Affaires étrangères « l’initiative royale représente un facteur important, capable d’apporter une réponse économique et géopolitique aux préoccupations de paix et de sécurité »[44].
Le Maroc a joué un rôle de médiateur, facilitant ainsi la libération de quatre otages français retenus depuis le 1er décembre 2023 par la junte au Burkina Faso. La direction générale des études et de la documentation (DGED)[45] avait réussi à faire libérer un otage roumain et allemand[46]. Selon Africa Intelligence, la DGED serait en pourparlers avec la junte au Niger afin de libérer le président Mohamed Bazoum[47]
Le royaume du Maroc n’est pas membre de la CEDEAO. Le gouvernement marocain a souhaité rester neutre dans le conflit opposant la CEDEAO et l’AES. Cette neutralité a permis au Royaume du Maroc de se positionner comme un médiateur entre l’AES, et les instances africaines et européennes.
Une réconciliation entre le Maroc et l’Algérie permettrait à toute la région de lutter efficacement contre le terrorisme régional et les groupes djihadistes.
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Les relations entre l’AES et la CEDEAO : La nécessité d’un compromis
Adhérer à l’AES reste pour les pays une façon d’affirmer leur souveraineté, avec une « reprise en main des gestions des ressources » et une affirmation des identités culturelles africaines. La charte de l’AES n’interdit pas aux pays d’être membre d’autres organisations régionales.
Les pays, aujourd’hui, sont réticents à adhérer à l’AES, et ce, par peur de sanctions économiques ou d’isolement diplomatique. Malgré les menaces, des pays manifestent un intérêt pour l’AES, alors que d’autres pays préfèrent consolider leurs relations diplomatiques.
Seule la diplomatie et le dialogue permettront à la communauté internationale de renouer un lien avec les pays de l’AES. Cependant, il convient aux instances régionales africaines telles que la CEDEAO d’assouplir leur position politique. À la suite du retrait définitif du Burkina Faso, du Mali et du Niger, le 29 janvier 2025 ; la CEDEAO souhaite maintenir « un dialogue ouvert ». À cet effet, un délai de six mois a été accordé afin que les pays de l’AES reconsidèrent leur décision[48]. À noter que ce retrait ne remet pas en cause le droit des citoyens notamment en matière de circulation[49].
Il est essentiel de préserver des relations diplomatiques ainsi qu’un espace économique et culturel entre les États membres afin de prévenir tout risque de fragmentation de la CEDEAO.
D’autres membres de la CEDEAO ont renforcé leur coopération économique et militaire avec les pays de l’AES. Ainsi le Sénégal a organisé une conférence avec les membres de l’AES à Dakar, et ce afin de renforcer son intégration économique régionale. Le retrait des bases militaires étrangères et la création d’une monnaie commune constituent un argument pour le président Bassirou Diomaye Faye dont la politique est axée sur l’engagement panafricain[50].
Accusé d’être proche de Paris par ses opposants, le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé la révision des accords de coopération militaire avec la France. Même si la France a rétrocédé la base militaire dePort-Bouët, celle-ci maintient sa présence[51]. Ce grand ami de la France a préféré adopter une stratégie diplomatique collaborative et « fraternelle ».
La CEDEAO pourrait s’associer avec l’AES en s’appuyant sur ses expertises en matière de coopération sécuritaire. De l’autre côté, l’AES travaillerait avec la CEDEAO pour bénéficier de ses expertises en matière économique et de bonne gouvernance.
La plupart des pays d’Afrique considèrent l’Alliance des États du Sahel comme une alternative à « l’hégémonie occidentale en Afrique ». Pour d’autres, elle permet de réajuster des partenariats stratégiques avec d’autres acteurs internationaux. Le Sommet de Kazan en prônant la multipolarité a participé à la reconfiguration géostratégique et géoéconomique de l’Afrique.
Perspectives des relations entre la France et l’AES : Quel avenir ?
Les juntes militaires reprochent à la France « une certaine ingérence dans les affaires intérieures », notamment par un soutien affirmé aux membres de l’ancien régime dont le président Mohamed Bazoum. Les juntes considèrent par ailleurs, que la présence des troupes françaises dans la région n’aurait pas permis de « lutter efficacement contre le terrorisme régional ». Certains analystes évoquent une approche trop militaire basée sur la doctrine des trois « D – Diplomatie, Défense et Développement ».
Le terrorisme étant un enjeu sécuritaire majeur pour l’ensemble des acteurs, les juntes pourraient à leur niveau repenser la coopération avec la France en matière de sécurité en adoptant une approche pragmatique basée sur leurs besoins réels.
Au niveau économique, la suspension des activités de Imouraren SA a entraîné des conséquences sociales sur la région d’Arlit. L’exploitation des activités minières provient d’un accord entre le gouvernement nigérien et les anciens rebelles. En effet, pour mettre fin au conflit interne, ces derniers avaient déposé leurs armes en échange de la création d’emplois et le développement des infrastructures. Il serait souhaitable d’envisager une reprise du dialogue avec les sociétés minières de façon à préserver les emplois, et à éviter la reprise des trafics dans la région nord du Niger[52].
La France devrait, quant à elle réajuster, sa position diplomatique envers les pays de l’AES. Ces derniers continuent d’entretenir des relations avec l’Union européenne et ses membres (Italie, Allemagne). L’image de la France reste ternie par une absence de stratégie d’influence et de communication. Il est important de repenser l’image de l’Afrique à travers les médias et les réseaux sociaux.
L’Afrique ne se résume pas aux conflits armés, aux crises alimentaires ou aux mouvements migratoires. Mettre en avant une Afrique prospère, avec une jeunesse qualifiée et motivée, pourrait encourager les entreprises françaises à investir.
Il incombe à nos politiques de regagner la confiance des peuples par des discours qui tendent vers l’amitié et l’esprit de coopération. Les discours galvaudés de certains politiciens ont été perçus comme une attaque gratuite. En souhaitant écrire une nouvelle page de relation avec l’Afrique, une page a été fermée[53].
Les destins de la France et de l’Afrique sont liés par leurs liens historiques et culturels. La France a accueilli des générations de Français d’origine africaine. Patriotes et fiers de leurs origines, ils constituent un levier d’action capable de recréer l’influence française en Afrique. Seule la diplomatie d’influence permettra à la France de retrouver la faveur des peuples d’Afrique.
En regagnant la confiance perdue, la France se repositionnera comme un partenaire dont les relations seront fondées sur le respect des valeurs, des identités culturelles, de l’équité et de la réciprocité.
Rompre avec la Françafrique, c’est d’abord être cette Nation civilisée qui accepte et valorise l’émergence d’une vision géopolitique et géoéconomique africaine, portée par une nouvelle génération d’élites.
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[1] Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.
[2] Article 11 de la Charte de l’Alliance des États du Sahel-https://www.rtb.bf/wp-content/uploads/2023/09/Charte-de-creation-de-lalliance-des-Etats-du-Sahel.pdf
[3] Déclaration du ministre des Affaires étrangères togolais Robert Dussey.
[4] 100 terroristes avaient tenté d’attaquer un poste togolais.
[5] Cet exercice s’inscrit dans un cadre de coopération militaire au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES). L’objectif est de consolider une approche régionale face aux menaces sécuritaires croissantes dans la région du Sahel. L’exercice se terminera en juin 2025. Il a été baptisé « amour de la patrie ».
[6] Projet de l’autoroute Bamako-Niamey de 1500km.
[7]« Les pays bénéficieraient d’une mondialisation économique inclusive et juste, ainsi que d’une coopération profitable à tous » -déclaration des BRICS.
[8] Le 9ème Congrès panafricain prévu à Lomé du 29 octobre au 2 novembre 2024 a été reporté. Cet événement doit s’inscrire dans le cadre de l’Agenda 2021-2031 de l’Union africaine. La thématique qui sera à aborder « Renouveler le panafricanisme et le rôle de l’Afrique dans la réforme des institutions multilatérales : mobiliser des ressources et se réinventer pour l’action ». Il vise à renforcer les liens entre l’Afrique et sa diaspora.
[9] https://actubilan.tg/assurer-la-continuite-du-panafricanisme-apres-lome-prof-robert-dussey/
[10] Projet d’amélioration des conditions de vie en milieu scolaire et rural (PASSCO 3).
[11] PERECUT-Projet d’extension des réseaux électriques des centres urbains au Togo ; RESPITE -Projet régional d’intervention urgente dans le secteur de l’énergie solaire (projets financés par l’UE) ; COSO-Cohésion Sociale des Régions Nord du Golfe de Guinée (financé par la BAD).
[12] Les traitements inhumains des migrants et la découverte de fosses communes révèlent l’absence de contrôle sur les trafics.
[13] Par la suite, le fils du maréchal Haftar a entamé une visite au Mali, Niger et Burkina Faso avec pour objectif de renforcer la coopération sécuritaire entre les pays.
[14] L’’objectif des instances régionales africaines est de « faire taire les armes en Afrique ».
[15] La Libye compte à elle seule plus de 25 millions d’armes (contrebande).
[16] Plus de 90% de la population nigérienne vit sans électricité au Niger.
[17] Signature du mémorandum le 25 février 2025.
[18] Ce dernier prévoit une participation nationale plus importante dans les projets miniers stratégiques.
[19] Cet accord devrait permettre à 25% de la population a accès à l’électricité.
[20] Corridor Moundou-Ngaoundéré- Douala.
[21] À noter que ce projet logistique faisait partie de la vision stratégique du Colonel Mouammar Kadhafi.
[22] Source : experts libyens.
[23] Un plan de 500 millions de USD pour financer l’envoi d’une force dans la région dans le sahel n’a jamais été mis en œuvre.
[24] CECAC-Communauté économique des états de l’Afrique centrale.
[25] Le Tchad qui était membre du G5 Sahel a mis en œuvre le processus de dissolution du G5.
[26] https://www.afdb.org/fr/themes-et-secteurs/initiatives-et-partenariats/initiative-desert-power
[27] Au terme de 41 années de présence, les forces françaises rétrocèdent officiellement la base militaire d’Abéché et de Ndjamena.
[28] Accord signé le 16 janvier 2025.
[29] Sa venue prévue le 15 février 2025 a été reportée par les autorités maliennes pour des motifs liés à l’ordre public.
[30] En 2017, Dore Gold, directeur du ministère israélien des Affaires étrangères avait tenté de rétablir les relations diplomatiques entre les deux pays qui avaient été rompues depuis 1972.
[31] En 2017, Benyamin Netanyahou et Marcel de Souza, président de la commission de la CEDEAO ont signé un mémorandum d’entente d’1 milliard de dollars pour le développement d’infrastructures solaires dans les États membres de la Cedeao.
[32] La société Beny Steinmetz Group Resources (BSGR) intervient dans les secteurs miniers (cuivre, cobalt, pétrole, etc.) en Angola, Namibie, Sierra Leone ou Botswana. https://www.frstrategie.org/programmes/observatoire-du-monde-arabo-musulman-et-du-sahel/offensive-diplomatique-disrael-afrique-2018
[33] « Le conflit malien est politique et non militaire ».
[34] Les trois pays ont signé un contrat «de mise à jour de l’étude de faisabilité », un contrat «de compensation » et un accord de « non-divulgation » (NDA) entre leurs sociétés énergétiques.
[35] Source en provenance d’un expert nigérien.
[36] https://lediplomate.media/2025/02/analyse-conquete-du-pouvoir-par-les-islamistes-en-libye-entre-strategie-dentrisme-politique-et-actions-violentes/imenchaanbi/monde/afrique/
[37] Rencontre entre le président tchadien et le secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Communauté nationale à l’étranger, Sofiane Chaib. Les deux pays souhaitent aussi renforcer leur coopération sur le plan régional et international.
[38] Les deux pays ont signé en juillet 2023 un accord de coopération en matière de transport.
[39] Pour pallier à la crise humanitaire au Burkina Faso, l’Algérie a envoyé 106 tonnes d’équipements et de fournitures via le Croissant Rouge algérien à Ouagadougou (12 janvier 2025).
[40] https://lagoradhistoire.home.blog/2019/06/28/panafricanisme-et-neocolonialisme-en-afrique-independante/
[41] La conférence a eu lieu le 23 décembre 2023.
[42] https://www.actuniger.com/politique/19786-cooperation-aes-maroc-une-feuille-de-route-pour-concretiser-linitiative-royale-visant-a-faciliter-lacces-des-pays-du-sahel-a-locean-atlantique.html
[43] https://www.managemgroup.com/qui-sommes-nous
[44] https://www.atalayar.com/fr/articulo/politique/mali-pourrait-reconnaitre-souverainete-du-maroc-sur-sahara-occidental/20240103061000195330.html
[45] Les services de renseignement extérieurs marocains.
[46] Jörg Lange, a été kidnappé par des islamistes au Niger en 2018 et séquestré au Mali pendant quatre ans. Iulian Ghergut a quant à lui été enlevé au Burkina Faso en 2015 par un groupe allié à Al-Qaida.
[47] Le président Mohamed Bazoum est détenu à Niamey depuis son renversement en juillet 2023. Il refuse de démissionner et de s’exiler.
[48] La période de transition est prévue jusqu’au 29 juillet 2025.
[49] Les droits de circulation et de résidence sont maintenus. Les citoyens pourront continuer à utiliser leurs passeports et cartes d’identité portant le logo de la CEDEAO jusqu’à nouvel ordre.
[50] https://lefaso.net/spip.php?article131812
[51] La rétrocession de la base militaire d’Abidjan a eu lieu le 20 février 2025. L’accord de coopération prévoit la formation des militaires en matière de lutte contre le terrorisme.
[52] Retrait du permis le 20 juin 2024 à la société Orano. Retrait du permis d’exploitation à la société canadienne GoviEx Uranium en juillet 2024.
[53] « Je veux écrire une nouvelle page dans notre relation avec l’Afrique»- Monsieur le Président Emmanuel Macron, Jeune Afrique, 14 avril 2017.
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