TRIBUNE – Mort du gendarme Comyn : « La France a tué mon mari ! »

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Éric Comyn

Par Catherine Massaut, ancienne magistrate

Le 24 août dernier à Mougins, Éric Comyn, un gendarme de 54 ans, marié et père de deux enfants, qui participait à un contrôle routier, a été percuté et tué par un individu au volant d’un véhicule. L’individu a immédiatement pris la fuite avant d’être interpellé. 

Il s’est avéré que le casier judiciaire de l’individu multirécidiviste, portait mention d’une dizaine de condamnations pour de nombreux délits routiers de stupéfiants et d’agressions. 

Celui-ci a été mis en examen du chef d’homicide volontaire sur un militaire de la gendarmerie dépositaire de l’autorité publique : il encourt la prison à perpétuité.

“On n’en peut plus de continuer à compter les morts sur les routes après des refus d’obtempérer”, réagit Rudy Manna, porte-parole Alliance Police. 

Il faut savoir qu’en France, les forces de l’ordre font face à un refus d’obtempérer toutes les 20 minutes : Cette infraction est souvent suivie d’une mise en danger de la vie d’autrui. Laquelle peut entraîner une riposte armée. Et causer des morts. 

Au cas particulier, l’adjudant-chef Comyn a été tué. 

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« La France a tué mon mari »

Le cri de sa veuve, usant de termes « crus » (« La France a tué mon mari ! »), c’est-à-dire sans ambiguïté ni fioritures, parle vrai, sonne haut et fort le glas d’une France où l’autorité était respectée par les citoyens, à commencer par celle des forces de l’ordre chargées de la sécurité de la population.

Aujourd’hui, ceux-là mêmes dont la fonction est de protéger les citoyens sont trop souvent pris pour cibles par des assassins qui usent de leur voiture comme d’une arme.

« 1981 n’aurait jamais dû exister…» poursuit la veuve éplorée lors de son allocution.

Selon l’auteur de ces lignes, le sens de cette affirmation ne renvoie pas spécifiquement à l’abolition de la peine de mort, mais plus généralement, à l’instauration progressive, mais délibérée depuis une quarantaine d’années, d’une politique pénale toujours plus tournée vers les droits et les intérêts des délinquants, devenus l’extrême Centre du procès pénal, les victimes étant elles reléguées en arrière-plan du théâtre judiciaire.

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Cette évolution de la politique pénale s’inscrit dans le droit fil d’une idéologie intellectuelle de gauche – qui domine le haut du pavé du débat sociétal depuis la fin de la deuxième guerre mondiale – rejetant toute forme de sanction privative de liberté (cf. Michel Foucault dans Surveiller et punir, 1975, Gallimard ) s’insurgeant contre toute forme d’autorité sur l’individu, prônant l’extrême nocivité de la prison, sa déshumanisation, sa toxicité et la dangerosité de l’enfermement des délinquants de tous poils.

A l’inverse est recommandée la bienveillance que l’institution judiciaire doit concevoir à leur endroit du fait, souvent il est vrai, de leur parcours difficile personnel et leurs conditions de vie qui les ont amenés à voler, dégrader, agresser, violer ou tuer. 

À cette fin, ont été mises en place de nombreuses peines alternatives à l’incarcération permettant aux mis en examen ou prévenus déférés devant un tribunal correctionnel, d’échapper à la prison.

Le problème n’est pas le principe de la personnalisation des peines en soi, bien au contraire, celui-ci est indispensable au juge qui doit statuer sur la sanction qu’il estime devoir infliger à l’individu déféré devant lui.

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La complication vient de la parénèse qui pèse sur le juge pénal, en raison des idées dominantes, d’appliquer de plus en plus systématiquement les peines alternatives non seulement du fait de l’explosion de la délinquance alors même que les faits s’aggravent et que la moyenne d’âge diminue, mais également de la permissivité éducative et sociétale accrue que vient renforcer une morale politique visant à fustiger l’incarcération dans son principe. 

Les magistrats sont tenus de bannir l’emprisonnement de leur esprit. C’est une question d’éthique et ceux qui pensent différemment sont tenus de rentrer dans le rang.

À cette doxa idéologique, s’ajoute, en raison de la suppression des frontières, imposée par la construction européenne, le déferlement d’une immigration incontrôlée qui peu à peu va s’émanciper des règles de vie en commun et des “valeurs” inhérentes à république française. 

Il résulte de ces quelques éléments que police et justice peinent à concilier leurs efforts à telle enseigne que, lors d’une récente manifestation de policiers on a pu entendre que “le problème de la police est la justice”. 

Plus concrètement, la justice, s’abritant derrière la culture de l’excuse et de l’accompagnement (dont le dernier avatar est la “justice restaurative”), relâche trop souvent des individus appréhendés par la police et la gendarmerie.

Le sentiment d’impunité ressenti par les délinquants qui n’ont pas l’impression d’avoir été sanctionnés par la justice génère une désinhibition totale induisant une montée de la violence encouragée par LFI et par ses députés. 

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Amendes (impayées), travaux d’intérêt général (rarement effectués), sursis simples et de multiples sursis avec mise à l’épreuve sont le plus souvent les préalables nécessaires et indispensables avant de songer à prononcer une éventuelle incarcération, fut-elle de courte durée. 

Et lorsqu’enfin, après une litanie de peines alternatives une peine de prison est prononcée, celle-ci est substituée la plupart du temps en totalité ou partiellement par le port du bracelet électronique qui libère l’individu de l’enfermement. 

À ce laxisme judiciaire démontrant l’impuissance de l’État à assurer l’ordre public, s’est enfin superposé une inversion des valeurs, relayée par les médias soumis à la doxa dominante, consistant notamment pour l’extrême gauche islamisée à exalter « les violences systémiques des forces de l’ordre », usant à cette fin de la perversion du langage et d’inversion de paradigmes.

Le nouvel ordre mondial qui vise le contrôle total de des masses populaires des pays occidentaux sur la planète par le Deep State américain avec la complicité des dirigeants européens et de l’union européenne ne fait qu’accroître, par son ingérence illégale dans politique des Nations ayant abandonné toute souveraineté, ce désordre institutionnel judiciaire. 

Il est évident que la politique pénale actuelle est à repenser, et que selon la formule de Maître Thibault de Montbrial, notre société en déliquescence nécessite « un sursaut d’autorité ».

La France a besoin d’un préalable, c’est qu’on rétablisse l’autorité, garante de la cohésion nationale, qui, sans elle, s’effrite inéluctablement ; François Hollande l’avait dit en 2015, Gérard Colomb l’a dit en 2018, (« nous étions côte à côte, et j’ai peur qu’un jour, nous soyons face à face ») et nous sommes en train d’assister en direct à cette réalité. 

Le cri de la veuve de l’adjudant-chef Comyn, il faut l’entendre parce que c’est le cri des forces de l’ordre, c’est le cri du peuple, celui de la dernière ligne de défense, de la cohésion de notre pays et maintenant il faut agir en se souvenant que seule une action ferme judiciaire permettra peut-être d’éviter une explosion de notre cohésion… 

A l’instar de Maître Thibault de Montbrial, assurons-nous de ne pas tomber dans le piège qui consiste à dire que ceux qui préconisent l’autorité sont des fascistes d’extrême droite qui veulent ruiner la démocratie tandis qu’ils sont à l’inverse, ceux qui veulent la protéger et par-dessus tout, la sauver. 

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne représentent en aucun cas la position éditoriale du Diplomate

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