
Par Giuseppe Gagliano, Président du Centro Studi Strategici Carlo De Cristoforis (Côme, Italie)
Le président libanais Joseph Aoun a récemment lancé un appel solennel : il exhorte le Hezbollah et les autres groupes armés à remettre leurs armes à l’armée nationale. Cette demande, formulée au nom de la souveraineté et de l’unité nationale, intervient dans un contexte où les États-Unis intensifient leur pression sur Beyrouth pour neutraliser l’influence militaire de l’Iran dans la région. Le timing n’est pas anodin, et les implications stratégiques sont profondes.
Hezbollah : Milice, parti, État parallèle
Depuis la fin de la guerre civile libanaise, le Hezbollah n’a jamais réellement désarmé. Bien au contraire, il a renforcé sa puissance militaire avec l’appui logistique et idéologique de Téhéran. Il contrôle des zones entières du Liban, dispose d’arsenaux sophistiqués, et entretient des réseaux paramilitaires et sociaux qui le placent bien au-delà du cadre d’un simple parti politique.
À lire aussi : DÉCRYPTAGE – Une onde de choc diplomatique : Les pays arabes brisent le tabou du désarmement du Hamas
Washington resserre l’étau
L’appel de Joseph Aoun s’inscrit dans une stratégie régionale américaine plus large. Les États-Unis cherchent à endiguer l’expansion iranienne au Moyen-Orient, en ciblant ses proxies les plus puissants : le Hezbollah au Liban, les milices chiites en Irak, les Houthis au Yémen. À cela s’ajoutent les pressions économiques via les sanctions, et les conditionnalités posées à l’aide internationale au Liban.
Un Liban fragmenté entre loyautés et survie
Mais l’appel au désarmement heurte une réalité libanaise complexe. Le Hezbollah reste populaire dans certaines communautés chiites, et son bras armé est perçu, par ses partisans, comme un garant face aux menaces israéliennes. L’armée libanaise, bien que respectée, ne dispose pas de la capacité politique ou militaire pour imposer un tel désarmement sans provoquer une guerre civile larvée.
Les risques d’un effondrement ou d’un basculement
Si le Hezbollah refuse de céder, le Liban pourrait entrer dans une nouvelle phase de polarisation. Le blocage politique, la crise économique, les tensions interconfessionnelles et les ingérences étrangères rendent l’équilibre national de plus en plus instable. En revanche, une perte de contrôle du Hezbollah sur ses armes pourrait affaiblir l’Iran sur l’échiquier régional.
*
* *
Entre souveraineté nationale et réalités géopolitiques
Le Liban est face à un dilemme existentiel. Soit il affirme sa souveraineté en exigeant l’unicité des armes et l’autorité exclusive de l’État, soit il continue à vivre sous le régime d’une dualité dangereuse. Mais dans un contexte où le pays dépend de l’aide internationale et fait l’objet d’une compétition entre puissances régionales, la voie du désarmement reste semée d’embûches.
À lire aussi : ANALYSE – L’Europe assiégée : Les véritables menaces ne viennent pas de Moscou mais de l’intérieur
#Liban,#Hezbollah,#Désarmement,#JosephAoun,#Iran,#ÉtatsUnis,#Washington,#MoyenOrient,#Beyrouth,#GuerreCivile,#ConflitLibanais,#ArméeLibanaise,#SouverainetéLibanaise,#Géopolitique,#TensionsMoyenOrient,#SanctionsÉconomiques,#InfluenceIranienne,#ProxiesIraniens,#Houthis,#MilicesChiites,#Israël,#SécuritéRégionale,#PressionAméricaine,#ÉquilibreInterne,#CriseLibanaise,#IngérencesÉtrangères,#Téhéran,#ProxyWar,#DiplomatieAméricaine,#SécuritéLiban,#Armes,#Milice,#UnitéNationale,#ConflitInterne,#StratégieRégionale,#PartiPolitiqueArmé,#RéseauxParamilitaires,#CriseÉconomiqueLiban,#PolarisationPolitique,#StabilitéRégionale


