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ÉCONOMIE – Ukraine : Un “Plan Marshall” prématuré d’une Europe à genoux

Un homme seul dans les ruines d'une ville ukrainienne au coucher du soleil, face au drapeau national : une image poignante de la guerre et de la résilience.
Réalisation Le Lab Le Diplo

Par Giuseppe Gagliano, Président du Centro Studi Strategici Carlo De Cristoforis (Côme, Italie) 

La Conférence pour la Reconstruction de l’Ukraine (URC 2025), qui vient de se tenir à Rome, a rassemblé 100 délégations officielles, 15 chefs d’État et de gouvernement, 40 organisations internationales et plus de 8.000 participants, dont 2.000 représentants d’entreprises, un quart étant italiens. Deux cents accords de coopération ont été signés pour une valeur de plus de 10 milliards d’euros. Une somme qui peut paraître considérable mais qui paraît dérisoire face aux 500 milliards de dollars de dégâts estimés par la Banque mondiale depuis le début de la guerre.

Les responsables européens ont largement évoqué un “Plan Marshall” pour l’Ukraine, en référence au programme historique des États-Unis qui avait contribué à la renaissance de l’Europe après la Seconde Guerre mondiale. Mais cette comparaison révèle toute la fragilité et l’incohérence de l’initiative. Le Plan Marshall original avait été lancé en 1947, deux ans après la fin des hostilités en Europe, et déployé entre 1948 et 1952. Aujourd’hui, à l’inverse, l’Europe discute de reconstruction alors que la guerre en Ukraine fait toujours rage et qu’aucune perspective réelle de cessez-le-feu n’est en vue.

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Le mirage du Plan Marshall et la réalité du terrain

La narration dominante en Occident laisse croire que l’Ukraine se relèvera grâce à un immense effort international. Mais la réalité est bien plus sombre. La dépense militaire ukrainienne absorbe 60 % du budget public, le tissu industriel est pulvérisé et les infrastructures subissent chaque nuit des attaques massives de missiles et de drones russes. Pendant que l’on signe des accords pour reconstruire le port d’Odessa, celui-ci est frappé et risque de tomber sous contrôle russe.

Pourtant, la rhétorique continue comme si la guerre était déjà terminée. L’Europe semble oublier la différence essentielle entre reconstruire un pays pacifié et tenter de bâtir alors que les bombes continuent de pleuvoir. Le risque n’est pas seulement économique mais aussi stratégique : qui peut garantir que les régions aujourd’hui ciblées par des investissements resteront sous contrôle de Kiev après la guerre ?

Les investisseurs se retirent

Un signal fort vient du monde financier. Des géants comme BlackRock se sont retirés des projets de reconstruction ukrainiens. Risques trop élevés, incertitudes trop grandes. Il faut rappeler que l’Ukraine est un État en faillite technique, où la corruption reste endémique et où des ministres compromis s’exilent dans des villas de luxe en Europe ou aux États-Unis sans être inquiétés.

L’Europe, cliente et vassale

Dans ce contexte, l’Europe apparaît plus comme un client que comme un véritable partenaire. Donald Trump, toujours habile à transformer la géopolitique en business, a annoncé que les États-Unis reprendraient les livraisons d’armes à l’Ukraine, mais que ce seraient les alliés de l’OTAN – c’est-à-dire l’Europe – qui en paieraient la facture. Washington vend ses armes, son GNL, ses technologies et en échange exige fidélité politique. Kiev reste le champ de bataille, et l’Europe le guichet automatique.

Il n’est pas surprenant que le Kremlin observe la situation avec un certain cynisme : Moscou a déjà commencé à reconstruire les zones occupées comme Marioupol, tandis que Bruxelles hésite à savoir s’il faut ou non tenter de reconquérir des territoires qui ne feraient qu’alourdir des coûts de reconstruction, déjà astronomiques.

La myopie stratégique européenne

L’Europe, prise en étau entre l’agressivité russe et l’hégémonie américaine, n’a pas trouvé le courage d’un choix autonome. Elle aurait pu faire pression sur Kiev pour accepter une négociation qui, bien que douloureuse, aurait permis de sauver Odessa, Kharkiv et Dnipro. Au lieu de cela, elle a nourri des illusions de victoire, sacrifiant des vies ukrainiennes dans une guerre qui risque d’entraîner tout le continent dans un abîme économique et politique.

Au final, comme toujours, les États-Unis contrôleront les ressources ukrainiennes, l’Europe paiera le coût de la guerre et de la reconstruction, et la Russie conservera au moins une partie des territoires conquis. Le résultat est un “chef-d’œuvre géopolitique” américain et une énième preuve de la faiblesse stratégique européenne.

Si l’on veut vraiment parler de Plan Marshall, il faudrait se rappeler que Marshall est intervenu une fois la guerre terminée, et non quand les décombres continuaient de s’accumuler. Continuer d’évoquer cette époque glorieuse alors que la guerre fait rage n’est qu’une propagande masquant l’absence de vision politique réelle.

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