RFK Jr. : « Nous ne traversons pas seulement une crise sanitaire, mais une crise spirituelle »

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Quelle sont les priorités du nouveau secrétaire du HHS ?

Par Angélique Bouchard

Le nouveau secrétaire du HHS veut améliorer l’alimentation, les soins de santé, les libertés médicales et bien plus encore.

Avec la confirmation jeudi 13 février, de Robert F. Kennedy Jr. à la tête du ministère américain de la Santé et des services sociaux, l’attention est portée sur les projets du nouveau secrétaire pour « Rendre l’Amérique à nouveau saine ». 

« Le 23 Août dernier, Dieu m’a envoyé le président Trump. Il a tenu ses promesses » : RFK Jr a prêté serment en tant que secrétaire à la Santé et aux Services sociaux

Quelques heures après avoir été confirmé au Sénat, par un vote serré de 52 contre 48 voix, Kennedy a prêté serment dans le Bureau Ovale, aux côtés de sa femme l’actrice Cheryl Hines et accompagné de ses enfants. 

En marge de la cérémonie, Kennedy a raconté aux participants sa première visite au Bureau Ovale :

« Ma première visite dans ce Bureau ovale c’était en 1962. Je suis venu ici et j’ai eu une réunion avec mon oncle, qui était président, où nous avons parlé de l’environnement. Il était très impliqué, comme nous le savons tous, dans le rétablissement de la forme physique dans ce pays ».

« Pendant 20 ans, je me suis mis à genoux chaque matin et j’ai prié pour que Dieu me mette dans une position où je pourrai mettre fin à l’épidémie de maladie chronique infantile dans ce pays ».

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Le 23 Août dernier, Dieu m’a envoyé le président Trump. Il a tenu toutes ses promesses. Il a tenu parole à chaque fois et est bien allé au-delà. Je vous suis très reconnaissant, Monsieur le Président » (Source : Fox News ).

Kennedy s’est longtemps identifié comme un démocrate et a invoqué à plusieurs reprises son défunt père, l’ancien sénateur Robert F. Kennedy et son défunt Oncle, l’ancien président John F. Kennedy, tous deux assassinés dans les années 60.  Trump l’a régulièrement critiqué, au cours de sa campagne présidentielle en solo, accusant Kennedy d’être un « libéral radical de gauche » et une « plante démocrate ». Le ralliement de Kennedy à Trump en août 2024 a fait sensation dans les médias du monde entier.

Kennedy a exprimé des opinions tranchées sur Big Pharma et l’industrie alimentaire, qui ont également suscité la controverse.

Le sénateur Mitch McConnell du Kentucky a été le seul républicain à voter contre la nomination de Kennedy.  McConnell, ancien chef de file du parti républicain au Sénat, a été atteint de polio dans son enfance et est un fervent partisan des vaccins. 

« Je suis un survivant de la polio infantile. Au cours de ma vie, j’ai vu des vaccins sauver des millions de vie, de maladies dévastatrices à travers l’Amérique et dans le monde. Je ne cautionnerai jamais la remise en cause de traitements éprouvés et les millions d’Américains qui attribuent leur survie et leur qualité de vie, à des miracles scientifiques, ne le feront pas non plus » a déclaré McConnell après le vote de Kennedy. 

Kennedy, célèbre pour être sceptique vis-à-vis des vaccins et un farouche défenseur de l’environnement, s’est présenté en 2024, avant d’abandonner sa candidature pour soutenir le président élu Donald Trump. Il avait besoin, à ce titre, d’une majorité simple pour être confirmé par le Sénat. 

« Avec RFK Jr. à la barre, la bataille pour la responsabilité et une véritable réforme de la santé ne fait que commencer », confirme l’équipe de Kennedy, dans un courrier de confirmation de sa nomination (Source : Fox News ). 

Jeudi également, le président Donald Trump a signé un décret établissant la Commission MAHA, Make America Healthy Again, qui sera dirigée par Kennedy. 

Les législateurs au niveau des États, présentent une vague de projets de loi répondant aux priorités défendues par le nouveau secrétaire à la Santé et aux Services sociaux. L’Arizona, le Kansas, l’Utah ont adopté les mesures de Make America Healthy Again, en interdisant la malbouffe comme les bonbons, les sodas dans les repas scolaires et d’autres programmes d’aide alimentaire financés par le gouvernement fédéral. 

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« Il a fallu que Bobby se retrouve dans la position dans laquelle il se trouve maintenant pour que quelque chose se produise » a déclaré le représentant de l’État de l’Arizona, Leo Biasiucci, lors d’une conférence de presse ce mois-ci au cours de laquelle il a présenté le projet de loi HB 2164.  Le projet de loi vise à interdire plusieurs colorants alimentaires et autres additifs des programmes de repas scolaires de l’État (Source : Fox News ).

La Commission MAHA cible les priorités suivantes :

  1. Réformer la politique alimentaire

De nombreux médecins dont le Docteur Brett Osborn, neurochirurgien et expert en longévité en Floride, estiment que l’alimentation est la « cause profonde des maladies chroniques ». 

Kennedy estime à ce titre que « réparer le système alimentaire est une priorité » : contrecarrer le lobbying des entreprises du secteur de l’agroalimentaire et faire de la nutrition, une pierre angulaire des soins de santé sont les enjeux que souhaite investir le nouveau secrétaire du HHS. 

« Si les Américains cessaient de consommer des aliments ultra-transformés et pauvres en nutriments, bourrés de sucre, nous n’aurions pas besoin d’un médicament comme l’Ozempic pour compenser un manque de discipline alimentaire. N’oubliez pas qu’à de rares exceptions près, un corps plus mince est toujours un corps plus sain » confirme le Docteur Brett Osborn. 

L’accent mis par Kennedy sur la qualité et la sécurité des aliments pourrait conduire à des réformes structurelles de la politique alimentaire aux États-Unis, telles que l’actualisation des directives alimentaires pour réhabiliter les « aliments entiers », non transformés, la limitation de la commercialisation d’aliments malsains auprès des enfants et le soutien aux chaînes alimentaires locales et durables. 

Une alimentation saine et durable s’inscrit dans le cadre d’une préoccupation de plus en plus importante dans l’opinion publique américaine : celle de l’impact des aliments transformés et des toxines environnementales. En promouvant une évolution vers des directives diététiques durables, Kennedy souhaite remettre au centre des enjeux du HHS, la lutte contre les maladies chroniques, « à leur racine ». 

Un des trois principaux dangers majeurs pour la santé, identifiés par les oncologues américains est le danger relatif aux toxines et produits chimiques. Les métaux lourds, les aliments consommés par les Américains présentent de nombreuses substances et toxines chimiques cancérigènes.

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  1. Améliorer l’accès aux soins de santé

La Commission MAHA vise à étendre la couverture santé et les options de traitement « pour des changements de mode de vie bénéfiques et la prévention des maladies » a déclaré l’équipe de Kennedy, dont l’oncologue Dino Prato, propriétaire des centres médicaux Envita en Arizona (Source : Fox News Digital ). 

« Le soutien de Kennedy aux modèles de soins basés sur la valeur conduira à une prestation de soins de santé plus efficace et plus rentable, améliorant ainsi l’accès aux soins pour les populations mal desservies. Cela encouragera également le développement de solutions de soins de santé innovantes et plus abordables ». 

Prato prédit également un regain d’intérêt pour la « médecine dite intégrative », qui combine thérapies et changements de mode de vie. L’expérience personnelle de Kennedy avec la médecine intégrative pourrait conduire à un soutien accru et à un meilleur accès aux thérapies alternatives et complémentaires améliorant le résultat pour les patients et réduisant la dépendance aux produits pharmaceutiques. 

La médecine personnalisée et intégrée aux patients atteints de cancer est mise en avant. L’objectif est de se débarrasser des produits, chimiques, toxines et de tous les facteurs cancérigènes qui ont été ignorés aux États-Unis.

  1. Mettre en cause la responsabilité des entreprises pharmaceutiques

Selon Prato, l’accent mis par Kennedy sur la responsabilisation des sociétés pharmaceutiques, quant aux effets potentiels des vaccins, conduira à l’adoption de meilleures mesures de sécurité pour les patients. 

Les essais cliniques conduits en amont de la commercialisation, seront plus rigoureux et transparents. 

Les Américains deviennent de plus en plus dépendants aux médicaments et aux procédures commerciales qui profitent directement à l’industrie pharmaceutique. Ainsi, ils dépendent excessivement de médicaments coûteux pour gérer des maladies chroniques. 

L’exemple type est celui de l’Ozempic, et d’autres médicaments GLP-1. Censés agir sur les récepteurs du cerveau, impliqués dans le contrôle des impulsions, la récompense ou la dépendance, ces médicaments sont efficaces pour réduire les envies de nourriture et de substances addictives. Les GLP-1 présentent ainsi de nombreux avantages pour au moins 42 pathologies, au-delà de la perte de poids. Ces médicaments réduisent également l’inflammation ; deux facteurs qui peuvent améliorer la santé du cerveau et expliquer le risque réduit de maladies comme Alzheimer et la démence. Les chercheurs ont cependant découvert plusieurs effets secondaires indésirables associés aux médicaments GLP-1, comme des nausées, vomissements, atteintes au pancréas et reins, ainsi qu’un risque élevé de développer de l’arthrite (Source : journal Nature ).

Un dernier exemple récent nous est apporté avec l’approbation par la Food and Drug Administration d’un analgésique sans opioïdes, sans « signe de dépendance ». Les médecins américains saluent la Suzétrigine, comme une alternative non dépendante pour la gestion de la douleur. Journavx, fabriqué par Vertex est le seul inhibiteur du signal de la douleur orale « non opioïde approuvé » selon le communiqué de presse de la société basée dans le Massachusetts. La douleur aiguë- une douleur soudaine ou urgente, résultant d’une blessure, d’un traumatisme ou d’une douleur chirurgicale- touche plus de 80 millions d’Américains chaque année et constitue la raison la plus courante d’une visite aux urgences, selon les statistiques. Environ la moitié d’entre eux se verront prescrire un opioïde et 10% d’entre eux auront une « consommation prolongée d’opioïdes » (Source : Fox News).

En 2023, plus de 5 millions d’Américains âgés de 12 ans et plus ont signalé un trouble lié à l’utilisation d’ordonnances, au cours de l’année écoulée, selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Environ 294 000 personnes sont mortes d’une surdose d’opioïdes sur ordonnance entre 1999 et 2022. 

La Suzétrigine est désormais disponible pour les patients souffrant de douleurs aiguës. Toutefois, il sera important de trouver des médecins qui se sentent à l’aise pour prescrire des analgésiques et de vérifier auprès des compagnies d’assurance pour assurer les Américains que ces médicaments sont bien couverts.

Kennedy a l’intention de remettre en question ce modèle. L’industrie pharmaceutique génère des profits en gérant la maladie, et non en la prévenant. Il commencera donc par exiger la transparence totale dans la tarification des médicaments, tout en exposant les conflits d’intérêts et les passerelles entre les agences de régulation et les dirigeants de l’industrie. 

Kennedy va faire pression pour rompre les liens entre les agences gouvernementales et les gérants pharmaceutiques. Des réformes en matière de transparence des essais cliniques, à la répression publicitaire directe des médicaments auprès des consommateurs américains seront les premières réformes. Puis viendront des mesures concourant à porter une plus grande attention à la prévention plutôt qu’à la gestion des symptômes. 

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  1. Rétablir les libertés médicales 

Alors que certains législateurs ont exprimé leurs inquiétudes quant au choix de Kennedy, le nouveau secrétaire du HHS a juré de ne priver personne de l’accès aux vaccins, mais plutôt de leur donner accès à une « meilleure science ». 

La position de Kennedy n’est pas celle d’un anti-vax primaire, mais plutôt celle d’un politique oeuvrant en faveur de plus de transparence. Les patients méritent un accès complet aux données, une analyse des risques et des bénéfices, ainsi que la possibilité de choisir ce qui est injecté dans leur corps, « sans coercition, ni censure ». L’équipe de Kennedy, dont le neurochirurgien Osborn, affirment que la pandémie de la COVID-19, a été à cet égard le parfait exemple illustrant les « problèmes flagrants » de l’infrastructure de santé publique américaine. 

« L’objectif n’est pas d’abolir les vaccins- les programmes nationaux de vaccination existent depuis des décennies et fonctionnent- mais de restaurer la confiance en éliminant les conflits d’intérêts motivés par le profit, qui ont érodé la crédibilité de l’industrie pharmaceutique ». 

« Les Américains devraient pouvoir poser des questions sans être réduits au silence ou ridiculisés ». 

  1. Plaidoyer pour l’activité physique

L’inactivité physique est l’un des principaux facteurs prédictifs les plus puissants des maladies chroniques. 

RFK Jr. a régulièrement partagé des vidéos de ses entraînements rigoureux en salle de sport sur les réseaux sociaux. Dans ce contexte, il fera pression en faveur de l’activité physique en tant que médecine à part entière.

« Notre système privilégie les interventions pharmaceutiques plutôt que les changements de mode de vie, qui s’attaquant réellement à la cause profonde » a- t-il déclaré. 

L’approche de Kennedy rejette les mandats précédents imposés par le haut et l’ingérence bureaucratique. Au lieu de cela, il met l’accent sur la responsabilité personnelle. Pendant trop longtemps les Américains ont été coincés dans un système « passif de gestion des maladies qui traite les symptômes au lieu de s’attaquer aux causes profondes de la maladie ».

Le message de Kennedy est clair : votre santé est votre responsabilité. Le gouvernement ne la règlera pas. Votre médecin ne la règlera pas. Les grandes sociétés pharmaceutiques ne la règleront certainement pas. C’est à vous de jouer ». 

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