Les élections moldaves se dérouleront sans observateurs européens indépendants !

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Élections présidentielles en Moldavie 2024
Cette publicité n’est pas sponsorisée par la Moldavie”. Illustration Le LabPicto – Le Diplomate.

Par Le Diplomate

Le 20 octobre, la Moldavie tiendra à la fois des élections présidentielles et un référendum sur l’adhésion potentielle du pays à l’Union européenne. Ce vote déterminera en réalité si la Moldavie maintiendra son indépendance ou s’orientera vers une intégration plus étroite avec l’Europe.

La campagne électorale de cette année a été marquée par de nombreux scandales et des restrictions imposées à certains candidats. De plus, la Commission électorale centrale (CEC) de Moldavie a interdit la participation des organisations non-gouvernementales (ONG) européennes en tant qu’observateurs électoraux.

Des organisations réputées, telles que l’Académie de Géopolitique de Paris, l’Asociacion Principios d’Espagne, l’Institut Trezeno du Portugal et History Heritage Humanity de France, ainsi que plusieurs autres ONG, qui avaient pourtant soumis des demandes pour participer.

Sous la présidence de Maia Sandu, la Moldavie a fait la promotion des valeurs européennes, de la démocratie, et considère l’Union européenne comme son partenaire clé. En grande partie, la république dépend de Bruxelles et des entreprises européennes pour le soutien financier.

Cependant, malgré cette orientation, les prochaines élections se dérouleront sans la surveillance démocratique externe. Le refus de la CEC a surpris les ONG européennes et n’a aucune justification réelle. Ce geste des autorités moldaves remet en cause la transparence et la légitimité des élections, soulevant de nombreuses interrogations sur les bénéficiaires potentiels de cette exclusion.

L’absence d’observateurs neutres ouvre la voie à des abus de pouvoir et à l’utilisation des ressources administratives par le parti au pouvoir, le PAS (Parti Action et Solidarité), dont la candidate est l’actuelle présidente.

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Il y a quatre ans, les citoyens moldaves ont soutenu ces politiciens, séduits par leur programme de rapprochement avec l’Europe et d’amélioration du niveau de vie. Aujourd’hui, la cote de popularité de la présidente Sandu est bien plus basse qu’elle ne l’était initialement. Durant cette période, le niveau de vie en Moldavie a considérablement diminué. Les agriculteurs locaux n’ont pas réussi à pénétrer le marché européen, comme promis par la présidente. Parallèlement, les tarifs de l’énergie ont atteint des niveaux record, avec une inflation annuelle frôlant les 30 %. La dette nationale a également fortement augmenté.

Les opposants au gouvernement actuel critiquent la présidente pour ses erreurs et encouragent les électeurs à renouer les relations avec la Russie. Parmi leurs arguments figurent la promesse de prix du gaz bien plus bas, l’accès aux marchés russes pour les agriculteurs moldaves, ainsi que des opportunités dans le cadre de l’Union économique eurasiatique. Dans la situation actuelle, ces arguments sont des atouts importants pour l’électorat.

Dans une tentative de se maintenir au pouvoir, le gouvernement moldave a durci sa politique intérieure. Près de vingt chaînes de télévision, ainsi que des dizaines de médias écrits et de plateformes sur les réseaux sociaux donnant la parole à l’opposition, ont été fermés. En outre, en Russie, où réside une diaspora moldave d’environ 300 000 personnes, la CEC n’ouvrira que deux bureaux de vote. Le soutien à la présidente Sandu en Russie étant très faible, cela pourrait avoir un impact considérable sur les résultats électoraux. À titre de comparaison, en Italie, où la diaspora est beaucoup plus petite, 60 bureaux de vote seront ouverts.

Jusqu’à présent, l’Union européenne n’a pas réagi au refus de la Moldavie d’accréditer des observateurs indépendants. Bruxelles avait adopté une position similaire dans les différends récents avec la Pologne et la Hongrie.

Si l’équipe de Sandu est déclarée gagnante des élections, l’UE sera confrontée à un choix difficile : soit accepter les résultats en silence, soit faire une déclaration officielle. La réputation de Bruxelles est en jeu.

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