Le Diplomate
La récente nomination de Massad Boulos comme conseiller de Donald Trump pour le Moyen-Orient s’inscrit dans une stratégie visant à renforcer l’influence républicaine dans une région en crise et au sein des communautés arabo-américaines. Milliardaire libanais d’origine et beau-père de Tiffany Trump, Boulos apporte une combinaison unique de connexions géopolitiques et d’expérience dans les affaires internationales.
Un parcours d’affaires et des liens familiaux stratégiques
Massad Boulos, né au Liban et ayant grandi entre ce pays et le Texas, a poursuivi des études en droit avant de diriger le conglomérat familial SCOA au Nigeria. Cette entreprise diversifiée, active dans les secteurs de l’automobile et de l’équipement, l’a placé au centre de réseaux influents en Afrique de l’Ouest. Son mariage familial avec la dynastie Trump a marqué son entrée sur la scène politique américaine, accélérant sa visibilité et son rôle dans les campagnes présidentielles républicaines.
En tant que conseiller de Donald Trump, il a été chargé de mobiliser l’électorat arabo-américain, un groupe de 2,5 millions de personnes, traditionnellement enclin à soutenir les démocrates. Profitant des frustrations croissantes envers l’administration Biden-Harris, en particulier leur gestion des conflits au Moyen-Orient, Boulos a ciblé des États-clés comme le Michigan, où cette communauté a un poids électoral significatif et comme nous l’avions analyser, dans nos colonnes, dans un article d’Angélique Bouchard le 1er novembre dernier.
Une mission pour la paix régionale
Boulos a souligné que sa priorité en tant que conseiller sera d’œuvrer pour une « paix durable et équitable » au Moyen-Orient. Ce programme inclut un plan économique pour redresser la Palestine et répondre aux attentes des acteurs régionaux, notamment en mettant fin aux conflits en cours au Liban et à Gaza. Bien que Trump soit souvent critiqué pour ses positions pro-israéliennes et ses politiques polarisantes (comme la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël), Boulos s’efforce de repositionner l’image de l’ancien président comme un « homme de paix » ayant évité des guerres majeures durant son mandat précédent.
Un acteur controversé mais influent
Si Massad Boulos tente de rallier la diaspora libanaise et les Arabes américains en plaidant pour la stabilité régionale, ses efforts soulèvent des critiques. Les opposants notent que les politiques de Trump, comme les Accords d’Abraham, ont marginalisé la question palestinienne et renforcé les divisions. Toutefois, Boulos semble convaincre une partie de cet électorat, désillusionné par les démocrates, que Trump représente une alternative pragmatique, bien que certains analystes y voient un « vote de protestation » plus qu’un réel soutien.
Quelles perspectives ?
La nomination de Massad Boulos reflète la volonté de Donald Trump d’utiliser la Realpolitik pour consolider son soutien dans des cercles influents. Son rôle pourrait également permettre aux États-Unis de redéfinir leur approche au Moyen-Orient, en privilégiant des alliances stratégiques et des solutions économiques. Cependant, les promesses de paix durable devront se confronter à des réalités complexes, notamment les tensions persistantes autour du nucléaire iranien et du conflit israélo-palestinien.
Au final, le profil de Massad Boulos, entre influence économique et ambitions politiques, illustre l’importance croissante des acteurs non conventionnels et qui ne sont pas des politiciens professionnels dans tous les secteurs comme ici la diplomatie américaine, à un moment où le Moyen-Orient reste au centre des enjeux internationaux.
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