Par Giuseppe Gagliano, Président du Centro Studi Strategici Carlo De Cristoforis (Côme, Italie). Membre du comité des conseillers scientifiques internationaux du CF2R.
La Russie a commencé à fournir de l’électricité à l’Abkhazie, proclamant ces livraisons comme « humanitaires », en réponse à une crise énergétique qui menaçait de plonger la région séparatiste dans le chaos. Officiellement, il s’agit d’un geste fraternel envers un allié historique ; en réalité, c’est un exemple emblématique d’une relation de dépendance stratégique qui maintient Soukhoumi sous l’emprise de Moscou, dans un limbe politique et social où toute autonomie est une illusion.
Une crise « fabriquée » ?
L’Abkhazie, techniquement partie intégrante de la Géorgie mais reconnue comme indépendante seulement par la Russie et quelques États satellites, est habituée à vivre avec des difficultés structurelles chroniques. Cependant, la crise énergétique de décembre est devenue un test politique. La centrale hydroélectrique d’Enguri, principale source d’énergie de la région, a dû fermer en raison de niveaux d’eau trop bas, réduisant l’électricité à quelques heures par jour.
La réaction de Moscou, tardive et calculée, n’est intervenue qu’après l’appel désespéré du président par intérim Badra Gunba, évoquant une « catastrophe humanitaire ». L’intervention du Kremlin, bien plus une démonstration de force qu’un véritable acte de solidarité, souligne la nature instrumentalisée de cette crise.
Une énergie politique
Il est évident que Moscou utilise l’énergie comme outil de contrôle. Les tensions entre Soukhoumi et le Kremlin se sont aggravées en novembre, lorsque l’Abkhazie a rejeté un accord d’investissement russe qui aurait transformé le pays en marché immobilier pour les oligarques. Cette décision a déclenché des protestations, entraînant la démission du président Aslan Bjania et l’interruption des fonds russes destinés au bien-être et à l’infrastructure énergétique.
La Russie, qui maintient des bases militaires sur le territoire, ne tolère aucun écart par rapport à ses intérêts. Les livraisons énergétiques « humanitaires » semblent ainsi être une concession temporaire, un rappel pour l’Abkhazie : l’indépendance a un prix, surtout lorsqu’elle repose sur le soutien financier de Moscou.
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Giuseppe Gagliano a fondé en 2011 le réseau international Cestudec (Centre d’études stratégiques Carlo de Cristoforis), basé à Côme (Italie), dans le but d’étudier, dans une perspective réaliste, les dynamiques conflictuelles des relations internationales. Ce réseau met l’accent sur la dimension de l’intelligence et de la géopolitique, en s’inspirant des réflexions de Christian Harbulot, fondateur et directeur de l’École de Guerre Économique (EGE)
Il collabore avec le Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R) (Lien),https://cf2r.org/le-cf2r/gouvernance-du-cf2r/
avec l’Université de Calabre dans le cadre du Master en Intelligence, et avec l’Iassp de Milan (Lien).https://www.iassp.org/team_master/giuseppe-gagliano/
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