
Par Olivier d’Auzon
Dans une semaine marquée par des tensions mondiales, tous les regards sont tournés vers Riyad, capitale du royaume saoudien, qui se positionne en acteur incontournable des dossiers géopolitiques majeurs.
La ville accueille, des pourparlers essentiels entre les délégations russes et américaines, dirigées respectivement par Sergueï Lavrov et Marco Rubio, pour tenter de réchauffer les relations entre Moscou et Washington.
L’objectif : poser les bases d’une reprise des négociations sur l’Ukraine, avec en ligne de mire un sommet potentiel entre Donald Trump et Vladimir Poutine, peut-être même sur le sol saoudien. Cette rencontre symbolise la volonté de Riyad de jouer un rôle clé dans la réconciliation des puissances mondiales, malgré les fractures qui déchirent le monde depuis l’invasion de l’Ukraine.
Dans un contexte de guerre froide prolongée entre les grandes puissances, l’Arabie saoudite semble prendre une place stratégique. Pour Georges Malbrunot, journaliste au Figaro et spécialiste du Proche Orient “la capacité de Riyad à accueillir ce type de dialogue illustre sa volonté de s’imposer comme le médiateur incontournable entre les puissances en guerre.” Et il n’y a pas que l’Ukraine qui se trouve au cœur des discussions. La diplomatie saoudienne va également se pencher sur un autre dossier explosif : Gaza.
À lire aussi : Le casse-tête de la normalisation entre l’Arabie
Le 21 février 2025, plusieurs pays arabes seront réunis à Riyad pour discuter d’une contre-proposition au projet controversé de Donald Trump, qui préconise le transfert des Palestiniens hors de Gaza. Cette initiative américaine a secoué la scène diplomatique arabe et provoqué de vives réactions, mais elle a aussi mis en lumière un aspect crucial du jeu politique saoudien. Le royaume semble vouloir proposer une alternative viable, à la fois pragmatique et diplomatiquement acceptable, tout en évitant de s’aliéner la cause palestinienne, enjeu majeur dans la région. Comme le souligne Malbrunot, “Riyad navigue dans des eaux troubles, cherchant à éviter l’écueil d’une proposition trop radicale tout en conservant son rôle de leader régional.”
L’Arabie saoudite, forte de ses relations avec Moscou et Washington, semble jouer la carte de la neutralité stratégique. À la croisée des chemins entre deux blocs antagonistes, elle cherche à sortir renforcée de cette diplomatie complexe. La rencontre entre Lavrov et Rubio n’est pas seulement une tentative de rétablir des relations entre deux puissances en guerre ; elle est aussi une manifestation de l’aspiration saoudienne à s’imposer comme un centre diplomatique. En soutenant des discussions ouvertes sur l’Ukraine, Riyad s’assure une place de choix dans la réorientation des relations internationales, à une époque où la multipolarité gagne du terrain.
Toutefois, cette stratégie comporte des risques. Le rôle de médiateur de Riyad dans le conflit ukrainien pourrait rapidement se transformer en épine dans le pied si les négociations échouent ou si l’un des acteurs majeurs, qu’il s’agisse de Moscou ou de Washington, interprète mal les intentions du royaume. De plus, les tensions internes au sein du monde arabe, notamment sur la question de Gaza, pourraient fragiliser cette dynamique de médiation. Le projet de Trump pourrait en effet diviser les pays arabes, certains considérant la proposition comme une trahison de la cause palestinienne. Pour Malbrunot, “la diplomatie saoudienne devra jongler avec les sensibilités internes tout en maintenant son rôle de leader sur la scène mondiale.”
Dans cette équation géopolitique complexe, Riyad semble se positionner comme l’arbitre de la paix, mais cette position est loin d’être acquise. Si elle réussit à rapprocher les grandes puissances, l’Arabie pourrait se voir offrir un rôle prééminent dans la construction de l’ordre mondial du XXIe siècle.
Si elle échoue, cependant, elle pourrait bien perdre son influence, en particulier face à des rivaux comme la Turquie ou l’Iran, qui lorgnent également sur le leadership régional.
Les jours à venir seront cruciaux. Alors que le royaume saoudien se prépare à accueillir ces négociations historiques, la question demeure : Riyad parviendra-t-il à s’imposer comme le médiateur clé des conflits mondiaux, ou verra-t-il son influence éclipser par les jeux d’alliance complexes des grandes puissances ? Tout porte à croire que la réponse se trouve dans les résultats des discussions qui se tiendront à Riyad cette semaine, un carrefour stratégique où se décident les grandes lignes de la diplomatie mondiale
À lire aussi : OPEP, Russie, Iran, Chine… : L’Arabie saoudite prend ses
#Géopolitique, #ArabieSaoudite, #Riyad, #RussieUSA, #UkraineWar, #DiplomatieMondiale, #DonaldTrump, #Poutine, #WashingtonMoscou, #OTAN, #Multipolarité, #GuerreEtPaix, #RelationsInternationales, #MoyenOrient, #Gaza, #ConflitIsraéloPalestinien, #PolitiqueMondiale, #InfluenceSaoudienne, #NégociationsDiplomatiques, #MédiateurMondial, #Saoudiens, #Lavrov, #MarcoRubio, #TensionsMondiales, #RivalitéGéopolitique, #StratégieSaoudienne, #LeadershipMondial, #GuerreFroide2, #Trump2025, #SoftPower, #ÉconomieSaoudienne, #GolfePersique, #ÉnergieMondiale, #Pétrodiplomatie, #PuissanceRégionale, #TensionsAraboAméricaines, #StratégiePolitique, #InfluenceDeRiyad, #TurquieVsArabie, #IranVsArabie