
Par Giuseppe Gagliano, Président du Centro Studi Strategici Carlo De Cristoforis (Côme, Italie)
Une décision à haute portée symbolique
Le gouvernement français s’apprête à franchir une étape décisive dans sa politique de lutte contre l’islamisme en prononçant la dissolution de l’Institut européen des sciences humaines (IESH) de Nevers. Cette institution, connue pour avoir formé des centaines d’imams depuis sa création dans les années 1990, est considérée par les services de renseignement comme un relais de l’idéologie des Frères musulmans. La mesure, attendue dans les prochains jours, vise à tarir une filière de formation religieuse jugée incompatible avec les principes de la République.
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L’ombre des Frères musulmans
L’IESH n’est pas un simple établissement d’enseignement : il est lié à la Fédération des organisations islamiques en Europe (FOIE), historiquement proche des Frères musulmans. Ces derniers prônent une vision de l’islam politique qui, tout en s’inscrivant dans un cadre légal, tend à promouvoir une société islamisée par le biais de l’éducation et de l’action sociale. Pour Paris, le risque est double : l’endoctrinement d’une partie de la jeunesse musulmane et la création de contre-sociétés défiant l’autorité de l’État.
Une décision politique et sécuritaire
La dissolution de l’IESH répond à une logique de sécurité intérieure. Après les vagues d’attentats de 2015-2016, l’État français a renforcé son arsenal législatif pour surveiller et démanteler les structures soupçonnées de dérives communautaristes. Cette mesure s’inscrit dans la continuité de la loi contre le séparatisme de 2021, qui avait déjà permis la fermeture de plusieurs associations religieuses et culturelles. Le signal est clair : l’enseignement islamique doit se conformer aux exigences de laïcité, sous peine d’être interdit.
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Les risques de radicalisation et de fracture sociale
Cependant, cette politique n’est pas sans risques. La fermeture de l’IESH pourrait alimenter un sentiment de persécution au sein d’une partie de la communauté musulmane et renforcer le discours victimaire des mouvements islamistes. Privés d’un cadre de formation reconnu, certains étudiants pourraient se tourner vers des structures parallèles, y compris à l’étranger, où l’enseignement échappe à tout contrôle français. Cela pourrait, paradoxalement, accroître la radicalisation d’une minorité déjà vulnérable et rendre plus difficile le suivi des prédicateurs non officiels.
Enjeux géopolitiques et diplomatiques
Derrière cette décision se profile également une dimension géopolitique. Les Frères musulmans bénéficient du soutien de certains États, comme le Qatar ou la Turquie, qui utilisent leur influence idéologique comme levier diplomatique. En fermant l’IESH, Paris envoie un message de fermeté à ces partenaires tout en rassurant l’opinion publique, inquiète de la montée de l’islamisme. C’est aussi une manière de réaffirmer l’autonomie stratégique de la France dans le traitement de l’islam en Europe.
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Le coût d’une politique de formation nationale
La dissolution de l’IESH ne règle pas la question fondamentale : qui formera les imams de demain ? Le gouvernement propose un système public, intégré aux universités, qui garantirait un enseignement respectueux de la laïcité. Mais un tel dispositif représente un investissement conséquent pour l’État. On estime que la mise en place d’une filière nationale de formation pourrait coûter plusieurs dizaines de millions d’euros par an en infrastructures, en personnel académique et en bourses pour les étudiants. C’est un pari à long terme : réduire le risque sécuritaire grâce à la prévention, mais avec un impact budgétaire qui pèsera sur les finances publiques dans un contexte économique tendu.
Vers un nouvel équilibre
Le succès de cette stratégie dépendra de la capacité de l’État à associer les acteurs musulmans modérés et à éviter un sentiment d’exclusion. Si le dispositif est perçu comme un outil de contrôle idéologique, il risque d’échouer et d’alimenter les tensions. En revanche, s’il parvient à créer un espace de formation pluraliste et respectueux des libertés religieuses, il pourrait devenir un modèle pour l’Europe, où la question de l’intégration de l’islam reste un défi majeur.
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