
Par Mezri Haddad, Docteur en philosophie morale et politique de Paris IV-Sorbonne, ancien ambassadeur à l’UNESCO et directeur du Centre international de géopolitique et de prospective analytique (CIGPA). Dernier essai paru sur la guerre russo-ukrainienne, Du conflit de civilisation à la guerre de substitution, préfacé par Hubert Védrine, éd. JCG, 2022.
Après l’altercation historique entre Donald Trump, J. D. Vance et Volodymyr Zelinski, du vendredi 28 février, dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, qui restera dans les annales diplomatiques, et la réunion ce dimanche, à la Lancaster House, au cÅ“ur de Londres, des dirigeants européens qui ont pour la plupart réitéré leur soutien à l’Ukraine, l’analyse du diplomate et philosophe Mezri Haddad devrait faire réfléchir, faute de faire agir.
Si les Européens veulent gagner, ils doivent d’abord reconnaitre qu’ils ont déjà perdu ! D’autres batailles sans doute plus décisives les attendent -pas forcément contre la Russie- et pour les gagner, il va leur falloir se remettre en question, revoir de fond en comble leurs réquisits autant philosophiques que politiques.
Ils ont perdu de facto sur le plan militaire, nonobstant l’aide financière massive -dont Donald Trump exige à juste titre le remboursement- et logistique de l’Occident collectif pour reprendre cette expression au chef du Kremlin qu’il oppose au Sud global. Ils ont perdu ipso jure sur le plan diplomatique, puisque les négociations russo-américaines ont commencé sans eux et que les résolutions bilatérales auront force de droit. Ils ont perdu a posteriori sur le plan économique, eu égard aux divinations triomphalistes de réduire en quelques mois à néant l’économie russe ; ce sont plutôt leurs économies qui sont en berne. Si choquant serait mon propos, ils ont a priori également perdu sur le plan axiologique car, dans le narratif russe comme occidental, les enjeux de cette guerre n’étaient pas uniquement géopolitiques mais résolument civilisationnels. Ce conflit opposait, en effet, deux modèles de civilisation aux paradigmes radicalement antagoniques. D’un côté des démocraties à l’individualisme effréné, hyper-libertaires, hédonistes, déchristianisées, dénationalisées, en pleine crise morale et spirituelle, ouverte à leurs ennemis comme disait Karl Popper. De l’autre, un régime russe autoritaire, dit liberticide et néanmoins populaire, hyper-souverainiste, en pleine exaltation nationaliste et renouveau orthodoxe, à l’instar d’ailleurs de l’indouisme chez Narendra Modi, du confucianisme, du bouddhisme et du taoïsme chez nos amis Chinois. Deux grandes puissances cofondatrices des BRICS, qui avaient certes condamné l’action militaire russe, mais sans jamais rompre avec l’État russe, ce qui était au départ la position bien prudente du président Macron avant sa volte-face.
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Menace fantomatique et péril existentiel
Dans cette défaite actée, le plus cruel pour les Européens n’est pas seulement de s’être trompés d’ennemi mais surtout d’ami. On n’est jamais trahi que par les siens, enseigne la sagesse populaire, compatible en cela avec le machiavélisme le plus élémentaire. « Être l’ennemi des Américains c’est dangereux, en être l’ami, c’est fatal » avisait Kissinger. En matière de trahison, la France chiraquienne en sait quelque chose ! Pour avoir héroïquement résisté à l’hubris américaine de 2003, à l’inverse des Britanniques, des Polonais, des Norvégiens, des Espagnols… et des Ukrainiens, elle a eu droit à toutes les stigmatisations et sanctions douanières. A l’époque, Condoleezza Rice déclarait ostensiblement qu’il « faut punir la France, ignorer l’Allemagne et pardonner la Russie ».
Mais dans le cas présent, peut-on vraiment parler de trahison ? Trahir, c’est revenir sur une promesse que l’on fait à un ami ou allié, c’est agir aux antipodes d’engagements antérieurs et solennels. Objectivement parlant, Donald Trump n’a pas trahi, il a été au contraire d’une fidélité désarmante. D’abord à l’égard de ce qui compte le plus pour lui, son électorat, qui l’a porté une première et une seconde fois au sommet de l’État au grand dam de l’establishment politique, intellectuel et médiatique américain. Ensuite vis-à -vis de ceux qui comptent le moins pour lui, les alliés naturels et traditionnels des Etats-Unis depuis la Seconde guerre mondiale et même bien avant. A plus forte raison vis-à -vis des quelques pays qui partagent sa vision du monde et des relations internationales, pays que certains taxent souvent d’illibéraux ou de populistes, voire de fascistes, comme si les chemises noires étaient aux portes de l’Europe, comme si le populisme, dans le sens rigoureux et rousseauiste de « volonté générale » était une abjection, l’ultime affront à la doxa bien éclairée. C’est pourtant Tocqueville, au demeurant fin connaisseur de la démocratie américaine, qui constatait avec regret que dans une société de citoyens égaux, la majorité a toujours raison, et j’ajouterai, même quand elle a tort. Cela vaut pour les Américains comme pour tous les peuples qui ont la chance d’élire encore leurs gouvernants. Non, la vraie menace existentielle qui pèse sur l’Europe ne vient pas des régimes dits populistes, Russie comprise. Endogène, cette menace découle des entrailles mêmes des pays européens et que le lexique macroniste désignait par les concepts de séparatisme et celui de décivilisation. Dans le discours qu’il a récemment prononcé à Munich et qui a provoqué chez certains européens des cris d’orfraie, J.D. Vance a clairement déclaré que « la menace qui m’inquiète le plus vis-à -vis de l’Europe n’est pas la Russie, ni la Chine, ni aucun autre acteur extérieur. Ce qui m’inquiète, c’est la menace qui vient de l’intérieur. Le retrait de l’Europe de certaines de ses valeurs les plus fondamentales ». Les exégètes attitrés n’ont voulu y déceler qu’une provocation allusive à la « liberté d’expression », alors qu’elle était plus profonde, touchant au cœur même de la crise multidimensionnelle qui affecte les démocraties représentatives, la pensée néolibérale en tant que telle et même la mondialisation.
Constance et cohérence de Donald Trump
Aussi bien sur la guerre russo-atlantiste par Ukrainiens interposés, que sur la réforme structurelle de l’OTAN, ou sa perception americano-centriste des échanges économiques, ou encore son allergie au multilatéralisme et ses institutions, ou son mépris du droit international, ou son aversion pour la mondialisation ou, de façon plus générale, sa détestation du wokisme, sa répugnance des théories du genre, son hostilité à l’immigration criminogène, son climatoscepticisme…, Donald Trump n’a, en effet, pas trahi. Ni ses principes, ni ses amis, ni ses ennemis. Il le disait Urbi et orbi au cours de son premier mandat, durant sa traversée du désert et pendant sa dernière campagne électorale, sans complexe ni la moindre précaution sémantique. Le seul crédo qui lui irait comme un gant et qu’il partage d’ailleurs avec Poutine, c’est la devise de Tibère : Oderint dum metuant, (qu’ils me haïssent, pourvu qu’ils me craignent). Plutôt que de le blâmer par tropisme de circonstance et de condescendance, on devrait même le remercier d’avoir libéré les Européens de leur servitude volontaire comme dirait La Boétie. D’alliance objective et librement consentie au moment de la guerre froide, époque de la « paix impossible et de la guerre improbable », selon la belle formule de Raymond Aron, les relations transatlantiques ont graduellement muté en allégeance des suzerainetés à l’égard de l’Empire. Cela se comprend aisément pour l’Allemagne, et pour d’autres raisons historiques, pour l’Angleterre. Mais pas pour la France, la patrie du général de Gaulle, dont certains croyaient voir la résurrection, non guère en la personne de Macron mais d’un Zelensky !
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Le grand retour du politique
Une fois n’est pas coutume, la dialectique hegelienne du maître et de l’esclave semble mise à mal : si vitale soit-il à son existence et à ce que Hegel appelle la « conscience de soi », c’est donc le maître qui ne veut plus de l’esclave. Dans ses ultimes conclusions, l’auteur de la Phénoménologie de l’Esprit affirme que sans la violence, l’historicité de l’existence humaine serait inconcevable, qu’une paix édénique et « perpétuelle » (Kant) serait absolument en contradiction avec la nature même de cette historicité. En d’autres termes, que la violence brutale ou symbolique est inhérente à la nature humaine, comme la conflictualité est intrinsèque aux relations internationales.
Sans avoir intellectuellement cultivé la compagnie de ses philosophes allemands ni fréquenté Harvard, et nonobstant sa transgressivité, sa brutalité et sa puérilité, Trump agit avec une certaine stratégie, avec une logique et rationalité même. Instinctivement, il a saisi cette dimension anthropologique et phénoménologique irréductible : la violence. Il n’a probablement jamais entendu parler d’un René Girard, pourtant plus célèbre aux Etats-Unis qu’en France -qui voyait d’ailleurs dans le déconstructivisme derridien, cet ancêtre du wokisme, une « peste » universitaire-, pas plus que de Max Weber ou du sulfureux Carl Schmitt, pourtant inspirateur occulte de Kissinger et de Brzezinski. Devenant une redoutable bête politique, il a le mérite d’incarner de façon instinctive ce que Schmitt a théorisé et Julien Freund profondément développé : la distinction ami/ennemi comme critère matriciel, substantiel et irréductible du politique. Le plus remarquable dans ce « grand basculement du monde » sidérant et qu’on n’arrive pas encore à définir exactement ni à en mesurer l’impact géopolitique réel, c’est, comme l’a très bien vu Marcel Gauchet dans un entretien vidéo au Figaro avec Vincent Roux, le « retour du politique ». Plus précisément le fait d’avoir restitué au politique sa plénitude, son essence, pour reprendre le terme exact de Freund. Fait encore plus remarquable, l’inflexion paradigmatique, politique et géopolitique majeure et à mon sens salutaire que nous vivons n’est pas l’œuvre d’un génie napoléonien ou churchillien, mais d’un homme que certains nomment par dédain et suffisance, le « promoteur immobilier ». C’est Reagan, le « petit acteur de cinéma » qui a mis en déroute le puissant empire soviétique, et c’est Carter le « cultivateur de cacahuètes » qui a été l’architecte des Accords de Camp David ! Il arrive bien souvent que l’Histoire soit faite d’hommes ordinaires ou d’événements anodins.
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Donald Trump, héritier sans héritage de Brzezinski !
Pour avoir été porté au pouvoir à deux reprises, Donald Trump n’est pas un homme ordinaire. Ce n’est certes point un philosophe ni même un homme politique dans le sens usé et usuel du terme. Il n’est pas non plus un pacifiste idéologique, encore moins un belliciste. Même s’il a fait de la violence symbolique un outil dissuasif de persuasion et de négociation, je pense qu’il n’aime pas l’injustice et qu’il est fondamentalement un homme de paix. Il va donc lui falloir œuvrer résolument pour un règlement équitable du conflit israélo-palestinien dans la continuité des Accords d’Abraham, mais en se souciant d’abord et principalement de l’avenir des Palestiniens. Trump est capable de relancer la paix des braves qui a été conclu en 1993 entre Yasser Arafat et Yitzhak Rabin. Un Etat palestinien démocratique et conforme aux résolutions onusiennes doit pouvoir cohabiter avec Israël. Excepté l’aventurisme martial et chaotique de Bush junior, qui a d’ailleurs publiquement soutenu Kamala Harris contre Trump, mutant ainsi de néo-conservateur à archéo-progressiste, cette inclination clausewitzienne -le bellicisme-est généralement plus du côté des démocrates que des républicains. Issu d’une famille calviniste, Trump voit dans sa réussite économique ce que Max Weber voyait dans l’éthique protestante : un signe d’élection divine. Il se croit, mutatis mutandis, investi d’une mission eschatologique pour le bien des Américains d’abord, ensuite, accessoirement, de l’humanité. Cette prévalence absolue des intérêts américains -America First- n’est pas un vice trumpiste mais une vertu américaine, un atavisme culturel bien enraciné. Dans son Grand échiquier comme dans son essai Le Vrai Choix, Brzezinski ajoute toujours en sous-titre, L’Amérique et le reste du monde ! Il serait donc plus juste de reprocher aux Européens de ne pas suffisamment défendre leurs intérêts, plutôt que d’en vouloir aux Américains de défendre acharnement les leurs. Pour le meilleur ou pour le pire, avec l’émergence du Sud global, « l’hyperpuissance » américaine est de moins en moins indispensable et le reste du monde est en passe de devenir le centre du monde.
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Le trumpisme, une tendance lourde
En faisant cavalier seul, met-il en péril immédiat la sécurité stratégique de ce « reste du monde » qu’est devenue l’Europe ? Que l’on soit alarmiste ou optimiste, idéaliste ou réaliste, l’Europe -que de Gaulle voulait de l’Atlantique à l’Oural- va devoir désormais ne compter que sur elle-même, mieux vaut tard que jamais. La Russie de Poutine -qui voulait même en juin 2000 intégrer l’OTAN- aurait pu appartenir à la « Confédération européenne », une idée lancée par le général de Gaulle dans son discours à Strasbourg, en 1959, lorsqu’il a précisément évoqué cette « Europe, de l’Atlantique à l’Oural », et relancée par François Mitterrand lors du Sommet de Prague, les 13-14 juin 1991, quand il a parlé d’une Europe de Brest à Vladivostok. La même année et au même mois, James Baker suggérait à Berlin une « communauté euro-atlantique s’étendant de Vancouver à Vladivostok » !
Pour continuer à jouer dans la cour des grands, il faudrait que l’Europe se dote de tous les leviers de puissance, au premier rang desquels le réarmement moral, qui est aussi crucial que le réarmement militaire. Il lui faudrait renouer avec son passé civilisationnel et son identité culturelle. Au moment de la rédaction de la constitution européenne, on se souvient encore du débat byzantin qu’elle a provoqué et du refus du président Chirac d’y voir mentionner « les racines chrétiennes ». Pour revenir dans l’Histoire à laquelle Fukuyama crut mettre fin avec sa prophétie autoréalisatrice et son exultation messianique vaguement teintée de ratiocinations néo-hégeliennes, le Vieux Continent a besoin d’une seule stratégie réaliste et cohérente, d’un seul leadership, un seul numéro de téléphone, clin d’œil à la boutade de Kissinger. Son problème, son péché originel, c’est qu’elle a plusieurs lignes, dans tous les sens du terme ! Paradoxalement, ce n’est pas ce que lui reproche aujourd’hui Trump pour lequel « L’union européenne a été conçue pour entuber les Etats-Unis ». S’il savait les liens indissolubles que les pères fondateurs, Robert Schuman et Jean Monnet, entretenaient avec son pays, jamais il n’aurait proféré une telle sentence !
C’est le talon d’Achille de l’Europe en ces temps de forte turbulences diplomatiques et de reconfiguration géopolitique et même géographique décisives et périlleuses pour tous. Quieta non movere (Ne touchez pas à ce qui est tranquille) disaient les Romains. La rhétorique guerrière et la diplomatie affective, impulsive et versatile ne mènent à rien, si ce n’est aux gloires chimériques. L’impératif catégorique, le vrai mérite, la grande mission pour laquelle l’Europe devrait œuvrer, c’est la paix perpétuelle qu’ébauchait Kant, soleil des Lumières… et « citoyen » de Kaliningrad !
Si, comme le pense à juste titre Hubert Védrine, Trump est « un phénomène amené à durer », il serait donc vain de tabler hasardeusement sur quatre ans pour le supporter avec le moins de dégâts possibles, le temps que l’Amérique retrouve sa réminiscence et que les Européens replongent dans leur somnolence. Tendance socio-politique lourde, le trumpisme va être une longue épreuve notamment pour les Européens… en attendant la bataille titanesque contre le rival systémique, la Chine. Autant donc le considérer comme une chance pour l’Europe plutôt qu’une malédiction.
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Mezri Haddad est un haut diplomate tunisien qui a été Ambassadeur auprès de l’UNESCO de 2009 à 2011. Il est docteur en philosophie morale et politique diplômé de la Sorbonne (Paris IV). Sa thèse, soutenue en 1997, portait sur “La problématique des rapports entre l’autorité spirituelle et le pouvoir temporel dans l’Islam et le Christianisme”. Il a été le premier universitaire musulman qualifié par le CNU Maître de conférence en théologie catholique. Auteur de plusieurs essais politiques et géopolitiques, il a également beaucoup écrit dans la presse écrite arabe et française, notamment dans Libération, Le Monde et Le Figaro. C’est un intellectuel atypique, résolument indépendant et politiquement incorrect. Comme il le dit lui-même, il se méfie des idées reçues surtout lorsqu’elles sont majoritairement admises. A ceux, très rares, qui le soupçonnent de complotisme, il dit qu’il est philosophe cartésien, cogitatif, donc un homme qui doute de tout et abhorre la bien-pensance. Ainsi, dans son livre “La face cachée de la révolution tunisienne. Islamisme et Occident: une alliance à haut risque” (2011), il a été l’un des rares à fustiger les “printemps arabes”, y voyant certes une vraie colère sociale, un désir de démocratie, mais surtout la main de l’Open Society, Freedom House et l’USAID. Raison pour laquelle il avait publiquement soutenu dès 2015 la candidature de Donald Trump contre Hillary Clinton, “la colombe aux ailes de faucon”!. C’est lui qui avait lancé la fameuse formule “Printemps arabe, hiver islamiste”! Comme il a été l’un des rares en France à défendre la Russie aussi bien en Syrie que dans le conflit russo-ukrainien. Dans son essai “Du conflit de civilisation à la guerre de substitution” (2022), préfacé par Hubert Védrine, il a clairement pris position pour Poutine et contre Zelensky qu’il a traité de “Saltimbanque de Kiev susceptible de provoquer une guerre mondiale”.
