
Par Giuseppe Gagliano, Président du Centro Studi Strategici Carlo De Cristoforis (Côme, Italie)
Le ministre des Finances, Éric Lombard, a lancé un avertissement qui aurait semblé inimaginable il y a quelques années : Paris pourrait solliciter l’aide du Fonds monétaire international si le gouvernement de François Bayrou échouait lors du vote de confiance prévu le 8 septembre. Au cœur de la discorde, un plan d’austérité de 44 milliards d’euros mêlant coupes budgétaires, hausses d’impôts et suppression de deux jours fériés. La plupart des partis politiques ont déjà exprimé leur opposition, annonçant une crise politique et financière majeure.
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Les racines de la crise sont profondes. La dette publique française a dépassé les 110 % du PIB, nourrie par des décennies de dépenses sociales élevées, la gestion de la pandémie, puis les effets de la guerre en Ukraine et de l’explosion des prix de l’énergie. Le déficit reste supérieur à 5 %, largement au-delà des critères européens. Parallèlement, la croissance demeure atone. L’industrie manufacturière a perdu en compétitivité face à l’Allemagne et à l’Asie, tandis que le secteur des services ne parvient pas à compenser. Les tensions sociales, du mouvement des Gilets Jaunes aux manifestations contre la réforme des retraites, ont paralysé les tentatives de réformes structurelles.
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Sur le plan financier, la hausse des taux d’intérêt a aggravé la situation. La France consacre désormais plus de 50 milliards d’euros par an au service de la dette, réduisant sa capacité d’investissement dans la santé, l’éducation ou l’innovation. Le pays est pris dans une spirale où la dette nourrit la dette.
Le plan Bayrou est une réponse désespérée pour rassurer Bruxelles et les marchés. Mais politiquement, il est explosif : réduire des services publics déjà fragiles, augmenter la pression fiscale et toucher à des symboles collectifs comme les jours fériés. L’opposition, de l’extrême gauche à la droite républicaine, a trouvé un rare consensus pour le rejeter.
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Si le gouvernement tombe, le recours au FMI, même seulement envisagé, constituerait une humiliation historique : la deuxième économie de la zone euro, membre fondateur de l’Union, réduite à quémander une assistance réservée aux pays émergents en crise.
Les conséquences dépasseraient les frontières françaises. Une telle crise fragiliserait l’euro, réveillerait le spectre grec et ferait exploser les spreads sur les marchés obligataires, touchant aussi l’Italie et d’autres États fragiles. L’Allemagne, déjà en difficulté avec son industrie automobile et contrainte de se tourner vers l’armement, ne pourrait porter seule l’intégration européenne.
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Il faut enfin replacer cette crise dans son contexte géopolitique. La guerre en Ukraine a bouleversé l’équilibre énergétique et commercial, la perte d’influence en Afrique affaiblit la diplomatie française et les champions nationaux restent vulnérables face aux géants américains et chinois. La France ne paye pas seulement ses excès budgétaires, mais aussi le prix d’un ordre international où elle recule.
En réalité, le possible recours au FMI traduit une crise de souveraineté. La France, qui a bâti son identité sur la grandeur et l’indépendance, se retrouve confrontée à la perspective de décisions dictées de l’extérieur. Une telle issue, pour Paris comme pour l’Europe, serait plus qu’une crise financière : ce serait une défaite politique et historique.
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