
Par Angélique Bouchard
Trump et son administration ne se contentent pas de défendre « une escalade tarifaire » : ils dénoncent un système commercial international truqué.
En affirmant que l’Union européenne, ainsi que d’autres partenaires commerciaux comme le Canada, abusent des règles du jeu, Trump envoie un message clair : il est temps de rééquilibrer les échanges et de mettre fin à une logique qui sacrifie les intérêts américains sur l’autel du libre-échange apparent.
Les récentes déclarations de Trump mettent en lumière une volonté farouche de renégocier les règles du commerce international, en dénonçant ce qu’il qualifie de « Stupid Trade » qui pénalise l’économie américaine. Tandis que les réactions européennes et nord-américaines se multiplient, la bataille commerciale s’annonce comme un enjeu majeur pour l’avenir des relations économiques mondiales. Le président et son équipe n’hésitent pas à user de la rhétorique pour imposer une nouvelle donne, laissant entrevoir des répercussions potentiellement durables sur l’ensemble du système commercial global.
Trump déclenche une escalade tarifaire : une menace de 200 % sur les vins français et autres alcools européens
Le 13 mars 2025 : Dans une nouvelle tournure audacieuse de la guerre commerciale, le président Donald Trump a déclaré, via une publication sur Truth Social, qu’en l’absence du retrait immédiat d’un tarif récemment instauré par l’Union européenne sur le whisky américain, les États-Unis imposeraient prochainement une taxe de 200 % sur « tous les vins, champagnes et produits alcoolisés issus de France et des autres pays représentés par l’UE ». (Source : NEWSMAX ).
Un coup de semonce dans la guerre commerciale.
L’annonce intervient alors que l’Union européenne prévoit de passer à l’offensive en instaurant une taxe de 50 % sur le whisky américain, en guise de riposte aux 25 % de droits de douane récemment appliqués sur l’acier et l’aluminium importés des États-Unis. Cette escalade tarifaire marque une nouvelle phase de tensions entre le président Trump et ses alliés européens, mettant en lumière une lutte stratégique pour le contrôle des échanges commerciaux mondiaux.
Le ministre français du Commerce, Laurent Saint-Martin, n’est pas resté inactif face à cette menace. Dans une réponse publiée sur X (anciennement Twitter), il a affirmé :
« Trump lance l’escalade dans la guerre commerciale qu’il a lui-même choisie. La France reste déterminée à répondre en concertation avec la Commission européenne et nos partenaires. »
Cette déclaration souligne la volonté de l’Union européenne de défendre ses industries et de protéger un secteur économique majeur, tout en montrant une détermination à ne pas se laisser intimider par des mesures unilatérales.
Du côté des États-Unis, le PDG du Distilled Spirits Council, Chris Swonger, a mis en avant l’importance d’un accord sur les spiritueux pour ramener la situation à une neutralité tarifaire. Selon lui, un tel accord favoriserait la création d’emplois et stimulerait la production et les exportations dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration, secteurs clés de l’économie américaine :
« Nous appelons le président Trump à négocier un accord sur les spiritueux avec l’UE afin de revenir à une situation de tarification nulle pour nulle, ce qui profitera à l’économie américaine. Nous voulons des toasts, pas des tariffs. »
Ces propos illustrent la tension entre une stratégie de confrontation tarifaire et une approche plus conciliante visant à préserver les relations commerciales transatlantiques (Source : Fox Business ).
Cette série de menaces tarifaires témoigne de la volonté de l’administration Trump de recourir à la pression économique pour obtenir des concessions sur la scène internationale. Les marchés mondiaux, notamment le secteur viticole et les producteurs de spiritueux, se trouvent désormais au cœur d’un conflit commercial dont l’issue pourrait redéfinir les équilibres économiques entre les États-Unis et l’Union européenne.
Les analystes notent d’ores et déjà que, même si l’approche agressive pourrait bénéficier à certains secteurs américains à court terme, elle risque de compromettre les échanges commerciaux essentiels sur le long terme.
Howard Lutnick défend la stratégie tarifaire de Trump : “Nous jouons pour la force de l’Amérique” :
Dans un contexte de tensions commerciales persistantes, le secrétaire au Commerce américain, Howard Lutnick, a affirmé lors d’une intervention sur “Varney & Co.” que les tarifs douaniers sont essentiels pour la sécurité nationale des États-Unis, et ce, malgré les inquiétudes liées à une éventuelle récession.
Interrogé sur les craintes inflationnistes, Lutnick a répondu avec force :
« Le président est ici pour protéger les travailleurs américains. Il est ici pour protéger l’industrie américaine. Nous allons stopper ces absurdités et ramener l’acier ici. »
Ces propos illustrent la détermination de l’administration Trump à utiliser les droits de douane non seulement comme levier économique, mais aussi comme outil de défense de la souveraineté industrielle. Selon Lutnick, les droits de douane appliqués – notamment la hausse de 25 % sur l’acier et l’aluminium importés, qui s’étend à une vaste gamme de produits en aval tels que boulons, pales de bulldozer et canettes – visent à construire une base industrielle solide sur le sol américain. (Source : Fox Business ).
Réaffirmant sa vision, Lutnick a poursuivi :
« Alors, ce concept selon lequel « les prix vont augmenter », il faut se rappeler que le président Trump joue pour la force de l’Amérique. »
Cette déclaration met en exergue la stratégie tarifaire du gouvernement, qui, selon lui, ne se traduit pas par une simple augmentation des coûts à court terme, mais par une volonté de redynamiser la production nationale et de réduire la dépendance aux importations étrangères. La stratégie de Trump est donc un rempart contre la récession et en faveur de la sécurité nationale.
Lutnick n’a pas hésité à attaquer les sources d’inflation qu’il attribue aux politiques monétaires laxistes. « L’inflation vient d’un gouvernement qui imprime trop d’argent, et non d’un droit de douane. Ce qui est fabriqué aux États-Unis ne coûte pas plus cher. »
Il insiste ainsi sur le fait que la hausse des prix perçue dans certains secteurs est davantage liée à la gestion budgétaire qu’à l’impact direct des droits de douane, une position qui vise à rassurer les acteurs économiques et les consommateurs.
Face aux critiques selon lesquelles des dissensions internes pourraient fragiliser la politique tarifaire, Lutnick a clarifié : « Je contribue bien à l’exécution de la politique. L’équipe économique est unie, nous agissons ensemble. »
La cohésion de l’équipe présidentielle est totale. L’administration Trump est pleinement engagée pour ramener la fabrication d’acier, d’aluminium et prochainement de cuivre sur le territoire américain, une initiative perçue comme cruciale pour la sécurité nationale.
“Les États-Unis vont devenir si riches que vous ne saurez pas où dépenser tout cet argent”
Le président Donald Trump a de nouveau secoué le paysage politique et économique en affirmant que les tarifs douaniers allaient enrichir l’Amérique. Lors d’un échange avec les journalistes à bord d’Air Force One, il a également déclaré que la suspension des renseignements sur l’Ukraine était “presque” levée, insistant sur la nécessité d’un accord de paix rapide avec la Russie.
Alors les tarifs douaniers, une pluie d’argent pour l’Amérique ? Vraiment ?
Le président a balayé d’un revers de main les inquiétudes sur les tarifs douaniers, affirmant que les États-Unis allaient percevoir des centaines de milliards de dollars, ce qui rendrait le pays “si riche que vous ne saurez pas où dépenser tout cet argent” : des usines qui rouvrent, des emplois qui affluent, une Amérique plus forte face à ses partenaires commerciaux !
“C’est la plus grande chose que nous n’ayons jamais faite en tant que pays. Nous allons récupérer notre richesse et reconstruire notre industrie.” (Source : Fox News- You Tube ).
Trump a pointé du doigt les 90 000 usines perdues depuis l’ALENA, affirmant que sa politique allait inverser la tendance et forcer le Mexique et le Canada à mieux traiter l’économie américaine.
Pour Warren Buffett, en revanche, « les tarifs douaniers sont un acte de guerre économique ».
Le légendaire investisseur Warren Buffett, souvent perçu comme la voix de la sagesse en matière économique, a exprimé son inquiétude quant aux tarifs douaniers imposés par le président Donald Trump. Lors d’une rare interview accordée à CBS News, le PDG de Berkshire Hathaway a comparé ces mesures à “un acte de guerre économique” et a averti qu’elles fonctionneraient en réalité comme une taxe déguisée sur les biens de consommation américains.
“Les tarifs douaniers sont en réalité une taxe sur les biens. La petite souris ne les paiera pas !” (Source : Fox Business).
Cette déclaration de Buffett, aussi humoristique que percutante, résume bien la situation : ce ne sont pas les pays étrangers qui paieront ces taxes, mais bien les entreprises et consommateurs américains.
Malgré ces avertissements, la Maison-Blanche maintient le cap. Dès le 04 mars 2025, les nouvelles taxes sont rentrées en vigueur, Trump accélérant son offensive commerciale :
- Canada et Mexique : 25 % sur les importations, 10 % sur l’énergie,
- Chine : 10 % supplémentaires sur les produits déjà taxés, soit 20 % sur toutes les importations,
- 25 % sur l’acier et l’aluminium (dès le 12 mars), 25 % sur les voitures européennes,
- À venir : Création d’un “External Revenue Service” pour centraliser la collecte des tarifs, et 10 % sur certains produits critiques (dès le 2 avril).
Buffett n’est pas le seul à voir ces taxes comme une escalade dangereuse. La Chine, le Canada et le Mexique ont déjà menacé de répliquer avec leurs propres mesures. Une guerre commerciale à grande échelle pourrait ralentir l’économie mondiale et provoquer des représailles inattendues :
- Pékin pourrait limiter l’exportation de terres rares, essentielles aux industries technologiques américaines,
- L’Union européenne pourrait cibler l’industrie automobile américaine, mettant en péril des milliers d’emplois.
- Les pays émergents pourraient privilégier de nouveaux partenaires commerciaux, affaiblissant la domination américaine.
Malgré ces critiques, Buffett reste fidèle à son patriotisme économique. Lorsqu’on lui demande où il investira son argent, sa réponse est immédiate :
“Une majorité de l’argent que je gère restera toujours aux États-Unis. C’est le meilleur endroit ! J’ai eu la chance de naître ici.”
Mais l’investisseur reste pragmatique. Son dernier rapport annuel révèle que Berkshire Hathaway a réduit ses investissements dans les actions cotées en bourse, privilégiant des entreprises sous contrôle direct. Une façon de se protéger des turbulences du marché, causées par l’incertitude économique.
L’Amérique joue gros. Si Trump réussit, il pourrait remodeler le commerce mondial à son avantage. S’il échoue, les États-Unis pourraient payer le prix fort pour cette guerre commerciale.
Guerre commerciale : Trump frappe fort, Goldman Sachs identifie les gagnants et les perdants
Le président Donald Trump ne faiblit pas dans sa stratégie de protection des travailleurs américains. Après avoir imposé des tarifs sur les importations chinoises, mexicaines et canadiennes, il prévoit une nouvelle série de taxes qui, selon Goldman Sachs, vont redéfinir le paysage industriel américain.
Alors que les mondialistes et les grandes multinationales crient au scandale, une réalité s’impose : certains secteurs américains vont enfin bénéficier d’un jeu économique plus équitable.
Cette politique vise à protéger les industries américaines et à renforcer l’indépendance économique du pays. Comme l’a souligné Trump : « Ce pays a été escroqué par toutes les nations du monde, par toutes les entreprises du monde. Nous allons récupérer notre argent. »
D’après Goldman Sachs, plusieurs secteurs vont profiter de cette nouvelle politique :
- La sidérurgie et l’aluminium : Les producteurs de matières premières verront la demande locale exploser.
- Le pétrole e le gaz : Moins de dépendance aux importations, plus de croissance pour l’industrie américaine.
Enfin, une politique qui redonne du pouvoir aux travailleurs américains !
En revanche, les perdants seront les entreprises qui profitent des importations bon marché. Sans surprise, les multinationales et les industries dépendantes des importations étrangères vont être secouées.
Les industries manufacturières : celles qui transforment l’acier et l’aluminium en produits finis verront leurs coûts augmenter. L’industrie pharmaceutique, elle, devrait subir un impact modéré, mais notable, sur la production de médicaments nécessitant des composants étrangers.
Si le Canada ou l’Europe tentent de boycotter certains produits américains, l’impact restera limité, selon Goldman Sachs.
Goldman Sachs prévoit une baisse marginale de la production industrielle (-0,2 %) et du PIB (-0,04 %). Une goutte d’eau comparée aux bénéfices pour la souveraineté économique américaine (Source : Fox Business ).
À lire aussi : Donald Trump face à la dé-dollarisation : un combat à double tranchant
Réaction de la Chine : Pékin s’effondre sous la pression et menace de représailles
L’administration Trump continue de mener une politique de fermeté sans précédent face à la Chine. Cette semaine, les États-Unis ont frappé un grand coup en imposant un tarif fixe de 20 % sur toutes les importations chinoises, envoyant un message clair : les jours où Pékin profitait de l’Amérique sans conséquence sont révolus.
La réaction chinoise ? Une rhétorique alarmiste, des accusations de « bullying » et une promesse de représailles. Mais soyons réalistes : face à un président qui refuse de se plier aux diktats du Parti communiste chinois, Pékin n’a qu’une seule option – reculer ou subir.
Vendredi 07 mars, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a dénoncé les nouveaux tarifs douaniers américains comme étant « arbitraires » et a accusé Washington de vouloir « réprimer la Chine tout en maintenant une bonne relation ».
« De tels actes à deux visages ne sont bons ni pour la stabilité des relations bilatérales ni pour la construction d’une confiance mutuelle », a- t-il déclaré (Source : Fox News).
Traduction pour Donald Trump : « la Chine est en panique ».
« Après des décennies à manipuler le commerce mondial, à voler la propriété intellectuelle américaine et à inonder les États-Unis de fentanyl », Pékin se retrouve enfin confronté à un président qui ne joue plus selon leurs règles… Et Trump n’a pas mâché ses mots lorsqu’il a justifié sa politique tarifaire :
« Ce pays a été escroqué par toutes les nations du monde, par toutes les entreprises du monde. Nous avons été escroqués à des niveaux jamais vus auparavant, et ce que nous allons faire, c’est récupérer notre argent. »
Plus question de laisser la Chine dicter les termes du commerce mondial en profitant d’un libre-échange à sens unique. La Chine s’énerve, mais Trump garde le contrôle :
En guise de représailles, Pékin a riposté en augmentant de 15 % les taxes sur les importations américaines de bœuf, de porc, de poulet et de soja, ciblant directement les agriculteurs américains. Une tentative évidente de frapper là où ça fait mal.
Mais Trump a déjà prouvé qu’il était prêt à soutenir les agriculteurs et les industries américains face aux manipulations chinoises. Contrairement aux précédentes administrations qui se couchaient à la moindre pression de Pékin, Trump tient bon et envoie un message fort : « L’Amérique ne se laisse plus faire ».
Le chantage au « chaos mondial » : la vieille tactique de Pékin
Ne pouvant pas gagner sur le terrain économique, la Chine tente de faire peur avec des discours alarmistes.
Wang Yi a averti que la politique protectionniste américaine pourrait provoquer la « loi de la jungle » à l’échelle mondiale :
« Les petits pays et les faibles seront les premiers à en souffrir, et l’ordre international sera gravement ébranlé. »
Autrement dit : si l’Amérique arrête de jouer le rôle du pigeon, le monde s’effondrera.
Sérieusement ? Ce discours ne prend plus.
Ce que Wang Yi ne dit pas, c’est que la Chine a construit sa puissance en exploitant ce système et en profitant d’une Amérique affaiblie par des dirigeants trop conciliants.
2025 sera l’année où la Chine découvrira la vraie force de l’Amérique.
Les menaces de représailles de la Chine ne sont rien de plus qu’une tentative désespérée de sauver la face. Donald Trump a mis fin à l’ère de l’exploitation chinoise du marché américain. Il a mis en place une politique économique qui protège les travailleurs et les industries de son pays.
Le Parti communiste chinois peut bien crier au « bullying », mais la vérité est simple : Pékin a peur.
Pour le géopolitologue Roland Lombardi : « Oui la Chine a peur de Trump ! Mais attention, elle ne se laissera pas faire. Loin de là ! Elle a encore la puissance nécessaire et les moyens pour rendre coups pour coups et cela risque de faire très mal à l’Occident. Les turbulences à Wall Street ces derniers jours en sont peut-être une première illustration… En attendant, la guerre commerciale contre les États-Unis de Trump reprend de plus belle par rapport à son premier mandat et elle s’annonce plus que jamais brutale et féroce ! »
Or, quoi qu’il en soit, l’Amérique semble être de retour. Et cette fois, elle ne reculera plus !
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Diplômée de la Business School de La Rochelle (Excelia – Bachelor Communication et Stratégies Digitales) et du CELSA – Sorbonne Université, Angélique Bouchard, 25 ans, est titulaire d’un Master 2 de recherche, spécialisation « Géopolitique des médias ». Elle est journaliste indépendante et travaille pour de nombreux médias. Elle est en charge des grands entretiens pour Le Dialogue.
