
Par Le Diplomate
Le 24 avril 1915 marque l’arrestation à Constantinople de plusieurs centaines d’intellectuels arméniens, point de départ d’un vaste programme de déportations et de massacres dont le bilan humain dépasse 1,5 million de victimes. À l’occasion du 110ᵉ anniversaire de ces événements, il est essentiel de rappeler les faits dans leur déroulé chronologique et administratif.
De l’arrestation aux « marches de la mort » (avril–août 1915)
Le 24 avril 1915, sous l’ombre de la Première Guerre mondiale, le Comité Union et Progrès (CUP) fait arrêter entre 250 et 600 notables arméniens à Constantinople – politiciens, universitaires, journalistes, avocats – afin de désorganiser la communauté. Dès le mois suivant, des décrets officiels ordonnent la « relocation » des populations civiles vers l’Anatolie intérieure. Présentées comme temporaires et motivées par des raisons de sécurité militaire, ces déportations se transforment rapidement en « marches de la mort » : les convois, placés sous escorte militaire, traversent des zones arides sans ravitaillement, exposés aux pillages et aux exactions, provoquant la mort de dizaines de milliers de personnes par épuisement, maladie ou exécution sommaire.
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Silence officiel et premiers témoignages (1916–2005)
À l’automne 1915, face aux protestations diplomatiques alliées (France, Royaume-Uni, Russie) et aux rapports des missions humanitaires, la Porte ottomane modifie la terminologie des mesures sans suspendre les opérations. Après la fin de l’Empire et la prise de pouvoir kémaliste, seuls quelques procès sommaires sont tenus, laissant la plupart des responsables impunis. Le nouveau gouvernement de Mustafa Kemal rejette toute qualification « génocidaire », et la Turquie instaure, à partir de 1985, des lois de « diffamation turque » criminalisant la remise en cause du récit officiel. Pendant ce temps, la diaspora arménienne, d’abord active dans les pays d’accueil dès les années 1960, structure une mémoire collective à travers des commémorations annuelles, la création de musées et la fondation de chaires universitaires.
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Mémoire vivante et reconnaissance internationale (2006–2025)
Le centenaire, en 2015, marque un tournant symbolique : plus de trente États — la France dès 1998, la Russie en 1995, l’Argentine en 2007 — ont officiellement reconnu le génocide. La Turquie reste en déni, mais l’ouverture progressive des archives ottomanes et européennes depuis 2020 enrichit les travaux historiques. En avril 2021, les États-Unis rejoignent la liste des pays reconnaissant le caractère génocidaire des massacres. À l’heure du 110ᵉ anniversaire, chercheurs et institutions s’attachent non seulement à documenter les mécanismes de planification et d’exécution, mais aussi à mettre en lumière les formes de résistance, les réseaux d’entraide et les trajectoires de survie. Cette commémoration invite à transmettre intacte la mémoire des victimes et à rappeler que l’instruction rigoureuse et la vigilance face à toute négation demeurent les meilleurs remparts contre la répétition des crimes de masse.
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