The Green Great Game – PARTIE 1 Le Grand Jeu Vert : la lutte contre le changement climatique n’est pas la fin des luttes

Shares
energie verte
Réalisation Le Lab Le Diplo

Par Alexandre Damiens

Afin de comprendre les puissances géopolitiques, il est nécessaire d’appréhender leur caractère énergétique[i]. Ce caractère est un facteur déterminant : il dessine leurs possibilités et leurs nécessités. Que sont les notions de superpuissance ou même d’hyperpuissance si ce n’est la capacité à ravitailler une armée, à alimenter une économie, à entretenir des institutions et à nourrir, au propre comme au figuré, une population ?

Si le Green Great Game/Grand Jeu Vert n’est pas le détonateur de la situation inflammable que nous vivons, il est sans aucun doute une charge explosive supplémentaire. Comprendre le monde aujourd’hui et les calculs du XXIe siècle nécessite d’appréhender ce nouveau Grand Jeu géopolitique. Les mouvements stratégiques de notre époque ont un lien avec ce cadre analytique qui considère l’accès aux nouvelles ressources stratégiques : l’alliance AUKUS[ii], le format QUAD[iii] ou le forum I2U2[iv] ou encore les Nouvelles routes de la soie[v], mais aussi la dédollarisation (BRICS+) ou la (re)dollarisation (Argentine), comme les conflits en Ukraine ou au Proche Orient (Israël, Palestine, Liban, Syrie) ainsi que les accords tripartites Chine-Iran-Arabie Saoudite[vi], l’importance stratégique des îles Salomon pour la Chine ou les vues de Donald Trump sur le Groenland et le Canada ou encore les tensions au Sahara Occidental…

Rapport de force, équilibre des puissances et consommation énergétique

Disposer d’énergie de façon souveraine est un prérequis au statut de puissance : l’énergie dont dispose un pays ou une nation constitue son potentiel. La Grande Bretagne a pu dominer le XIXe siècle grâce à son charbon. Les Etats-Unis ont pu dominer le XXe siècle grâce à leur pétrole. Ces puissances maritimes ont su aller chercher ailleurs les ressources qui finirent par leur manquer. Autour de ces mouvements ont pris place des jeux géopolitiques : le Great Game[vii], opposant les Russes et les Britanniques en Asie centrale au XIXe siècle, puis le New Great Game[viii], opposant à nouveau les Russes mais cette fois-ci aux Américains, au XXe siècle, encore en Asie centrale. L’échiquier est aujourd’hui le même : Afghanistan, Géorgie, Azerbaïdjan, Arménie… et les joueurs régionaux aussi : Iran, Turquie, Arabie Saoudite, Pakistan, Libye. Toute ressemblance avec des situations ou des personnages actuels n’est évidemment pas fortuite.

Si disposer d’énergie est une condition nécessaire, ce n’est pas une condition suffisante. Des pays disposent de stocks d’énergie immenses, mais ils restent des puissances régionales, de second rang voire de troisième ordre. Il semble même exister une « malédiction des matières premières » :  les pays les mieux dotés en ressources naturelles se développent souvent moins aisément ou moins rapidement que les pays qui sont moins bien dotés[ix]. Pour être une superpuissance, il faut aussi disposer d’autres ressources : savoirs, savoir-faire, savoirs techniques et technologiques. Il faut ainsi disposer de ressources humaines, matérielles et immatérielles afin de tirer profit du capital énergétique. Cette gamme de savoirs et de ressources permet d’employer le potentiel énergétique, disponible chez soi ou ailleurs. Le partage de tels savoirs ou ressources est immensément stratégique…

De multiples évolutions sur la trajectoire d’un scénario maintes fois répété

Depuis toujours, le scénario mondial se concentre autour de l’accès aux ressources[x]. Les stratégies sont essentiellement énergétiques et orientées sur la détention, l’acquisition ou l’accès à des gisements de puissance. Les hommes, l’eau, les cultures agricoles, le bois, le charbon, le pétrole, le gaz, l’uranium ou le lithium sont des moyens énergétiques. Des guerres militaires ou économiques ont conduit les peuples et leurs individus, ou encore les sociétés et leurs actionnaires, à mener de grandes entreprises, qu’elles aient été publiques ou privées, à se livrer des batailles pour s’approprier les ressources énergétiques, dans une quête de puissance. 

De nombreuses évolutions énergétiques ont déjà eu lieu dans l’Histoire[xi]. Elles ont été le fruit de l’utilisation de nouvelles énergies ou de nouvelles technologies : le feu via le bois, le vent via les moulins, le charbon via les chaudières, le pétrole via les moteurs, le gaz via les turbines, l’uranium via les réacteurs, le lithium via les batteries… Chacune de ces évolutions a produit des effets sociétaux considérables.

Les évolutions énergétiques ont renouvelé le genre et le récit d’un scenario souvent similaire. L’énergétique planétaire a établi les puissances au travers d’une Histoire assez tumultueuse et parfois même très violente. En effet, les évolutions énergétiques ont fait et défait des empires, des royaumes, des dictatures et mêmes des démocraties.

D’abord, il s’agit de maitriser l’accès aux sources d’énergie. Ensuite, il s’agit de les utiliser, plus – en quantité – ou mieux – en qualité – que les autres. Enfin, il faut interdire aux concurrents ou ennemis ou non alignés, autant que possible, l’accès aux gisements ou aux divers savoirs nécessaires à leur exploitation. Pour ce faire, il s’agit de tirer des lignes et d’établir les frontières à coup d’alliances exclusives, tels des concessions, des contrats, des partenariats ou des brevets avec de possible partage d’accès, de revenus, de rentes ou de profits. L’ultime but est de tirer un avantage comparatif dans la compétition entre nations, sociétés ou individualités. Par exemple, James Watt n’a pas inventé la machine à vapeur, il l’a amélioré ; puis, son associé Bolton et lui ont préempté les domaines techniques par divers brevets assez vagues afin de limiter les libertés d’exploitation des compétiteurs, notamment dans le domaine des locomotives. Aujourd’hui, les mêmes stratégies sont encore en place afin de conserver positions, bénéfices et actifs…

À lire aussi : ANALYSE – Le jeu vidéo et le conflit israélo-palestinien

Nouvelles énergies : nouveaux équilibres de puissance et nouveaux rapports de force

La diplomatie climatique offre une nouvelle clé de lecture des relations internationales. Pourquoi ? La réponse tient en peu de mots : la diplomatie climatique requiert une autre expression de la suprématie énergétique. Cette dernière s’exprime et s’exerce depuis au moins deux siècles via les énergies fossiles.  Or, les émissions de gaz à effet de serre (CO2, CH4, HFC, N2O…) sont pour les trois quarts d’origine énergétique et plus de 75% sont du CO2[xii]. Ainsi, les émissions de carbone (CO2) sont un proxy fiable des consommations énergétiques, elles-mêmes un proxy fiable du Produit Intérieur Brut (PIB)[xiii].

Définir les émissions de CO2 à horizon 2030 ou 2050, c’est redéfinir les traits de la puissance. Aujourd’hui, l’évolution du climat contraint l’expression énergétique mondiale qui est établie sur la base d’externalités environnementales[xiv] qui perturbent le climat. L’utilisation d’énergie à haut contenu carbone assoit la domination en même temps qu’elle génère l’instabilité de l’ordre énergétique qu’elle établit. En effet, les réactions constatées et attendues du changement climatique provoquent ou provoqueront des perturbations qui génèrent déjà des troubles – matériels, sociaux, sanitaires, économiques, politiques, etc. – et qui déstabilisent déjà également le système terre dans son ensemble.

L’énergie carbonée est aujourd’hui la clé de résolution de deux équations : l’équilibre des puissances et la lutte contre le changement climatique. En effet, aujourd’hui, contraindre les émissions de carbone, c’est contraindre la puissance énergétique qui contraint l’exercice de la puissance économique ou politique. Des évolutions sur un plan ne peuvent qu’entrainer des évolutions sur les autres, et vice versa.

La realpolitik considère les rapports de force. Or, la force est l’expression de la puissance. Il ne peut y avoir de realpolitik sans une connaissance fine des enjeux énergétiques.  Si la puissance est l’expression de l’énergie dans le temps, la force est l’expression de l’énergie dans l’espace[xv]. Les rapports de force entre les puissances ne peuvent trouver une résolution qu’en appréhendant convenablement la dimension énergétique[xvi]. Dans son étude Race et histoire, Claude Lévi-Strauss est explicite : « si ce n’est le consentement qui fonde la supériorité occidentale, n’est-ce pas alors cette plus grande énergie dont elle dispose et qui lui a précisément permis de forcer le consentement ? […] C’est un phénomène objectif que seul l’appel à des causes objectives peut expliquer.[xvii] » 

Que peut-on prévoir pour le XXIe siècle ? Une chose est sûre : l’énergie sera essentielle, comme elle l’a toujours été. Un monde bas carbone est un monde à haut contenu minéral : les objectifs de décarbonation de l’énergie et la neutralisation climatique de l’économie vont entrainer, et entrainent déjà, une nouvelle course aux ressources. Cette course aux ressources s’opère sur plusieurs zones, plans et niveaux : minéral, technologique, commercial, économique, politique et diplomatique[xviii]. Cette course s’inscrit dans des déterminants géologiques, et par conséquent géographiques, ainsi qu’environnementaux. Ces déterminants sont considérés de façon assez variable selon les acteurs et leurs besoins ou nécessités ou idéologies. Il en résulte des capacités variables à exercer la puissance. Des rapports de force asymétriques peuvent émerger : le pouvoir de blocage peut être significatif. Par exemple, le contrôle de certaines voies d’accès, sans nécessairement contrôler les gisements miniers qui en dépendent, peut être structurant dans les relations. On comprend dès lors les mouvements américains[xix], chinois[xx], russes, indiens ou européens[xxi] en Afrique, en Asie, en Amérique Latine, l’Arctique ou les uns chez les autres… Ces mouvements s’étendent sur les terres comme sur les mers. Signe des tensions actuelles et du déploiement planétaire du Green Great Game, aucun des passages stratégiques, comme les détroits (Ormuz, Taïwan, Malacca, Øresund, Bosphore…) ou canaux (Suez, Panama), n’est épargné par les conflits de haute intensité ou la guerre économique.

À lire aussi : COP 29 à Bakou : Étape majeure de la lutte contre le changement

Aujourd’hui, la Chine est le premier producteur de charbon quand les Etats-Unis sont les premiers producteurs de pétrole et de gaz. Vont-ils se passer de leurs gisements d’énergie, de puissance et de force ? Si oui, où iront-ils puiser leur énergie et comment la transformeront-ils en puissance ? Si non, que feront les autres nations ? La Chine contrôle assez largement les marchés des minerais critiques pour la transition énergétique quand les Etats-Unis et leurs majors pétrogazières contrôlent assez largement l’exportation de Gaz Naturel Liquéfié (GNL), aux USA mais aussi grâce à leur position au Qatar et en Australie. Ce GNL est soit le « Freedom Gas » soit le « carburant de transition » selon respectivement Trump ou Biden. D’une certaine manière, Chine et Etats-Unis sont assez complémentaires… L’Europe est dépourvue de tels gisements, la Russie en regorge : leurs liens sont coupés et leurs pipelines découpés. Le retrait des Etats-Unis du Moyen-Orient correspond à une indépendance énergétique retrouvée grâce au « boom du gaz de schiste ». La Chine est aujourd’hui le premier client du pétrole saoudien et du pétrole iranien, au moment où elle crée une commission trilatérale Chine – Arabie Saoudite – Iran[xxii].

La lutte contre le changement climatique n’est pas la fin des luttes

Tous ces facteurs forment l’émergence d’un autre et nouveau Grand Jeu géopolitique : le Grand Jeu vert (The Green Great Game). Dans l’article « Les Etats-Unis, l’Union Européenne et le Green Great Game[xxiii] », j’avais pu comparer les positions respectives des USA et de l’UE dans ce grand jeu. Évidemment, les Etats-Unis et l’Union Européenne ne sont pas les seules protagonistes.

Il existe de nombreuses intrigues énergétiques ou implications stratégiques à prendre en compte afin, et avant, de formuler une politique climatique qui tienne compte de la puissance au sens géopolitique. Dans cette série d’articles, nous allons explorer quelques pans du Green Great Game. Ce grand jeu a démarré il y a bien longtemps. Il a été révélé au grand jour au lendemain de la chute de l’URSS, lors de la première incursion géopolitique d’ampleur dédiée spécifiquement aux enjeux environnementaux de la planète : le Sommet de la Terre à Rio en 1992. Des briques essentielles des éléments doctrinaux avaient été posées depuis l’éveil d’une conscience écologique globale, dans les années 1970. Mais, depuis lors, peu nombreux sont ceux qui ont pris conscience des éléments sous-jacents de ce Grand Jeu Vert : ses déterminants, ses nouvelles frontières, ses lignes historiques et la nouvelle course aux ressources qui en résulte. Cette série d’articles, bien loin d’épuiser ce sujet, pourra éveiller aux grands équilibres en déplacement et aux nouveaux rapports de force en cours d’établissement.

À lire aussi : COP 29 à Bakou : Étape majeure de la lutte contre le changement


[i] La puissance est une notion énergétique. D’un point de vue physique, il s’agit de la quantité d’énergie échangée rapportée à la durée de l’échange. La puissance définit ainsi un débit : une quantité d’énergie par unité de temps. Selon le dictionnaire Larousse, la puissance est l’intensité d’un phénomène.

[ii] AUKUS (pour AU-UK-US) : alliance et pacte de sécurité signés entre l’Australie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis en septembre 2021. Parmi ses conséquences, on trouve la rupture par l’Australie du contrat de livraison de douze sous-marins français.

[iii] QUAD : coopération pour la sécurité, cadre informel, entre les Etats-Unis, le Japon, l’Australie et l’Inde.

[iv] I2U2 : coopération formée en 2022 entre l’Inde, Israël, les Emirats Arabes Unis et les Etats-Unis. La coopération s’organise principalement autour des thématiques de l’eau, de l’énergie, de la sécurité alimentaire.

[v] Les Nouvelles routes de la soie constituent un projet chinois initié en 2013. Ce projet vise à créer des réseaux routiers et ferroviaires mais des interconnexions portuaires afin de créer des routes commerciales eurasiatiques et intercontinentales convergentes vers la Chine.

[vi] Communiqué du Ministère Chinois des affaires étrangères des 10 mars 2023: Joint Trilateral Statement by the People’s Republic of China, the Kingdom of Saudi Arabia, and the Islamic Republic of Iran

[vii] Peter Hopkirk, The Great Game: The Struggle for Empire in Central Asia, Kodansha America Inc., 1994.

[viii] Lutz Kleveman, The New Great Game: Blood and Oil in Central Asia, Grove Press, New York, 2003.

[ix] Concept et constatation d’abord par Richard Auty au début des années 1990, puis revus régulièrement, notamment par Joseph E. Stiglitz et Al. en 2007 dans Escaping the Resource Curse.

[x] Michael T. Klare, Resource Wars: The New Landscape of Global Conflict, Owl Books, 2001.

[xi] Vaclav Smil, Energy and Civilization: A History, The MIT Press, 2017.

[xii] Ministry of the Energy Transition, Statistical Data and Studies Department, Key figures on climate – France, Europe and Worldwide, 2023 Edition, October 2023.

[xiii] Le G7 et les BRICS, soit 12 pays (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne, Japon, Italie, Canada et Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) représentent peu ou prou deux tiers du PIB mondial et deux tiers des émissions de carbone.

[xiv] Une externalité est un effet externe non comptabilisé dans un système. Par exemple, aujourd’hui, au niveau mondial, le système économique est assis sur l’utilisation des énergies fossiles sans compatibiliser la nuisance ou les dommages que peuvent produire les émissions de gaz à effet de serre associées à cette utilisation .

[xv] Ce sont là des vérités de la science physique. La puissance exprime la capacité à accomplir un travail, c.à.d. une dépense énergétique, dans un temps donné. La force est un transfert d’énergie qui produit un mouvement dans l’espace.

[xvi] Richard Heinberg, Power:  Limits and Prospects for Human Survival, New Society Publishers, 2021. p.3 : “one of the most important lessons I had learned during my years of examining these subjects was that, if you want to understand any ecosystem or human society, a good rule of thumb is to follow the energy.”

[xvii] Claude Lévi-Strauss, Race et histoire, Unesco, 1952. Chapitre 7, Place de la civilisation occidentale.

[xviii] Daniel Yergin, The New Map: energy climate, and the clash of nations, Penguin Press, 2020.

[xix] Communiqué de la Maison Blanche du 13 juin 2024 (Fact sheet: Partnership for Global Infrastructure and Investment « PGI »): “To date, the United States has mobilized more than $60 billion towards PGI investments through federal financing, grants, and leveraged private sector investments over the last three years”.

[xx] Communiqué de la Banque Européenne d’investissement du 28 avril 2023 (Global Gateway : la Commission et la BEI annoncent 18 milliards d’EUR de financements pour stimuler les investissements dans l’action climatique et les économies durables) : au niveau mondial, Global Gateway entend mobiliser 300 milliards d’EUR d’investissements entre 2021 et 2027, en combinant des aides non remboursables, des prêts concessionnels et des garanties pour réduire les risques associés aux investissements du secteur privé.

[xxi] Portail du site officiel des Nouvelles routes de la soie (22 novembre 2017) : La Ceinture économique de la Route de la soie relie à l’est le cercle économique Asie-Pacifique et à l’ouest l’espace économique européen développé, ce qui fait qu’elle est considérée comme le « couloir économique le plus long du monde et avec le plus grand potentiel ».

[xxii] Communiqués du Ministère Chinois des affaires étrangères des 10 mars 2023 (Joint Trilateral Statement by the People’s Republic of China, the Kingdom of Saudi Arabia, and the Islamic Republic of Iran) et 20 novembre 2024 (Joint Press Release of the Second Meeting of the China-Saudi Arabia-Iran Trilateral Joint Committee).

[xxiii] Alexandre Damiens, Les Etats-Unis, l’Union Européenne et le Green Great Game, Politique Etrangère, N°244, 43-57.

À lire aussi : Russie-Afrique : L’or de Wagner, nerf de la guerre


#GreenGreatGame #TransitionÉnergétique #GéopolitiqueÉnergétique #ConflitsÉnergétiques #RessourcesStratégiques #ChangementClimatique #GuerreDesRessources #RapportsDeForce #PouvoirÉnergétique #GéopolitiqueDuClimat #RessourcesCritiques #GazNaturelLiquéfié #ÉnergieMondiale #TransitionBasCarbone #CourseAuxMinéraux #GrandJeuVert #DiplomatieClimatique #ÉnergieEtPuissance #CompétitionChineUSA #EnjeuxÉnergétiques #ConflitsÉconomiques #ClimatEtPuissance #DétroitsStratégiques #ÉconomieCarbone #MineraisCritiques #TensionsGlobales #ChineEtUSA #SouverainetéÉnergétique #GNL #NeutralitéClimatique

Shares
Retour en haut