
Par Olivier d’Auzon
Depuis plus de vingt ans, la Chine s’est imposée comme un partenaire économique clé pour l’Afrique, finançant de vastes projets d’infrastructure essentiels au développement du continent. Cependant, derrière ces investissements colossaux se profile une inquiétude grandissante : celle d’une dette croissante qui pourrait compromettre la souveraineté financière de plusieurs nations africaines.
L’essor du financement chinois en Afrique
Depuis le début des années 2000, la Chine a injecté environ 170 milliards de dollars en Afrique, selon l’Initiative Global China de l’Université de Boston. Ces prêts ont facilité la construction de routes, de ports, de chemins de fer et de centrales électriques, contribuant à la modernisation du continent.
Toutefois, la question de la viabilité de cette dette devient pressante. Nombre de pays africains peinent aujourd’hui à rembourser leurs emprunts, menaçant leur stabilité économique. En 2022, les financements chinois en Afrique sont tombés sous la barre du milliard de dollars, une chute attribuée aux difficultés croissantes liées à la gestion de la dette.ù
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Un rebond en 2023 et une relance en 2024-2025
Face à ces défis, Pékin a ajusté sa stratégie. En 2023, les financements chinois ont rebondi à 4,61 milliards de dollars, marquant la première augmentation annuelle depuis 2016. Puis, en 2024, lors du Forum sur la Coopération sino-africaine à Pékin, Xi Jinping a promis 51 milliards de dollars supplémentaires pour soutenir les infrastructures et générer un million d’emplois sur le continent.
Mais cette relance massive soulève une interrogation essentielle : les pays africains peuvent-ils continuer à contracter ces emprunts sans s’exposer à un risque majeur de surendettement ?
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Les 10 pays africains les plus endettés envers la Chine (2000-2025)
D’après Aid Data, voici les dix pays africains ayant accumulé la plus grande dette envers la Chine entre 2000 et 2025 :
| Rang | Pays | Dette totale envers la Chine (2000-2025) |
| 1 | Angola | 67,4 milliards $ |
| 2 | Afrique du Sud | 23,5 milliards $ |
| 3 | Éthiopie | 22,8 milliards $ |
| 4 | Soudan | 19,2 milliards $ |
| 5 | Égypte | 16,5 milliards $ |
| 6 | Nigeria | 15,7 milliards $ |
| 7 | Zambie | 14,3 milliards $ |
| 8 | République Démocratique du Congo | 14,0 milliards $ |
| 9 | Kenya | 13,8 milliards $ |
| 10 | Ghana | 10,7 milliards $ |
L’Angola demeure le pays le plus endetté, avec 67,4 milliards de dollars d’emprunts contractés principalement pour la reconstruction après la guerre civile. Derrière lui, l’Afrique du Sud et l’Éthiopie ont vu leur dette croître de manière significative, avec une part importante dédiée aux infrastructures ferroviaires et énergétiques.
Le spectre du surendettement
Bien que ces financements aient permis un développement accéléré, ils représentent un poids économique croissant. La Zambie, par exemple, a été contrainte de déclarer un défaut de paiement en 2020, déclenchant des négociations complexes avec Pékin pour restructurer sa dette. D’autres pays pourraient suivre, mettant en péril leurs perspectives de croissance.
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Une dépendance financière à double tranchant
Le défi actuel pour l’Afrique est de trouver un équilibre entre croissance et endettement soutenable. La Chine reste un partenaire financier clé, mais les gouvernements africains doivent élaborer des stratégies pour éviter une spirale de la dette qui pourrait brider leur développement futur.
Alors que Pékin continue d’ajuster sa politique d’investissement en Afrique, une question cruciale demeure : les financements chinois sont-ils une aubaine pour le continent ou le prélude à une dépendance économique difficile à surmonter ?
L’Angola reste le pays le plus endetté, avec 65,2 milliards de dollars d’emprunts contractés principalement pour la reconstruction après la guerre civile. Derrière lui, l’Afrique du Sud et l’Éthiopie ont vu leur dette croître de manière significative, avec une part importante dédiée aux infrastructures ferroviaires et énergétiques.
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Le spectre du surendettement
Bien que ces financements aient permis un développement accéléré, ils représentent un poids économique croissant. La Zambie, par exemple, a été contrainte de déclarer un défaut de paiement en 2020, déclenchant des négociations complexes avec Pékin pour restructurer sa dette. D’autres pays pourraient suivre, mettant en péril leurs perspectives de croissance.
Le défi actuel pour l’Afrique est de trouver un équilibre entre croissance et endettement soutenable. La Chine reste un partenaire financier clé, mais les gouvernements africains doivent élaborer des stratégies pour éviter une spirale de la dette qui pourrait brider leur développement futur.
Alors que Pékin continue d’ajuster sa politique d’investissement en Afrique, une question cruciale demeure : les financements chinois sont-ils une aubaine pour le continent ou le prélude à une dépendance économique difficile à surmonter ?
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Olivier d’Auzon est consultant juriste auprès des Nations unies, de l’Union européenne et de la Banque mondiale. Il a notamment publié : Piraterie maritime d’aujourd’hui (VA Éditions), Et si l’Eurasie représentait « la nouvelle frontière » ? (VA Éditions), L’Inde face à son destin (Lavauzelle), ou encore La Revanche de Poutine (Erick Bonnier).
