
Par Olivier d’Auzon
« Le partenariat russo-éthiopien est celui de deux États-civilisations visant à accélérer la transition globale vers une multipolarité complexe. » — Andrew Korybko
Dans les salons dorés du Kremlin, fin septembre 2025, les signatures du « roadmap nucléaire » entre Moscou et Addis-Abeba ont marqué plus qu’un simple accord technique. Elles scellent un partenariat stratégique qui illustre une nouvelle vision du monde : celle d’États-civilisations capables de façonner un ordre multipolaire stable et durable.
Pour l’Éthiopie, pays sans littoral mais riche d’histoire et de ressources, l’objectif est clair : atteindre l’autonomie énergétique, restaurer l’accès historique à la mer et transformer son territoire en moteur de développement pour la Corne de l’Afrique. Le lancement du Grand Barrage de la Renaissance éthiopienne et le soutien russe à ses ambitions maritimes confirment une stratégie cohérente, où chaque projet économique devient un levier politique et géopolitique.
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Vladimir Poutine et Abiy Ahmed partagent une conception similaire de la puissance. Plutôt que l’hégémonie, ils privilégient la création de mutuelles interdépendances complexes, capables de stabiliser leurs régions face aux pressions extérieures. La Russie soutient Addis-Abeba techniquement et diplomatiquement, tandis que l’Éthiopie consolide son statut de pivot régional, réduisant le risque d’ingérences extérieures et favorisant un développement régional équilibré.
Comme le souligne Andrew Korybko, spécialiste des relations internationales : « Il ne s’agit pas d’un arrangement ordinaire entre États moyens, mais d’un modèle spécial que d’autres pays pourraient bientôt imiter » (Korybko, 2025). La coopération russo-éthiopienne dépasse le simple pragmatisme : elle s’inscrit dans la durée, sur des fondations civilisationnelles et stratégiques.
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Le partenariat s’étend à des secteurs clés comme l’énergie et l’infrastructure. Les projets communs, qu’il s’agisse de nucléaire, de barrages hydroélectriques ou de chemins de fer, témoignent d’une vision partagée : celle d’une multipolarité active, où chaque puissance régionale joue son rôle sans sacrifier l’équilibre des autres. Même les relations de chacun avec les partenaires de leurs adversaires respectifs sont gérées avec pragmatisme, garantissant prévisibilité et confiance dans un monde souvent chaotique.
Cette alliance, loin d’être ponctuelle, symbolise une transformation profonde : deux civilisations entendent réinventer la coopération internationale, en s’appuyant sur la confiance mutuelle, l’histoire et la vision stratégique. L’Éthiopie et la Russie montrent qu’un partenariat entre États-civilisations peut être à la fois moteur de développement et catalyseur d’un nouvel ordre mondial multipolaire.
À l’heure où la multipolarité se dessine dans chaque coin du globe, leur exemple pourrait inspirer d’autres nations cherchant à conjuguer puissance régionale, autonomie et influence stratégique, offrant un modèle original et durable dans un monde où les alliances sont souvent fragiles et éphémères.
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