DÉCRYPTAGE – Irak : Les services de sécurité au cœur de la bataille pour le poste de Premier ministre

Shares
Salle du Parlement irakien à Bagdad, symbole du pouvoir politique et des enjeux électoraux de 2025, avec le drapeau national en premier plan.
Réalisation Le Lab Le Diplo

Par Giuseppe Gagliano, Président du Centro Studi Strategici Carlo De Cristoforis (Côme, Italie) 

Une élection décisive sous haute tension

Les élections législatives prévues le 11 novembre 2025 redessinent déjà les équilibres politiques en Irak. Parmi les figures pressenties pour succéder à Mohammed Shia al-Sudani, plusieurs proviennent du monde du renseignement et de la sécurité, révélant le poids stratégique croissant de ces structures dans le pouvoir politique à Bagdad.

En première ligne se trouve Hamid al-Shatri, chef du Service national de renseignement, technocrate sans affiliation partisane, avec une longue expérience au sein du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité nationale. À ses côtés, Qasim al-Araji, conseiller à la sécurité nationale et ancien ministre de l’Intérieur, figure influente liée à l’Organisation Badr. Tous deux font partie d’une liste d’au moins 12 candidats examinés au sein du Cadre de coordination chiite, partagé entre factions pro-Maliki et pro-Sudani.

À lire aussi : ÉCONOMIE – Nigeria : La revanche du géant africain

Al-Sudani entre popularité et controverses

Le Premier ministre sortant a officialisé sa candidature avec un certain soutien populaire lié aux progrès économiques de son mandat. Mais il fait face à des obstacles : six députés chiites ont déposé une plainte contre lui pour irrégularités administratives à quelques semaines du scrutin. À cela s’ajoutent des épisodes sensibles, comme sa participation au sommet de Charm el-Cheikh, qui fragilise sa position politique face à des rivaux solidement ancrés dans les appareils de sécurité et de renseignement.

Pressions régionales et équilibre stratégique

L’Iran — acteur clé du Cadre de coordination — et l’Arabie saoudite suivent de près l’évolution de la situation, redoutant une instabilité susceptible d’affecter les routes énergétiques et la lutte contre l’État islamique. Dans le même temps, Bagdad maintient entre 250 et 350 conseillers militaires américains pour contrer les menaces venant de Syrie, illustrant un équilibre délicat entre autonomie nationale et alliances stratégiques avec États-Unis.

À lire aussi : DÉCRYPTAGE – Ukraine : La corruption parlementaire au cœur de la guerre d’usure

Un processus politique long et fragmenté

La formation du gouvernement se déroule en deux étapes : élections parlementaires, puis nomination du Premier ministre. Ce mécanisme est souvent ralenti par les divisions internes et les négociations acharnées entre blocs politiques. Les grandes factions alignent déjà leurs figures de proue dans les provinces stratégiques, notamment à Bagdad, où se jouera une grande partie de la bataille.

À lire aussi : EXCLUSIF – Le Grand Entretien du Diplomate avec Édouard Chanot, auteur de : Brèche dans le mainstream – L’âge des alternatives médiatiques

Faible participation et jeu d’alliances

La participation électorale devrait être faible, signe d’un électorat désenchanté. Le véritable affrontement se jouera dans les alliances post-électorales pour le partage du pouvoir. Les figures issues des services de sécurité pourraient devenir des arbitres décisifs, capables d’assurer une continuité institutionnelle mais aussi d’alimenter des rivalités profondes.

Un pays en équilibre précaire

La montée des vétérans du renseignement dans la course à la primature reflète un Irak où la sécurité reste la colonne vertébrale de la vie politique. Si cette centralité peut garantir une certaine stabilité, elle risque aussi de renforcer des logiques de pouvoir fermées et polarisées.

L’issue du scrutin du 11 novembre ne désignera pas seulement un nouveau Premier ministre : elle définira le modèle de gouvernance qui guidera l’Irak dans une phase géopolitique particulièrement sensible.

À lire aussi : DOCUMENTAIRE – Nul Ne Saura, la série évènement sur la DGSE continue


#Irak, #Bagdad, #ÉlectionsIrak, #Irak2025, #GouvernementIrakien, #PremierMinistreIrak, #MohammedShiaAlSudani, #HamidAlShatri, #QasimAlAraji, #RenseignementIrak, #SécuritéNationale, #CadreDeCoordination, #ChiitesIrak, #Iran, #ArabieSaoudite, #ÉtatsUnis, #PolitiqueMoyenOrient, #GéopolitiqueIrak, #ÉlectionsBagdad, #TensionsRégionales, #PouvoirIrakien, #ConflitIrak, #ServicesDeSécurité, #RenseignementMilitaire, #StabilitéIrak, #WashingtonBagdad, #TéhéranBagdad, #ÉtatIslamique, #RivalitésChiites, #AnalyseGéopolitique, #GiuseppeGagliano, #CentroStudiStrategici, #LeDiplomateMedia, #Trump2, #IranVsArabieSaoudite, #RéseauxDePouvoir, #ÉlectionsDécisives, #PolitiqueInterneIrak, #CriseIrakienne, #RivalitésRégionales, #SécuritéEtPouvoir,

Shares
Retour en haut